Chapitre 17: Le plan

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De la fumée noire se répandit de nouveau dans la pièce, nous empêchant de voir au-delà de dix centimètres, condamnant instantanément notre vue et par la même occasion, notre odorat. Nous ne voyions rien et ne pouvions rien sentir ! Par pure curiosité, je mis ma main plus profondément dans cette opaque fumée. Elle ne glissait pas entre mes mains, je pouvais aisément l'attraper ! Elle crissait entre mes doigts, comme du sable. J'entendis un éclat de rire à travers cet océan de sable noir volant, là où devrait se trouver Mc Intoch. Je ne trouvais pas spécialement cette blague très drôle, contrairement à lui. Il claqua une fois dans ses doigts et toute la fumée-sable-truc retomba instantanément au sol, nous arrivant facilement à peine en dessous du genou. Nous rendant tout aussi rapidement nos deux précieux sens. Néanmoins, nous n'étions pas couverts de cette étrange chose qui nous avait emprisonnés comme je l'avais imaginé. Notre professeur préféré était, littéralement, plié en deux de rire et je pouvais distinguer quelques larmes qui coulaient allègrement sur ses joues qui arboraient quelques rares rides.

-Ah ! Si vous voyez vos têtes ! Bon, je vous propose donc le véritable...comment l'avais-tu appelé mon garçon ? Ah, oui, l'armurerie ! Tiens ! Et pour celui-là, je suis désolé, mais c'était bien trop tentant ! Prend le aussi, mais avant il faut remettre toute cette poussière-fumée-sable dedans.

-Ha. Ha. Ha. C'était vraiment hilarant professeur... Répondis-je en lui lançant un regard à mi-chemin entre la colère et l'amusement. Merci pour ces objets, nous en prendrons soins et ne les utiliserons... Qu'en cas d'extrême urgence...

Je lançais un coup d'œil à Aleck, qui traversa le laboratoire. Fit un au revoir un peu froid au professeur fou, déposa des documents sur son bureau et partis. Je fis de même bien qu'il me semble avoir été moins glacial et rejoignis mon ami dans le couloir.

-Il faut qu'on trouve un plan pour les faire sortir du palais et sauver Killi. Commença mon ami, perdu dans ses pensées.

-Ils nous connaissent par cœur, ils savent à quoi s'attendre de notre part... Dis-je en le rejoignant.

-C'est vrais. Alors, comment on fait ?

-On demande à quelqu'un d'autre de nous faire un plan et par la même occasion une excuse pour pouvoir les faire sortir de leur palais ! Ajoutais-je soudain frappé par une illumination.

Pour toute réponse je reçus un grand sourire de mon ami. Ce plan ci lui convenait à merveille. Il ne nous restait plus qu'à le soumettre à Tannaël et trouver la bonne personne pour faire ce que l'on allait lui demander. Et il fallait qu'elle accepte. Qu'elle soit convaincue que c'était pour la bonne cause. Il fallait que cette personne ne nous connaisse pas, mais connaisse le palais comme la paume de sa main. Pour l'instant nous étions toujours en route pour rejoindre Tannaël, en espérant qu'il se soit réveillé depuis la dernière fois. Le couloir central qui menait à la cour intérieure était, contrairement à ce que l'on pensait, bondé. Tous les élèves, sans aucune exception étaient là. Peut-être qu'une bagarre avait éclatée entre deux fougueux Apprentis. Rien de bien méchant si l'on connait l'un des plus grands secrets de cette école que tous les étudiants semblent ignorer. La magie, en dehors des salles où l'on en avait besoin était coupée. On ne pouvait pas s'en servir. Rien. Niet. Même pas un tout petit sort de rien du tout. En nous frayant difficilement un passage dans cette foule bien compacte et nous rendant au bord de la cour, nous avons pu voir qu'aucune querelle n'avait éclatée. J'aurais dû m'en douter au silence régnant à cet instant. Un homme, en habit noirs se tenait à genoux, au centre de la cour pleine d'herbe sèche en l'approche de la saison des pluies. Tannaël se trouvait à ses côtés et avait posé d'une façon familière sa main sur son épaule. Pensant que nous connaissions peut-être cette personne, je me suis avancé vers elle. En m'accroupissant afin de lui demander ce qu'il s'était passé pour qu'un voyageur comme lui se retrouve ici, j'ai remarqué que ses vêtements, sous sa cape noire, étaient bien trop beaux pour être ceux d'un voyageur. Surtout lorsque celui-ci est à pied. Son visage, caché par son capuchon, était rivé sur l'herbe orangée, personne ne savait qui il ou elle était. Je lançais un regard interrogateur à Tannaël.

Malédiction et contre sort Tome 1: MalédictionWhere stories live. Discover now