Une chose immense se déploya alors hors de la plaie. Elle grandissait, et grandissait encore en quittant le dos mutilé du garçon.
Recouverte d'une sorte de placenta opaque et protecteur, ses contours étaient à peine perceptibles.
Nathaniel ne prêta pas attention au fluide vital du rouquin qui se déversait à flots sur ses mains.
Et répéta l'opération de l'autre côté de la colonne vertébrale, sur la deuxième trace.
Comment pouvait-il l'apercevoir sous tout ce sang...
Tellement de sang...
Inondé de son fluide vital, le dos du garçon dégoulinait, trempant le tapis du couloir qui ressemblait à présent à une gigantesque éponge.
Il perd trop de sang...
J'eus un haut le coeur.
L'odeur âcre et métallique du sang me saisit à la gorge.
Je détournais un instant le regard pour ne pas vomir, trop proche de la nausée.
Mes yeux se rivèrent d'eux-mêmes sur l'opération.
Une deuxième poche de placenta, identique à la première, émergeait à présent du dos.
- Il faut... lui enlever ces machins... Gargouillais-je, écoeurée.
- Non. Ça fait partie de lui.
Nathaniel me répondit dans le plus grand des calmes, contemplant son chef d'oeuvre.
Ses yeux brillaient d'émerveillement.
Puis, soudainement, comme s'il prenait conscience de la gravité de la situation, son regard se voila.
Il affichait à présent une mine sombre.
Ses poings se crispèrent.
Dans le genre bipolaire on ne fait pas mieux...
Sa poigne se raffermit sur le couteau.
Il perfora les membranes visqueuse sur la longueur, tranchant avec précision et délicatesse la fine matière souple.
Geste qui contrastait drastiquement avec son visage renfermé. Une rage sourde semblait s'être déclenchée en lui.
Rage tournée contre qui ?
Je préfèrais pour l'instant ne pas le savoir.
Le Métamorphe écarta les tissus visqueux.
Au milieu des plaies béantes issues du travail de Nath, deux éclats blancs se distinguèrent faiblement.
Des os.
Il lui a charcuté le dos jusqu'aux os.
- Tu lui as... Ses os...
Ma voix s'étrangla.
Nathaniel plongea les mains dans l'hémoglobine.
J'eus un hoquet horrifié.
Il écarta les membranes de tissus qui protégeaient précédemment les os, et tira délicatement sur les ossements.
Ceux-ci furent étonnamment réceptifs, et se déplièrent doucement hors du dos poisseux de sang.
Jamais des vertèbres ne se seraient décrochées si facilement...
Ça n'était tout simplement pas des os.
La matière blanche semblait pourtant bien solide. Elle était étrangement détrempée, comme si les membranes qui l'avaient contenue étaient remplies d'eau.
La matière immaculée se colorait de rouge en sortant du corps de son propriétaire, perdant son éclat blanc.
Chose d'autant plus étrange, elle semblait absorber le sang comme une éponge.
Ça n'était de toute évidence pas des mais une sorte de cartilage, des articulations regroupant une matière bien plus spongieuse... Une matière plus...
Je manquais de m'étouffer.
Nathaniel avait à présent hissé les deux cartilages hors des omoplates du rouquin, et s'affairait à les déployer de part et d'autre de son corps.
La masse spongieuse était bien plus volumineuse que ce qui m'avait semblé.
Étalée de chaque côté des côtes du rouquin, la base de la matière restait néanmoins accrochée au dos du garçon.
Elle avait absorbé la flaque de sang que ne pouvait avaler la moquette...
Quelques longues stries se gonflaient, regroupées dans une forme triangulaire à gauche et à droite du dos découpé.
DU LIEST GERADE
Êtres d'Exception - En Correction
ÜbernatürlichesJe courais. À en perdre haleine. Dans tous les cas, je ne respirais plus. Seuls les pulsions effrénés de mon coeur résonnaient au creux de mes oreilles. Ils annihilaient toute mon audition... Et martelaient mes sens dans un battement irrégulier. ...
Chapitre 2 - Académie et abrutis (2/4) ✔
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