Quoi qu'il en était, le brun mettrait tout ce qui était en son pouvoir pour réussir, et pour cela, il fallait se vider l'esprit de temps en temps. Newt avait son talent pour le dessin, Thomas sa passion pour la course.

Alors que Brenda lui fit parvenir cette information, il respira profondément. Rester ici, devant Newt inerte et abrutit de produits l'étouffait. Il ne prononça pas un seul mot et sortit de la chambre rapidement. C'est peut être à ce moment là que Thomas se mit à courir. Il ne savait pas, en fait. Quoi qu'il en était, il ne sentait que l'asphalte sous ses baskets, le vent contre sa peau brûlante et le froid contre ses vêtements alors qu'intérieurement, il s'enflammait. Combien de temps allait-il pouvoir tenir ainsi ? Combien de temps Newt avait-il encore ? Et puis la phrase de Brenda « Newt est en fin de vie... ». Ce n'était pas vrai ! La science ne faisait pas bon usage des mots. Thomas avait tout simplement l'impression que Newt débutait sa vie, malgré son regard grave et son expérience omniprésente dans ses mouvements, il restait cette chose innocente et curieuse qui le maintenait encore et toujours au rang d'adolescent.

Thomas s'obligea à souffler, à apaiser son esprit. Il ferma les yeux et laissa les larmes involontaires s'échapper à l'air libre sans honte. Il fallait que ça sorte. Thomas ressentit ses muscles se tendre et la vitesse qui le prit. Il emprunta un chemin à l'orée de la petite forêt, proche de l'hôpital, bien loin de la ville et de sa maison. Il ne savait pas combien de temps il resta ainsi mais lorsqu'il rentra chez son père ce soir là, tard dans la nuit, il parvint à s'endormir doucement, lui aussi abrutit par la seule drogue qui permettait à sa fatigue physique de prendre le dessus sur ses pensées meurtries.

X

Malgré l'humeur noire de Thomas la veille, il fut rassuré le lendemain matin dès le réveil par un message de son copain, signalant à quel point il était désolé de ses messages plus que dérangeant tout en sous-entendant qu'il le pensait vraiment à ce moment là. Le brun ne pu s'empêcher de sourire en coin et l'appela sur le champs. Newt semblait vraiment gêné. Les deux garçons parlèrent un bon bout de temps et le brun se demanda ce qu'il pouvait y avoir de mieux que de téléphoner à son petit-ami de bon matin, encore dans son lit et à moitié réveillé. Soudain, sa conscience se réveilla un peu plus. D'après ses calculs, l'anniversaire du blond ne devrait pas tarder. La semaine suivante tout au plus. Thomas hésita à lui demander ce qu'il voulait mais finalement ne se fit pas prier. Évidemment, le blond ne voulait rien de spécial « C'est un jour comme les autres, Tommy ! » Le gronda presque Newt. Thomas n'en fit rien et le blond changea presque immédiatement de sujet sur les futures compétitions du brun. Celui-ci lui expliqua comment ça allait se dérouler et Newt se chargea de le rassurer sur ses doutes sur sa capacité physique. « Après tout, fait confiance à ton coach ! Il a dit que tu pouvais le faire, alors fais-le idiot » Lui avait-il répondu, plutôt rudement.

« Mouais... »

« Ai confiance un peu en toi, ok ? »

«  D'accord » Fit mollement l'ancien malade.

«  Aller ! Je dois te laisser, bonne journée, je t'aime. »

« Moi aussi »

Et Newt raccrocha. Il y avait une certaine urgence dans ses paroles. Comme d'habitude sans doute, après tout, il n'était pas connu pour sa délicatesse mais tout de même, cela inquiétait Thomas. Il haussa les épaules, il fallait qu'il s'entraîne pour ses épreuves sportives.

Ainsi, les jours suivants, le brun courrait quelques heures, le plus souvent seul ou accompagné de Minho. L'asiatique lui, prenait les choses plutôt à la légère car il ne souhaitait pas plus tard rentrer en fac de sport. Il avait beau adorer l'athlétisme, l'idée de finir comme son coach ne l'attirait pas plus que cela. Les deux amis avaient donc l'habitude de courir dans la périphérie de la ville, pas loin de l'hôpital pour Thomas et suffisamment éloigné pour ne pas être dérangé par les voitures ou les piétons. Thomas commença à voir un peu plus loin pour lui : il n'avait été que dans l'événement ces derniers temps et il se remit à penser comme avant à son avenir. Qui lui paraissait de plus en plus flou, de moins en moins définit. Toutes ses certitudes d'avant s'étaient presque envolées. Il ne restait plus que son souhait d'aller à la Fac, alors il s'en tiendrait à ça. En plus, les professeurs du lycée avaient la fâcheuse tendance de les bousculer pour leurs épreuves de fin d'années qui, pour Thomas, comptait bien moins que ses compétitions. Étant un bon élève, le brun souhaitait tout de même réussir son bac, de préférence avec une mention mais le stress constant des autres élèves le contaminait peu à peu. Ses trois semaines de convalescence ne l'avait pas aidé. Heureusement que ses devoirs supplémentaires donnés par ses professeurs payaient.

Le lit d'à côté (Newtmas)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن