Êtres d'Exception - En Correction

Chapitre 1 - De feu, d'eau et de sang (1/3) ✔

Une vague de larmes se déclencha comme un raz de marée, noyant ma gorge, brûlant mes yeux.

Mais parvenir à les sortir de leur situation ... Et qui plus est, intacts... C'était une autre paire de manches.

Une goutte de sueur dévala mon front crispé par la peur.
Mère et père ne devaient probablement pas être dans de bonnes conditions à l'heure actuelle. Croire que leur kidnapping s'était fait dans la tendresse et la bonne humeur était complètement dément.
Assommés avec la crosse d'un flingue... Martelés de coups pour faire cesser leurs hurlements de terreur...
Ou même pour les rendre plus dociles.

Secouées de tremblements, mes jambes peinaient à soutenir la masse flageolante de mon corps.
Je m'affaissais sur le sol.

Les larmes dévalaient à présent mes joues.
Secouée de sanglots, j'avais envie de hurler.

Pourquoi ? Pourquoi !!!

Pourquoi n'avaient-ils pas pu me prendre moi ?
Et pourquoi moi ?
Mes parents étaient bien plus disposés à satisfaire leurs ravisseurs si ces derniers souhaitaient de l'argent.

Du fric, de la thune, leurs meubles, la maison...

Merde.

Je massais activement mes tempes où perlait de la sueur, et je ne pus empêcher les épisodes combinés des Experts Miami et Manhattan de défiler dans ma tête.

Et si ce groupe, lesdits ''T.A.'', les torturait ?
Des images de rasoirs, couteaux, tenailles, marteaux, clous et ficelles se succédèrent devant mes yeux.
Il y a tellement de moyens de faire parler tes parents, Lyse.

Un moyen parmi d'autre.

J'étouffais une nouvelle vague de cris en enfonçant mes dents dans mon poing.

Ils parleront, s'ils savent que leur fille est dans la pièce d'à côté, en train de se faire charcuter.
Forcément qu'ils parleront.

Tel était mon rôle.
Un moyen de pression.

En serrant les mâchoires, je résistais difficilement à l'envie de m'arracher les cheveux.

Comment avaient-ils pu kidnapper mon père ?

Impensable, complètement impensable...

Sa sécurité était bien trop développée, avec les deux musclors qui l'entouraient constamment, et leurs costumes noirs sur le point d'exploser au moindre mouvement effectué par leurs biceps surdéveloppés.
Le kidnapping de mon père n'était qu'un bon indicateur du type de ravisseurs auquel j'avais affaire.

Je me recroquevillais dans un coin de la pièce, dans un amas tremblotant, humide de sueur et de larmes.

Appeler les flics me semblait être la meilleure solution.
Une bonne solution pour racourcir considérablement leur durée de vie, effectivement.
Tu veux te faire buter, et tes parents par la même occasion, ou ça se passe comment, Lyse ?

Merde.
Merde, merde merde !
Chaque réflexion m'enfonçait encore plus profondément dans la merde.
Loin de tirer des solutions, j'étais confrontée bien plus durement à ma situation.

La crise de nerfs me guettait de près. De très très près.

Pas le choix.
Pas le choix.

- « Je vais mourir, c'est ça ?Dans tous les cas, vous parviendrez à m'arracher d'ici moi aussi.
C'est juste un jeu, pour vous.

J'articulais difficilement, la voix secouée de sanglots incontrôlables.