Destiny High, L'École pour Anges et Démons - Tome 1 (Terminé)

6 - L'Heure des Explications

Je pleure.
Je suis assise par terre, les genoux ramenés contre la poitrine et la tête baissée.

Mourir pour ensuite revenir à la vie ?...

Mais comment... Comment cela est-il possible ?!

Ai-je été tuée ? Ou suis-je décédée des suites d'une maladie ?...

Pourquoi ai-je atterri ici ? Si ce n'est pas le paradis comme l'a affirmé Mme. Dubuisson, quel est cet endroit ?
J'ai tellement de questions qui restent sans réponses : je voudrais tellement connaître le fin mot de cette histoire !

Je n'ai plus de mémoire, plus d'identité, plus de souvenirs, plus rien !...

Je suis toujours en train de pleurer lorsque j'aperçois un mouchoir tendu vers moi, dans mon champ de vision.
Je lève la tête pour voir quelle est la main tendue à l'autre bout du mouchoir et je réalise alors que ce n'est autre que le « bel Apollon » : la toute première personne avec qui j'ai parlé et avec qui je me suis disputée par la même occasion.

- Qu'est-ce que tu fais là ? ai-je demandé.

Il esquisse un petit sourire en coin.

- Alors c'est tout ce à quoi j'ai droit ? Même pas de « oh diantre ! Mais que fais-tu là ? Es-tu en train de me poursuivre ? »

- Imbécile. ai-je répondu en souriant moi aussi.

Son sourire taquin s'élargit encore plus et il s'accroupit devant moi pour me tendre à nouveau le mouchoir. J'accepte de le prendre et nettoie mon visage bouffie de larmes avec.

- Merci. ai-je dit d'une voix enrouée par les sanglots.

- De rien. répond-il de sa belle voix grave.

Il se relève et pose ses mains sur la balustrade. Il tourne son visage vers le ciel et soupire longuement.
Mes yeux n'ont pas quitté une seule fois son visage et se sont attardés sur sa bouche, au moment où il a soupiré.

Ses lèvres....Ses lèvres charnues..... Si pleines.... Si.....

- Tu vas arrêter de me dévisager ? me demande-t-il.

Je me réveille aussitôt.

- Je ne te dévisageais pas ! ai-je menti.

Le « bel Apollon » esquisse de nouveau un sourire.

- Menteuse.

Je lève les yeux vers lui mais ne dis rien : il m'a prise sur le fait alors pourquoi perdrais-je mon temps à protester le contraire ?

- Ça... Ça n'a pas l'air de te faire grand-chose.

Il braque à nouveau son regard vers moi.

- De quoi tu parles ?

- De... Ce que vient de nous dire Mme. Dubuisson.

Je le vois hausser les épaules.

- Et alors ?

Je fronce légèrement les sourcils.

- Et alors quoi ?

Il se passe une main dans les cheveux.

- Et alors ? Est-ce que t'as l'impression d'être morte ? Est-ce que t'as l'impression d'être enterrée six mille pieds sous terre ?

Je fais non de la tête.

Je ne comprends pas trop son raisonnement là....

- Qu'est-ce que ça peut faire qu'on nous dise que nous sommes morts si nous-mêmes nous sommes persuadés du contraire ?