L'idole du net

제 2 장

Je rentre dans le bus en vitesse et m'accroche à une barre en baissant la tête pour ne pas regarder autour. Mais j'entends YangMin passer à côté de moi en rigolant un peu. Je tremble légèrement avant qu'une autre voix ne me parvienne.

« - Vient t'asseoir avec nous si tu veux. »

Je ne sais pas qui c'est... Je sais juste que c'est l'un des gars du groupe de ce midi mais je ne pourrais pas remettre un prénom dessus. Je fais simplement « non » de la tête en m'accrochant plus fort à la barre. Heureusement pour moi, il n'insiste pas du tout et s'en va. Je souffle un peu en regardant mes chaussures qui sont tellement intéressantes depuis que je suis sorti de chez moi ce matin ! Résumé de ma journée ? Nulle. Je n'ai encore pas pu faire face à tout ça... Et je n'ai pas pu remballer ce YangMin qui me saoul ! Bon d'accord... Quand il est à côté de moi, il me fout la trouille... En fait, je m'énerve tout seul... C'est juste moi qui m'énerve, pas lui. Parce que si je n'étais pas aussi renfermé et timide, il ne se moquerait pas de moi et je pourrais le remballer. J'ai vraiment hâte de rentrer... J'essaye de ravaler mes larmes en les sentant monter.

Quand j'entends le nom de mon arrêt, je sors assez vite et je cours presque jusqu'à chez moi. Je veux retrouver ma maison, mon cocon où personne ne peut m'atteindre... Où je peux être moi-même et ne pas avoir peur de quoique ce soit... Une fois arrivé devant ma porte, mes larmes avaient commencé à couler et mes mains tremblaient. J'ai eu du mal à trouver ma clé et à ouvrir la porte. Mais une fois fais, je la referme immédiatement et monte en vitesse dans ma chambre pour me jeter sur mon lit. Je continue de pleurer en serrant mon oreiller en m'insultant et en criant contre mon oreiller. J'en ai marre... Je ne veux même pas y retourner demain... Mais ma mère se douterait de quelque chose et je ne veux pas... Je l'inquiète déjà assez, j'en suis sûr.

Après une durée indéterminée, je m'arrête de pleurer et essuies mes larmes. Je me lève et me regarde dans mon miroir. J'arrange un peu mon visage pour éviter que ma maman ne découvre que j'ai pleurais et je me change. Je vais ensuite dans ma salle de danse. Je me mets de la musique et m'évade dans mon monde. Là au moins, personne ne peut me faire de mal et je me sens bien. J'ai l'impression de vivre dans un autre monde. D'être en sécurité et que personne ne peut m'atteindre. Alors je fais ça pendant un long moment, n'ayant même pas entendu ma mère rentrer. Ce fut seulement quand elle coupa le son que je redescendis sur Terre, dans ce monde dont j'ai peur...

« - Et bah alors ? On ne vient même plus dire bonjour à sa mère maintenant ?
- Désolé maman ! Je lui souris et vient lui faire un câlin.
- Je préfère ça ! Mais va te laver pour venir m'aider à faire le repas ! Et je veux que tu me raconte ta journée !
- Dit aussi que je pue...
- Oui, tu pues ! »

Elle se mit à rire et je la suivis. Il n'y a vraiment qu'avec elle que je suis comme ça... Mais c'est normal. C'est ma mère, celle qui m'a mis au monde et m'a élevé. Après lui avoir fait un bisou sur la joue, je cours dans la salle de bain et me lave rapidement pour ne pas la faire attendre. Je vais ensuite m'habiller d'un jogging et d'un t-shirt ample avant de descendre. Je m'approche d'elle et l'aide pour le repas.

« - Alors ? Comment c'était aujourd'hui ?
- Hm... Ça peut aller !
- Tu t'es fait des amis ?
- Je ne pourrais pas dire que je me suis fait des amis... Mais comme je te l'ai dit ce midi, il y a un groupe de garçon qui est sympa...

- C'est déjà bien ! Surtout si ils t'ont parlé.
- Oui. Mais je n'ai pas dit grand-chose moi. Même rien du tout.
- Ce n'est rien, il te faut le temps de t'habituer à tout ça. Mais ça va venir, tu es fort après tout ! Elle m'ébouriffe les cheveux en riant, tandis que je souris.
- Oui ! »

Mensonge. Je ne suis pas fort... Ma mère est forte mais pas moi... Je ne suis qu'un lâche qui pleure devant sa classe parce qu'il a peur... Je me rend juste ridicule. Mais je ne veux pas lui dire tout ça. Je veux qu'elle soit fière de moi pour une fois... Et je ne veux pas l'inquiéter plus qu'elle ne l'est déjà. Je sais que je me répète mais je ne le dirais jamais assez... Ma mère compte plus que tout pour moi. Sans elle, je ne serais rien... Et je ne serais peut-être plus de ce monde qui sait ? Mais je ne veux pas parler de tout ça. Une fois le repas fini, on se met à manger en continuant de discuter. Elle me raconte comment se passe son nouveau travail et ça à l'air de lui plaire. Tant mieux !

Après le repas, je remonte et me mets sur mon ordinateur. Je regarde les nouveaux commentaires que j'ai eu sur ma nouvelle vidéo mais aussi sur d'anciennes. Ça me fait vraiment plaisir ce que mes abonnés me disent ! Mais ils veulent tous voir ma tête... Cependant, ça n'arrivera jamais. Je ne serais jamais capable de me montrer au grand jour, qu'on me reconnaisse... Parce que ça veut dire que les gens s'agglutineraient autour de moi et découvriraient qu'en fait, je ne suis pas du tout comme ils se l'imaginent. Que je ne suis qu'un trouillard qui pleure quand trop de regard son posé sur lui... Et ça je ne veux pas. Je veux garder mon identité pour moi. Qu'on ne me connaisse qu'à travers mes vidéos. Beaucoup ont essayé de me dessiner pour me montrer comment ils m'imaginaient... Des fois c'était vraiment exagéré... Certaines filles me faisaient avec un beau visage, des yeux bleus et une coiffure un peu bizarre... Bref. On m'imaginait beau gosse alors que je ne le suis pas. Mais je m'en fichais, personne ne me connaîtra, alors ils peuvent bien m'imaginer comme ils veulent... Je veux simplement partager mes passions.

Je passe ma soirée sur mon ordinateur à répondre aux commentaires et parler avec certains de mes abonnés. Je cherche en même temps une chanson à chanter ou bien une chanson pour danser dessus ou même les deux. Je poste donc une vidéo très courte, où je leur demande une chanson et ce qu'ils veulent que je fasse avec. En peu de temps j'ai beaucoup de réponse déjà... Je me les regarde tous et les notes sur un bout de papier. Il y en a qui me vont bien franchement... Ce n'est qu'après un long moment que je choisi une chanson et ce que je vais en faire. Je leur laisse donc un message pour leur dire que j'ai trouvé et que c'est une surprise. J'éteints ensuite mon ordi, parce que je commence à être fatigué. Cette journée m'a épuisé... Je ne pensais pas que ce serait aussi dur une journée de lycée. J'ai peur d'être à demain et je n'ai pas envie. Mais je n'ai pas le choix... Dis-toi que c'est pour maman Tae et tout ira bien ! Oui... Pour maman. Je le fais pour elle. Je souris un peu et me lève pour aller dans sa chambre. Je la regarde et me mets sous la couette.

« - Taehyung ?
- Je peux dormir avec toi maman... ? S'il te plaît...
- Bien sûr. Viens là. »

Je souris et me blotti dans ses bras en serrant un peu. Je me sens tellement bien dans ses bras. J'ai l'impression qu'elle m'entoure d'une bulle ou personne d'autre qu'elle ne peut rentrer et ça me fait du bien. Ça m'apaise... D'ailleurs, je m'endors peu de temps après, sans la lâcher.


J'étais en train de courir partout, appelant mes parents à l'aide. J'avais peur... Tellement peur. Des personnes me coursaient en riant. Ils me faisaient peur et je n'arrivais pas à les arrêter. Je pleurais toutes les larmes de mon corps avant de trébucher sur quelque chose. D'un coup, le décor changea et je fus sur une route. En regardant autour, deux voitures étaient accidentées. J'avais peur. Des silhouettes s'approchaient de moi, mais j'avais peur... Je voyais seulement des sourires étranges sur leur visage qui me faisait peur. J'appelais toujours mes parents avant de me remettre à courir. Mais ces silhouettes m'avaient attrapé et m'emmenèrent dans un endroit.

Il faisait sombre et des rires étaient encore présents. Je pleurais toujours en appelant mes parents mais rien à faire... Personne ne venait. Seules les silhouettes étaient là et s'approchaient encore de moi. Ils m'attrapèrent et je me débâtais de plus en plus, voulant les faire me lâcher mais rien à faire. J'avais l'impression qu'on me touchait tout le corps et pourtant je ne voyais rien. Je hurlais à m'en casser la voix. Je voulais qu'on me sorte de là... Je n'en pouvais plus. Une douleur me perça le dos, ainsi que le bras, puis une brûlure.


Je me réveille en sursaut et en pleure dans mon lit. Je tremblais et la lumière m'aveugla. Je mets ma tête dans le cou de ma mère qui essayait de me calmer et me rassurer.

« - C'est fini Tae... Je suis là... Tout va bien. Tu n'as rien à craindre d'accord ? »

Je ne pouvais que hocher la tête. Je n'arrivais pas à parler à cause de mes sanglots et ma gorge me faisait affreusement mal. Je n'avais pas refait ce cauchemar depuis plus de deux ans... Je ne sais même pas ce que veut dire ce cauchemar. Je ne l'ai jamais compris... Mais quand je l'avais raconté à ma mère, elle avait l'air surprise mais m'avait de suite réconforté. Je n'ai jamais à chercher son sens. Je ne voulais pas... Ça me faisait bien trop peur. Ma mère se lève et part me chercher un verre d'eau que je bois d'une traite. Je me calme ensuite et elle me reprend dans ses bras.

« - Ça va mieux ?
- Oui... Merci maman...
- C'est normal voyons... Elle se recouche sans me lâcher et éteins la lumière. Aller, rendors-toi, je suis là... »

Je la serre un peu et réussis tout de même à me rendormir après un moment. Seule le réveil de ma mère me réveilla le lendemain. Je la laisse se lever avant de prendre son oreiller dans mes bras. Je la sens me caresser les cheveux et me dire de dormir encore. Elle commençait beaucoup plus tôt à partir d'aujourd'hui. J'avais donc encore une bonne heure pour dormir. Cependant, je n'y arrivais plus. Je me lève donc et prends ma peluche qui est sur mon lit avant de descendre en baillant. Je regarde ma mère faire le petit déjeuner, les yeux mi-clos, encore fatigué. Elle me parle un peu, mais sa voix me berce plus qu'autre chose. Elle est tellement douce et apaisante... Une fois qu'elle finit, je me relève et commence à manger tranquillement, tandis qu'elle se dépêche. Je la regarde se préparer avant de souffler quand elle part après m'avoir fait un bisou sur la tête. Je regarde en même temps l'heure avant d'aller me préparer tranquillement. Je n'ai pas envie...

Une fois prêt, je m'allonge sur mon lit en serrant ma peluche à nouveau en imaginant ma journée d'aujourd'hui, sauf que ce ne sont que des images négatives... J'ai trop peur d'y retourner. Pour moi, me lâcher en dehors de la maison, c'est comme si on vous lâcher au milieu d'une fosse de fauve. Pour moi, chaque personne est un fauve qui est prêt à se jeter sur moi pour me faire du mal... J'ai surtout peur de voir ce YangMin... Certes ici je l'insulte de tous les noms, mais je sais très bien qu'arrivé devant lui, je vais être qu'un insecte pour lui, qu'il pourra écraser comme bon lui semble. Heureusement que je ne l'ai pas dans ma classe... C'est un troisième année, donc j'ai de la chance d'avoir dû redoubler deux fois de ce point de vu.

Quand l'heure fut arrivée, je me lève et prends mes affaires avant de sortir en fermant bien à clé. Je souffle un peu et me retourne. La rue est vide... Tant mieux pour moi. J'en profite pour me dépêcher, mais plus je m'approche de l'arrêt de bus, plus je ralentis et serre mon sac. Je regarde le sol sans rien dire en attendant que le transport en commun arrive. J'entends les gens discuter et rire. Mais je me crispe parce que je repense à mon cauchemar et j'ai toujours peur que ce soit de moi qu'on se moque... Le bus s'arrête devant moi, alors je monte en vitesse, sans regarder autour et je m'accroche une fois de plus à cette barre qui va devenir mon amie à force... Mais je ne veux pas essayer de trouver un siège. Je suis bien là, tout seul, sans personne qui vient me déranger. Du moins c'est ce que j'espérais...

« - Tiens ! Monsieur pleurnichard est de retour aujourd'hui. Tu ne veux pas venir t'asseoir à côté de moi ? »

Je ne réponds rien et me mords la lèvre en serrant la barre. Je l'entends rire mais pas que lui. J'en entends d'autre. Sûrement ces amis... Mais je ne veux pas regarder. Je m'en fiche, je veux juste rentrer là... Je veux faire demi-tour et me plonger sous ma couette. Je veux retourner en sécurité dans ma maison... J'essayais de me concentrer sur autre chose que la voix de ce gars, mais un coup de frein assez fort, me dit lâcher un cri et me fit tomber. Je m'asseois, me tenant à la barre alors que mes larmes montent et roulent le long de mes joues. J'entends des voix mais je ne comprends rien. Tout se mélange... Je ne sais plus où est la réalité et le faux... Mais en sentant des gens me toucher, j'agite mon bras pour les faire partir en fermant plus les yeux et en serrant la barre. J'ai peur... Maman ! Je t'en supplie... Viens m'aider... J'ai besoin de toi ! J'ai besoin de tes bras... J'ai besoin de ta bulle qui me protège... Je me sens tomber, avant de toucher le sol et de ne plus rien entendre du tout...

Je me réveille doucement mais je sens quelque chose de doux sous moi. Serais-je revenu à la maison ? Ou alors je ne l'ai peut-être jamais quitté... Etait-ce un rêve alors ? Je l'espère fortement. J'ouvre doucement les yeux mais la lumière m'aveugle alors je les referme. Je les ouvre ensuite le plus doucement possible et la première chose que je vois est un plafond blanc. Je tourne un peu les yeux et un rideau bleu ciel apparaît dans mon chambre de vision. Non, je ne suis pas chez moi. Où suis-je alors ? Je sens mon cœur battre de plus en plus vite tandis que la peur me gagne de plus en plus. Je m'asseois inspectant ce qu'il y autour, mais le rideau s'ouvre, faisant apparaître une femme dans la trentaine. Je baisse immédiatement les yeux et me recule contre la tête de lit.

« - N'aie pas peur... Je suis l'infirmière. Kim TaeYeon. Je la voix s'asseoir au bord de mon lit. Comment te sens-tu ? Tu n'as mal nulle part ? Je fais « non » de la tête. Tant mieux... Un de tes camarades de classe ainsi que ses amis t'ont emmené ici dès leur arrivé. Apparemment tu aurais fait un malaise dans le bus. Mais tu n'as rien de grave. Je n'ai pas pu appeler tes parents comme je ne connais pas leur numéro. Tu peux me le donner que je le fasse s'il te plaît ? Je fais « non » de la tête une fois de plus en resserrant mes jambes que j'avais ramenées contre mon torse. Tu ne veux pas ? Je réitère mon geste. Bon... D'accord. La récré ne va pas tarder à sonner, tu peux rester là en attendant si tu veux. »

Je ne dis rien alors qu'elle se lève. Je me demande qui m'a emmené ici... Mais heureusement qu'elle n'a pas pu appeler ma mère... Je ne voulais pas du tout qu'elle le sache. Elle se serait inquiétée encore plus et elle m'aurait surement dit de revenir à la maison... Mais je ne veux pas. Je veux réussir à aller au lycée sans problème... Je veux le faire pour elle... Je souffle un peu avant de me lever et prendre mon sac. Je sors sans dire un mot et regarde mon emploi du temps. J'ai cours de chimie... Mais je ne sais pas où est la salle. Je vais regarder le plan dans l'entrée mais je n'y comprends rien... Comment je vais faire ? Bon, je vais attendre devant la classe et suivre quelqu'un. Je n'ai pas trop le choix là. Je me dirige donc vers ma classe, essayant de me rappeler du chemin qu'avais pris mon voisin hier. Quand j'y arrive, la cloche sonne et tout le monde sort de sa classe. Je regarde les chaussures des gens sans bouger. J'ai peur de suivre quelqu'un en fait et qu'on se moque de moi...

« - Oh ! Tu es réveillé ? Comment tu vas ? »

Je relève légèrement la tête et reconnais les mains de mon voisin. Ce serait lui qui m'aurait aidé ? Je suis perdu... Je serre un peu mon sac sans répondre. Il ne bouge pas avant de sentir sa main se poser doucement sur ma tête, ce qui me surprend.

« - Je suis content de voir que tu es réveillé en tout cas. »