two.

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Point de vue Liam.

Une clope à la bouche. Le regard fixé sur la route. Les mains serrées autour du volant. La vitesse beaucoup trop rapide que la normale. La mâchoire contractée. Me voilà énervé. À chaque fois que je croise son putain de visage de pédale. Il avait ce don de m'énerver facilement. Mais d'habitude, je le cherche. Je le provoque. Peut-être pour savoir jusqu'où il peut aller dans ses paroles, et le voir perdre le contrôle. Cette fois, c'était son tour. Ce n'était pas le seul avec qui je jouais à ce jeu stupide. Mais c'était le seul qui rentrait dans mon jeu. Et bien sûr, les choses ne se passaient jamais comme prévu, parce que ce gars là, restait calme dans pratiquement toutes les circonstances. Je l'ai vu s'énerver seulement deux-trois fois en plus d'un an. Alors que moi, je m'énerve sans doute.. Minimum une fois par jour.

Heureusement, ce soir j'avais de la visite, qui de plus est celle de mon meilleur ami. Vous savez, ce gars là, qui peut vous faire rire juste en vous regardant, toujours là pour vous, avec qui vous pouvez passer de putain de bonne soirée, ou même en cour. C'est ce genre de gars. Rien que cette pensée avait réussi à me calmer un minimum. Je m'imaginais déjà sur le canapé, avec Louis à moitié sur moi, une bière dans chacune de nos mains. Avec de quoi fumer. Rien de mieux. Je me dépêchais pour arriver chez moi.

Sans surprise, la porte était déjà ouverte. Au début de notre amitié avec Louis, quand je lui avais donné le double des clefs, dès que je rentrais chez moi, j'avais ce petit stresse en moi, me disant qu'un cambrioleur, violeur, ou n'importe qui, n'importe quoi était à l'intérieur. Et à chaque fois j'y trouvais le brun, avec un gros paquet de chips et une bière. Comme en ce moment même.
Je retrouvais directement le sourire, en le voyant. Et un air enfantin aussi.
J'avais pris de l'élan, après avoir déposer -ou plutôt balancer- mon sac à l'entrée. Et quelques secondes plus tard, je me retrouvais au dessus de ce crétin, l'écrasant de tout mon poids.
Le cri qui sortait d'entre ses lèvres n'était en rien viril. Lui même n'était pas viril de toute façon.

"Liam, bordel, les chips !, grognait-il.

-Ravi de te voir aussi, bébé."

Non, nous ne sommes pas homosexuel mais bel et bien hétéro. Les plus hétéro au monde, dirais-je. Même si au départ, j'avais des doutes sur l'orientation sur Louis. Mais lui c'était différent. Il aurait pu être gay, bi, zoophile, c'était sans importance.
(Quoi que, pour zoophile, je ne suis pas sûr.)

Tous trois mois on se retrouvait, comme aujourd'hui, autour d'alcool, de joint, on se racontait notre journée, ou autre, même si on échangeait des messages tous les jours. Louis n'habite pas ici, mais à 3h. Il avait dû déménager pour des raisons que je connais très bien et assez personnels. C'est vrai que j'étais un peu attristé, au début, de son départ. C'est passé avec le temps, je suppose. Mais je sais que s'il était resté ici, ça aurait été différent. J'aurais été différent. Tous mon entourage quotidien sont de simples connaissances.

À votre avis, combien a-t-on d'amis, et combien a-t-on de connaissance ?

La soirée avait rapidement passée. Il m'avait raconté qu'il avait rencontré une fille, mais que ce n'était rien de sérieux. J'ai évité le sujet de copines pour ma part, tellement déprimant de faire parti des célibataires, sans affection, sans sexe.

Surtout sans sexe, mais ça je comptais le garder pour moi.

On a du se rouler environ cinq joints, ou plutôt deux, ou dix. Je n'etais pas accro à cette merde. J'en prenais plutôt quand l'occasion se présentait. Non merci, je ne vais pas utiliser de l'argent là dedans. J'en fais déjà pour les cigarettes, c'est déjà trop.

Alors qu'on allait se coucher, je chopais mon ordinateur sur la table de nuit. Le brun prit place à mes côtés, sur mon lit. Chose qu'il lui fit gagné une pichenette sur le front.

"Tu veux passer à l'étape supérieure, et regarder un porno avec ton meilleur ami adoré, c'est ça ?

-C'est pas de ton âge, gamin, si je voulais regarder quelque chose avec toi, je choisirais plutôt dora."

Comme un idiot, il se jetait sur moi, alors que je degageais l'ordinateur, le posant au sol. Heureusement qu'on était pas dans notre état normal car ça semblait bizarre, deux gars dans un lit, un au dessus, un en dessous, et l'autre crétin me chatouillant l'abdomen, et moi riant tel une pédale pas viril. Je remerciais intérieurement les cheveux du brun d'être assez long et donc de pouvoir les tirer.

"Dégage ou je te rappelle l'histoire de la soirée de la fois dernière."

Je le voyais clairement écarquiller les yeux, ce qui me fit éclater littéralement de rire. C'était si beau à voir. Je me doutais un peu qu'il cesserait de me faire chier si je lui disais ça. On avait un rituel avec ce dernier, le concept étant de se donner quelques pari, par ci par là. Il disait que 'ça permettait d'écraser les barrières de coincés que nous avons.' totalement ridicule comme excuse. Mais vu qu'il venait à chaque fois avec de quoi boire et fumer, on finissait toujours défoncer, et donc, c'est sans surprise qu'on jouait. Lors de la soirée de la fois dernière, c'était partit un peu trop loin pour Lou. Qui d'ailleurs était toujours gêné et honteux d'en entendre parler.

Soudainement, une alerte sur mon ordinateur nous fit sursauter tout les deux.

"Bonjour, moi c'est Sébastien. J'ai 34 ans et je cherche un homme qui puisse.."

Je me dépêchais de reprendre mon ordinateur en main, sur mes genoux, une grimace de dégoût sur mon visage. Tandis que l'autre était entrain de rire. Je croyais même qu'il allait mourir tant il riait. Je fermais la page, en soupirant. La chance que j'étais avec mon meilleur ami et pas quelqu'un d'autre. Très très gênant.

"Arrête de rire crétin, c'est pas drôle.

-Tu vas.. Sur quel site pour.. recevoir des pubs de ce genre, cochon ?, demandait-il entre deux rires. "

Je lui adressais mon plus beau majeur, avec un sourire purement hypocrite. Et en plus de ça, mon compte facebook refusait de se connecter. Je lachais un juron de frustration.
Finalement, en attendant le chargement, je prenais une cigarette du paquet de Louis, et l'allumait avec mon propre briquet, la flamme contre l'extrémité de la cigarette. La nicotine se propageant dans ma gorge me donnait une sensation de bien être, peut être parce que j'en avais réellement besoin, et que ça accentué l'effet de la drogue aussi. Aucune idée, et je m'en fiche.

Après de longues minutes, je me retrouvais à naviguer sur Facebook, Twitter, YouTube. Je me suis toujours demandé comment je pouvais être sur autant de réseaux sociaux alors que j'étais au fond un putain d'insociable.

"C'est à ton tour, de recevoir un pari."

Mes lèvres se pinçaient. J'étais tellement dans ma bulle que j'avais cessé de penser à ce fichu rituel.
Curieux et méfiant c'est comme ça que je me sentais à chaque fois. Le pire dans tout ça, et que la règle numéro 1 de ce jeu, c'est qu'aucun pari faisable ne pouvait être refuser.

"Tu vas devoir faire tomber amoureux le plus possible de mecs, au minimum 15, sur le site de rencontre gay de la pub."

Putain de pub, putain de Sébastien de la pub, et putain de Louis.

Divertissement puéril. ZIAM. (1)Where stories live. Discover now