[ Chapitre 9 ]

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C'était la première année de ma vie que j'ai passée sans fêter Noël, Lise n'ayant étonnement rien prévu pour les fêtes.

Mais j'avais la tête si prise par la vente de charité qui aurait lieu le lendemain qu'il ne me restait que peu de temps pour m'apitoyer sur mon sort.
J'étais penchée sur les cartons pleins de babioles, occupée à les classer le plus soigneusement possible.
J'avais la gorge sèche et la tête qui tournait.
Bravo Wendy ! A tous les coups j'avais reussi à choper une jolie petite grippe.
J'ai attaché mes cheveux et ai terminé de trier les cartons au côté de Lise.

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Biro a sauté sur le terrible monstre imbattable d'un coup, et il l'a attaché sur le mât des pirates !
J'ai attrapé Biro et je l'ai fait tomber dans l'eau de l'océan.
Plouf, il a fait.

-Charlie ? Charlie, c'est l'heure de ta douche, mon grand !

Marilou était devant moi, je ne l'avais même pas remarquée.
J'aimais beaucoup ses cheveux tout doux, tout blonds. Elle ressemblait à Boucle d'or.
Marilou c'était un petit peu ma deuxième maman. Depuis que je suis un bébé, elle est avec moi et c'est la seule qui parle à Biro le héros intrépide avec moi.

Maman, elle me dit plutôt de poser ces "stupides personnages de plastique" et de finir mes devoirs.
Et papa, je ne sais pas ce qu'il en pense parce qu'il n'est pas là.

Sauf que moi j'ai besoin de Biro pour retrouver ma grande-sœur.
Dès que Wendy a disparu, Biro il m'a vu pleurer et il m'a promis de prendre tout son équipage pour partir à la recherche de Wendy la princesse disparue.

Tous les soirs, je prends Biro le héros intrépide avec moi, je sors en cachette de ma chambre et je vais dans la chambre de Wendy.
Marilou elle dort dans une autre chambre, heureusement parce que sinon elle serait déçue que je ne sois pas sage pendant la nuit.

Moi je file dans la chambre de Wendy qui est toute sombre et je me couche dans son grand lit super moelleux.
Là-bas, je dors toujours mieux que dans mon lit.
Et dès que le soleil se lève, je me faufile dans ma chambre comme ça je suis prêt quand Marilou vient me réveiller.

Maman elle bouge plus de son lit.
Pierre et Marilou ils viennent la voir tous les jours, pour lui apporter de la nourriture ou pour lui rappeler de se laver.
Elle ne s'occupe plus que des recherches pour Wendy.
Et elle n'est plus méchante du tout.
A chaque fois que je vais la voir avec Biro, elle sourit et elle caresse ma tête, elle dit rien du tout mais ses yeux, eux, ils disent tout plein de trucs.

Je suis allé prendre ma douche et pendant que Marilou mettait du shampooing dans mes cheveux, j'ai promis à Biro et à Marilou que j'allais retrouver Wendy, parce qu'elle me manquait vraiment beaucoup.

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Je me promenai dans les allées de l'exposition, en écoutant les clients comparer tel ou tel objet ou s'extasier sur une paire de bottines en cuir.
Lise parlait avec une vieille femme qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, négociant activement sur le prix d'une écharpe en soie blanche.

Pour ma part, j'avais bien trop peur de croiser quelqu'un qui puisse me reconnaître et qui signale à tout ce petit monde mon identité.
Je restai alors cachée sous ma capuche, sans et adresser la parole à personne.
Apparemment, cette vente de charité était très attendue, car la salle était noire de monde.
Des personnes de tous les âges arrivaient par vagues et repartaient les bras chargés, en félicitant les vendeurs avec qui Lise avait fait équipe.

Au détour d'un stand, je manquai de me heurter à une jeune fille d'une tête de plus que moi.

-Regarder où tu marches, bigleuse, souffla-t-elle en m'écartant de son chemin.

J'allais répliquer quand mon cœur a manqué un bond.
Sa main était emmêlée à une autre... appartenant à un jeune homme que j'ai vite reconnu.
Élias, bien sûr.

Il me renvoya mon regard éberlué et avança rapidement, sans m'adresser un mot.
Oh, il ne manquait plus que ça...
Il s'est retourné une fraction de seconde, juste assez longtemps pour qu'il puisse voir mon air exaspéré.
Je suis sortie de la salle d'exposition en maugréant.
Je n'avais pas aimé le voir avec une fille à son bras. Et je n'aimais pas la piqûre de jalousie non plus. En plus, la fille en question était belle à en pleurer, la barbe. Des yeux en amande, un corps svelte et élancé, je ne faisais décemment pas le poids.

Oh, et puis qu'est-ce que je raconte ? Pourquoi voudrais-je faire le poids ? Je devrais plutôt plaindre ce mannequin d'être tombé sur un énergumène comme Élias, et non... Et non l'envier.

Argh, non sûrement pas. J'envie personne, je déteste Élias.
Mais une idée naquit en moi, quelque chose d'absolument insensé mais qui me ravit au plus haut point.

J'allais m'amuser, joliment.

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