Le lit d'à côté (Newtmas)

Chapitre 19

- Et bien j'espère que non quand même Minho, je veux des petits enfants moi !

Les trois convives rirent et se mirent à table. L'ambiance fut joyeuse et enthousiaste bien qu'avec un arrière goût amer pour le brun. Il fut bientôt temps de partir à l'entraînement. Minho prépara ses affaires rapidement et ils se rendirent au terrain. L'entraînement avait lieu sur un ancien terrain militaire, transformé en zone sportive, bien que pour les pratiquants du club, les règles étaient restée depuis la transformation. Il était composé d'une piste d'athlétisme, entourée de carré de pelouse, et qui encerclait un espace d'herbe très verte où se tenaient généralement les lanceurs et les pistes de sauts en longueur. Un grand bâtiment faisant presque la longueur de la piste en rond, se trouvait du côté droit. Il contenait deux parties : l'une des gradins couverts en cas de pluie, l'autre les salles d'administration et les vestiaires. Vestiaires qui, depuis toujours, étaient la définition même de la mauvaise odeur corporelle. Thomas en savait quelque chose, il avait maintenant les narines totalement immunisées des effluves de transpirations. Dieu merci, il y avait des douches à l'intérieur. Thomas suivit Minho qui avait déjà commencer à marcher vers un petit groupe de personnes, situés juste devant la piste.

- Désolé du retard, monsieur! J'avais Thomas avec moi. Dit Minho.

Un adulte brun, à la petite taille mais la carrure très imposante dévisagea de ses yeux gris et perçant les deux adolescents devant lui. Sa bouche se plissa un peu lorsqu'il scruta Thomas sans la moindre gêne.

- C'est bon, Minho, mais bouge ton petit cul et vas te préparer, on commence dans deux minutes ! Dit-il sans pour autant détacher ses yeux du brun.

- Thomas... Lâcha-t-il après des secondes, qui avaient semblé des heures, de contemplation effrénées.

- O-Oui coach ? Souffla le jeune homme.

- Tu as loupé beaucoup de cours, Thomas.

Le brun déglutit, il avait beau aimé son mono, celui-ci se démenait pour toujours déstabiliser toute personne l'ayant contrarié.

- Ben, j'avais un cancer...

- Je sais bien.

L'homme tourna la tête pour observer les autres jeunes qui s'échauffaient sur la piste, bientôt rejoint par Minho, en short de sport rouge. C'était sa manière à lui de dire à Thomas qui lui avait manqué. Ce que l'adolescent accepta avec reconnaissance. Il observa ses petits camarades pendant quelques minutes, les regardant faire les même mouvements qu'il faisait autrefois, les exécutant presque par obsession. Les mêmes, toujours, sans relâche. Rien n'avait changé ici. Rien, sauf lui qui contrastait avec le décor. Personne ne s'en apercevait, il était comme tout le monde à l'extérieur. Il n'y avait que lui pour ressentir cette gêne qui lui grattait la poitrine. La voix de l'adulte assis à côté de lui le sortit de ses pensées.

- Thomas, je sais qu'il est un peu tôt mais... Tu voudrais reprendre l'athlétisme ?

Thomas le remercia intérieurement de ne pas lui avoir posé de questions trop dérangeantes sur les trois semaines écoulées.

- J'aimerais beaucoup, monsieur !

- Ils t'ont dit que tu pouvais en refaire ?

- Je ne sais pas encore, il ne vas pas falloir que je force, c'est tout.

- Ouais, bien sûr ... Répondit l'homme.

C'était assez étrange car d'habitude, le coach n'avait pas pour habitude de prendre des pincettes pour parler aux gens. Enfin surtout de dire d'y aller doucement, néanmoins Thomas prit cela pour une marque d'attention de la part de son professeur. Il se mordit la lèvre inférieur.