XIV

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Les escadrons étaient en marche. Ils étaient au nombre de trois, trois escadrons de cinq pilotes d'exoarmures.

Dans celui dirigé par le sergent Marshall, le soldat Barretta avait été immédiatement remplacée par le soldat Morrigan. Elle avait une longue carrière au sein de l'armée derrière elle, mais lors d'une des dernières missions de son escadron, elle fut la seule survivante.

Les autres troupes au sol marchaient en rang vers la ville d'Absol, escortant les exoarmures jusqu'à la cité qui pointait déjà à l'horizon.

Sur leur route, ils avaient retrouvé les vestiges de la ville de Lautern, qui n'était aujourd'hui plus que ruines et lamentations. Ils étaient passés à quelques kilomètres de l'ancienne cité, et Marshall avait pris le temps de contempler le sinistre paysage. Il revit quelques images de la guerre qui avait éclaté dans les murs de la cité, mais elles étaient floues. Lorsqu'il combattait, toute raison le quittait, pour l'empêcher de trop réfléchir, sans doute.

Et maintenant que les premières bâtisses de la ville d'Absol se dressaient au loin, il bougeait légèrement son bras gauche, pour se rassurer que celui-ci soit toujours fonctionnel.

Les ordres pour cette première bataille étaient simples : ils devaient, une fois de plus, exterminer toute forme de vie.

Les Parangons n'avaient jamais réellement présenté une menace pour les Black Steam. Ils vivaient reclus dans leurs cités, les impures étaient stockés dans des bidonvilles qui devenaient très vite leur prison, et les autres, ceux qui étaient assez sains que pour se reproduire, vivaient dans la capitale, Muster.

Au final, les Black Steam n'avaient seulement à faire qu'à des immigrés impurs qui avaient réussi à s'échapper, ou aux critiques sévères des Parangons à l'égard de leur politique militaire.

Mais un jour, une terrible rumeur arriva jusqu'aux oreilles des Black Steam : le réarmement de la ville de Muster, la capitale des Parangons.

Au départ, beaucoup n'y croyaient pas, mais la propagande de la junte militaire des villes des Black Steam eut raison de l'opinion publique et très vite, une armée fut levée dans le but d'exterminer ces voisins gênants.

Et si aujourd'hui encore, nombreux sont ceux qui pensent que la junte ne veut qu'assouvir son désir de guerre et d'expansion des territoires habitables, rares sont ceux qui osent défier l'armée sur ce point, acceptant donc silencieusement le sort réservé aux villes impures qui encerclent Muster.

La lumière faiblarde d'un soleil absent éclairait maladroitement le sentier de terre que les pilotes se frayaient. Ils n'étaient plus très loin d'Absol, et leur pas lourds et le cliquetis métallique des armes devaient déjà avoir alerté les habitants.

Mais, prisonniers de leur propre cité, ils ne peuvent rien faire, seulement attendre la mort.

Enfin arrivés aux portes de la ville, un bélier fut avancé, et la porte ne tarda pas à céder. Les murs et les remparts des villes des impures étaient suffisants pour retenir ses habitants, mais ils ne pouvaient rien face à la puissance de feu des Black Steam.

Là, Marshall cria les ordres et l'armée déferla dans l'enceinte de la ville.

A partir de cet instant, l'esprit de Marshall se brouilla, et plus rien ne comptait mis à part ses armes, la mission.

Le massacre fut bref. Il n'y eut aucune résistance de la part des habitants d'Absol. Ils semblaient avoir accepté leurs sorts avant même que les Black Steam ne pénètrent leur cité.

Sous la tente du colonel, des félicitations étaient données, mais Marshall écoutait à peine, il retrouvait doucement la raison et sa conscience.

Warhead  Where stories live. Discover now