[2] Chapitre 6

3.7K 282 26
                                    

Tous deux se trouvaient au beau milieu des vestiaires d'une piscine municipale. Ils étaient particulièrement exposés et ne pouvaient, de toute façon, pas rester là.

-Et maintenant ? demanda Steve sur un ton inquiet.

-Maintenant, répondit Margaux, d'une voix qui se voulait rassurante, il me faut un ordinateur.

Ils sortirent tous deux de la piscine et arrivèrent dans la rue. Margaux avait l'impression de revenir au temps où elle n'était rien de plus qu'une fugitive, un fantôme glissé dans ce monde. A cette époque, l'adrénaline parcourait ses veines à chaque seconde. Elle avait peur que les services secrets l'interpellent en pleine mission et découvrent son existence. Qu'ils l'empêchent d'œuvrer pour la "bonne cause".
Et c'est ce qui se produisit.

-Je sais où nous pouvons aller, confia Steve en se dirigeant vers le métro.

-On ne prend pas une voiture ? s'enquit Margaux, étonnée, c'est bien plus discret.

-Je préfére ne rien avoir à voler si je n'y suis pas obligé, répondit-il simplement.

Après quatre stations, le duo descendit de la rame et arriva alors devant un immense centre commercial, il constituait même le plus grand de tout Washington.

-C'est ce que tu appelles fuir ? s'enquit Margaux, en lui jetant un regard étonné.

-Il n'y a pas mieux pour se fondre dans la masse, expliqua Steve.

C'est donc dans cette masse grouillante, que Steve et Margaux avancèrent. Ils parvinrent jusqu'au deuxième étage et pénétrèrent à l'intérieur du magasin d'électronique. Sur des rayons entiers s'étalaient les téléphones, les tablettes et les ordinateurs dernier cri.
Margaux sentit son cœur vibrer d'excitation. Oui, désormais son corps réagissait étrangement à toute trace d'électricité. C'est comme si elle constituait une sorte de drogue.

Tous ces appareils, les clients pouvaient les essayer à leur guise durant quelques minutes. Steve et Margaux se dirigèrent donc vers l'un d'entre eux et Margaux brancha la clé USB, le second indice laissé par Maria.

Des dizaines de fenêtres s'ouvrirent alors au même instant, affichant une liste interminable de coordonnées, des chiffres qui ne trouvaient aucun sens à ses yeux.

-Il va falloir le décrypter, expliqua Margaux.

-On a combien de temps ? s'enquit Steve avec nervosité.

-Environ sept minutes. Il va falloir être rapide, et il va falloir être habile.

Margaux posa ses mains sur le bord de l'ordinateur et plongea son esprit dans ce dernier. Elle se sentit glisser comme hors de son corps, parcourant les centaines d'informations qui s'étalaient sur ce disque dur.

Tout était codé, et elle devait faire en sorte de tout remettre en ordre. Elle changea les chiffres, les augmentant d'un nombre donné, les diminuant, cherchant désespérément le chiffre clé. La liste n'avait de limite que l'étendue de nombres, à savoir l'infini.
Il lui faudrait une chance inespérée. Elle devait bousculer le hasard.

"Le jour où je suis née ?", pensa-t-elle, " 2. "Le mois ? Septembre." 9.

Les minutes passaient et les dates ne lui étaient d'aucune aide. Il ne lui restait plus beaucoup de temps.

"Le jour de ma rencontre avec Steve ?"
29.

Tout se décoda et une carte apparut. Margaux fut rejetée jusqu'à la réalité et Steve la retint par le bras. Cette gymnastique lui avait demandé énormément d'énergie. Cela faisait de plus quelques jours qu'elle n'avait pas dormi et la fatigue commençait à se faire ressentir dans tous les muscles de son corps.
Elle adressa un sourire en remerciement à Steve et reporta son attention vers l'ordinateur où la carte venait de s'afficher.

-Cela fait déjà sept minutes, annonça Steve.

-Ne t'en fais pas, on y est presque, je n'ai pas fait ça pour rien.

Au fur et a mesure que les secondes défilaient, l'espace de recherches rétrécissait jusqu'à marquer un minuscule point en plein centre du New Jersey.

-On dirait bien que tu vas devoir voler une voiture finalement, lui fit remarquer Margaux avec un sourire amusé.

-Emprunter, on va emprunter une voiture, répondit-il en retirant la clé et en l'entraînant hors de l'enseigne.

Un vendeur les stoppa, un grand sourire sur le visage.

-Alors messieurs-dames, avez-vous fait votre choix ?

A cet instant, un visage que Margaux ne connaissait que trop bien apparut de l'autre côté du hall du centre commercial.

Margaux reprit sa marche dans prêter attention au vendeur et murmura, à l'encontre de Steve, le plus discrètement possible :

-Rumlow, douze heures.

Steve fixa le point que Margaux lui avait indiqué et lui murmura à son tour :

-On doit se séparer, on y arrivera mieux. Rejoins-moi au parking est dans dix minutes. Si je me fais capturer, je veux que tu continues. C'est clair ?

Cela faisait mal à Margaux. Elle ne pourrait jamais l'abandonner. Steve avait été la lorsqu'elle avait eu besoin de lui et il avait su l'aider à surmonter ces épreuves. Non, décidément, elle ne pourrait jamais l'abandonner.

Il se stoppa et la prit par les épaules pour la forcer à le regarder.

-Tu es petite, maintenant tu es blonde, tu peux facilement te fondre dans la masse, utilise cela à ton avantage. En dernier recours tu as tes armes. Tu t'en sortiras. Prends ça, dit-il en lui tendant la clé USB.

Puis voyant la tristesse dans ses yeux, il ajouta :

-Ce ne sont que des précautions, nous nous en sortirons tous deux très bien, tu verras.

Il l'attira brièvement contre elle avant de la relâcher et de partir dans la direction opposée. Margaux avait besoin de cette étreinte, malheureusement, plus encore qu'avant elle était triste de le voir s'éloigner.

Elle regarda devant elle et se ressaisit à la vue de plusieurs visages qui ne lui étaient pas inconnus. L'un d'eux se dirigeait droit vers elle, sans toutefois l'avoir reconnue. Elle baissa la tête et se tourna vers un portant de vêtements absolument hideux qu'elle fit mine d'admirer.

L'homme passé, elle risqua un coup d'œil en sa direction à l'instant où celui-ci faisait de même. Il l'avait aperçue, elle était démasquée. Elle s'élança alors vers l'une des sorties de secours qui se situait juste à sa droite, l'homme sur ses talons. Elle pénétra à l'intérieur et entreprit de descendre l'escalier mais elle se retrouva projetée contre le mur.

Elle tenta de ses débattre mais l'homme parvenait à l'empêcher d'esquisser le moindre geste. Elle sentit brusquement une légère douleur au niveau de son bras. Son assaillant venait d'y placer une seringue.

Alors qu'il s'apprêtait à enfoncer le piston, un coup violent lui fut donné à la tête et il tomba sur le sol, tout comme Margaux.

Cette dernière, releva la tête, légèrement étourdie, et murmura :

-Steve ?

-Ah non, ce n'est pas Steve, mais je suis ravi de te voir aussi.

The Ghost Shooter [Avengers Fanfiction]Where stories live. Discover now