[2] Chapitre 3

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Le sang s'écoulait dans le lavabo, mêlé à l'eau et disparaissait dans ses abymes. Les néons éclairaient les mains que Margaux s'acharnait à nettoyer, les larmes aux yeux. Après quelques minutes, plus aucune trace de sang n'était visible sur ses paumes, mais elle continuait a les frotter, infatigable.

Seulement, à cette instant, deux visions passaient en boucle dans son esprit.
L'une de Maria tombant à genoux, des suites du coup de feu. Margaux tentait alors de compresser la blessure, son sang chaud se déversant le long de ses paumes.
L'autre de son fiancé, Maxence, lors de leur intrusion dans le laboratoire d'Hydra. Les mercenaires les cernaient de toute part, ne leur laissant aucune échappatoire. Margaux regardait autour d'elle avec désespoir, plus de la moitié de son équipe était à terre. C'est alors qu'elle le vit, couché contre un cylindre, se tenant les entrailles des deux mains et le visage tordu en un masque de douleur. Elle se précipita à ses côtés, les larmes aux yeux. Elle compressait sa blessure, mêlant ses larmes au sang qui se répandait sur ses mains. Il ne s'en sortirait pas, elle le savait.

A cet instant, les deux souvenirs se compressèrent en un seul. Elle ne connaissait pas Maria, néanmoins, elle avait ressenti, pour la seconde fois de sa vie, ce sentiment destructeur d'impuissance. Le sang sur ses mains. Contrairement à ce qu'elle s'était laissée allée à penser, toute trace d'humanité n'avait pas disparu le jour de l'explosion. Ce sang ravivait tant en elle.

Dans les deux cas, elle avait été présente pour entendre les dernières paroles d'un mourrant.
Celles de Maxence avaient sauvé l'humanité. "Fais-le" lui avait-il ordonné, après avoir suivi son regard vers le sérum. "Fais-le, libère-nous."

Le geste de Maria le ferait à son tour.
Juste avant de fermer les yeux, cette dernière avait donné à Margaux une puce et une clé USB.
En ancrant son regard dans le sien, elle était parvenue à murmurer quelques mots :

-Hydra ..! Ne...crois...personne..!

Les médecins l'avaient immédiatement prise en charge à son arrivée à l'hôpital. Son cœur battait encore lorsqu'elle entra en salle d'opération.
Cependant, après seulement quelques minutes, son cœur cessa de battre et aucune tentative de réanimation ne parvint à le relancer. Maria s'était éteinte.

Margaux s'était précipitée dans les toilettes, malgré les protestations de Steve, qui arriva à cet instant.

Elle sortit enfin de son état de léthargie et sortit de sa poche la puce. Elle devait savoir ce qu'elle contenait, tout comme la clé USB.

Elle prit son téléphone et glissa la puce à l'intérieur. Elle posa alors ses mains sur l'écran et plongea son esprit parmi le réseau électrique. Elle ressentait chaque impulsion, chaque cellule informatique.
C'est alors qu'elle le vit : le fichier qu'elle cherchait. La vidéo.

C'était impossible. Elle sentit son cœur chavirer et l'air quitter ses poumons.

Elle avait besoin d'air. Elle se décida enfin à sortir des toilettes, la vidéo se répétant en boucle dans son esprit, si bien qu'elle n'entendit pas son prénom. Elle marchait dans le couloir principal, en longeant les chambres et le matériel médical en direction de la sortie. Elle devait quitter les lieux sur le champ.

C'est alors que quelqu'un la saisit par le bras et la poussa à l'intérieur d'une pièce adjacente. Celle-ci était sombre et était visiblement une réserve quelconque. Elle se retourna face à son kidnappeur qui, étant donné sa poigne n'en était pas un. Elle ne fut donc pas surprise de se retrouver face à Steve.
Elle devait partir. Sa sécurité n'était plus garantie désormais. Steve ne la laisserait jamais partir.

-Steve, mais qu'est ce que tu fais ? demanda-t-elle avec impatience.

-C'est à moi de poser les questions, Margaux, dit-il froidement.

-Écoute, commença-t-elle, étonnée par son ton, Steve je...

-Non, c'est toi qui m'écoutes, Margaux. Je ne sais pas ce que Maria t'a dit, ou donné, mais il est certain qu'elle l'a fait.
Je me trompe ? demanda-t-il.

Margaux ne savait pas quoi dire, il l'avait démasquée. Aucun doute la-dessus. Mais elle ne pouvait se confier à personne.

-Je ne sais pas où tu comptais fuir, mais sache que tu n'as pas à le faire seule.

Son ton s'était considérablement adouci lorsqu'il avait prononcé cette phrase.
Il n'empêche que Margaux ne put s'empêcher d'éclater d'un rire franc et cristallin.

-Il est vrai que je ne sais pas disparaître et couvrir mes traces.

-Margaux, je t'en prie, continua-t-il, dans se délester de son sérieux une seconde, je connais Hydra et ce dont ils sont capables.

Margaux arrêta de rire et le dévisagea.

-Comment sais-tu qu'il s'agit d'Hydra ?

Steve lui expliqua alors sa course-poursuite avec le tireur et la capsule de cyanure, en prenant bien soin de n'omettre aucun détail. Après ses explications, il lui retourna la question :

-Et toi, comment sais-tu qu'il s'agit d'Hydra ?

Elle était démasquée. Elle n'avait pas le choix. Elle devait lui révéler les informations que lui avaient transmises Maria. De plus, la simple idée de Captain America au service d'Hydra était absurde.
Margaux porta la main à son soutien gorge et en sortit les deux minuscules appareils.

-Juste avant de mourir, Maria m'a confié cela. Elle m'a dit de ne croire personne, expliqua-t-elle.

Steve s'en saisit et les examina.

-Qu'y a-t-il dessus ?

-La clé USB est celle sur laquelle Romanoff travaillait lors de notre dernière mission sur le Lémurian Star. Mais je n'ai pas encore eu l'occasion de la consulter.
J'ai pu, en revanche, me connecter à la puce depuis mon téléphone. Elle contient une vidéo. Celle de l'enlèvement de Hasting.

-Et qu'y a-t-il ? Il s'agit d'Hydra ? Si cela t'eton...

Mais Margaux secoua la tête et le coupa :

-Il n'y a pas que cela. Les soldats n'étaient pas seulement ceux d'Hydra, mais aussi des agents du Shield.

Quelques minutes plus tard, les deux alliés sortaient de la réserve. Ils partirent en direction de la sortie. Ils devaient disparaître sur le champ.
Malheureusement, alors qu'ils atteignaient le bout du couloir, Rumlow et quelques autres agents apparurent devant eux.

-Pierce désire vous parler.

Ils étaient cernés de toute part. Ils n'avaient aucune échappatoire.
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Voilà un court chapitre "passerelle".
J'espère qu'il vous plait tout de même et que votre rentrée s'est bien passée,

Passez une bonne semaine,
Manon.

The Ghost Shooter [Avengers Fanfiction]Where stories live. Discover now