Chapitre 32 : L'Ordre du Phoenix

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- Que Dumbledor et quelques uns voient nos souvenirs d'accord ! Mais tout le monde ! 

- Nous n'avons pas le choix Drago, insistai-je. Nous sommes à la veille d'une guerre. L'ordre ne veut pas se tromper en t'intégrant.
- Il s'agit de notre vie privée ! S'exclama-t-il.
- Arrête d'en faire tout un plat Drago, ce n'est pas comme si nous allions tout leur montrer. Ce sera seulement les moments clefs.
- Mais tes amis vont voir ces souvenirs eux aussi ? Demanda-t-il hésitant.
- A ton avis ? Répliquai-je agacée. De toute façon c'est trop tard, ils nous attendent tous derrière la porte.
- Je ne veux plus. Partons ! Fit Drago en m'attrapant par la main. Nous pouvons partir loin, très loin, là où personne ne pourra nous trouver !
Je lui lançai un regard entendu, il savait très bien ce que je pensais de la fuite. C'était hors de question.
- Tu devrais être content, tentai-je. C'est comme si nous allions montrer un film aux membres de l'ordre !
- Comment ça ? Demanda Drago intéressé.
- Eh bien, je me suis dis que si chacun mettait sa tête dans la pensine un à un ce serait trop long. Donc j'ai intégré nos souvenirs à un écran. Tu sais comme au cinéma.
- Comment as-tu fais ? Demanda Drago qui semblait très intéressé.
- Je t'expliquerais plus tard, mais de cette manière on verra tous nos souvenirs en même temps.
Son visage se ferma de nouveau.
- Drago, dis-je d'une voix plus douce en attrapant son visage entre les mains. Ce n'est rien, ce ne sont que des souvenirs, je ne montre rien d'intime.
- Tu ne comprends pas... Marmonna Drago en se dégageant de mon contact. C'est juste que ... Je veux rejoindre l'ordre, tu le sais, mais tant qu'on ne leur a pas montré...
J'attendis patiemment que Drago poursuive.
- Je vais quitter tous ceux que j'ai connu, que j'ai aimé. Tant que personne ne voit ces souvenirs, rien n'est totalement réel. Lorsque ce sera fait, je ferais officiellement partis de l'ordre. C'est ce que je veux Hermione, mais ça me fait peur. Et s'ils ne m'acceptent pas malgré ça ? Personne ne m'apprécie ici !
- Tu te trompes Drago, répondis-je d'une voix douce. Moi je t'aime. Dumbledor a foie en toi, Rogue t'apprécie également beaucoup et je sais qu'il en sera de même pour les autres ! Il leur faut juste du temps. J'ai mis du temps moi aussi et finalement regarde où nous en sommes.
Drago grogna, mais finit par me rejoindre près de la porte. Je lui attrapai la main et de l'autre, j'actionnais la poignée de la porte. Lorsque je l'ouvris, je vis que presque tous les membres de l'ordre étaient présents. Ne manquait à l'appel, que certains en mission déjà autre part ou ayant d'autres obligations. Je me forçai à ne croiser aucun regard car je savais que cela allait me rendre triste. J'avançai alors en regardant droit devant pour me rejoindre mon ordinateur portable posé sur une table. Le sortilège avait été dur, mais j'avais réussis à renfermer mes souvenirs en une vidéo. Je branchai mon ordinateur à un rétroprojecteur à l'aide d'un câble et une image apparue enfin contre le mur blanc. J'appuyai alors sur « play » et la vidéo de mes souvenirs commença.
La salle était totalement silencieuse, si bien que j'entendais les forts battements de mon cœur. Drago glissa maladroitement sa main dans la mienne. Il était crispé. Mes souvenirs passèrent dans un ordre chronologique. Je voulais que tout le monde voit notre arrivé dans le coma du sorcier. Je voulais qu'ils voient que Drago et moi ne nous entendions absolument pas au départ, comme ça avait été le cas depuis toujours. Puis, notre animosité fit place à notre pacte, notre volonté de coopérer pour rejoindre notre vrai monde. Drago observa la vidéo avec autant d'intérêt que les membres de l'ordre.
- Je trouve ça bien ce que tu as fais, me souffla-t-il à l'oreille. On dirait presque une histoire d'amour.
- C'est un peu le cas non ?
Il se contenta de me sourire avant de se concentrer de nouveau sur la vidéo de nos trois mois passés dans le coma sorcier.
La vidéo dura un peu plus de trente minutes. Mais cela avait été trente minutes nécessaires car cela ressemblait tous les moments importants ainsi que l'évolution de Drago.
Lorsque la vidéo fut finie, je rallumai les lumières de la pièce et j'attendis le verdict. Cependant, personne ne parla. Ils ne se parlaient même entre eux, se contentant de se lancer des regards, qui à mon sens, ne voulaient rien dire.
- Je suis prêts à transplaner, me souffla discrètement Drago, juste au cas où.
- On ne peut pas transplaner dans Poudlard, répondis-je en levant les yeux au ciel.
- C'était une façon de parler, répliqua-t-il.
J'allais lui répondre, quand Dumbledor se leva enfin de sa chaise.
- Très instructif n'est-ce pas ? Déclara-t-il d'une voix forte, en s'avança vers le devant de la salle. Qu'en pensez-vous ? Demanda-t-il en reste de l'assemblée en leur faisant face.
- Je pense que nous devrions en parler entre adulte, répondit Mme Weasley.

Mes amis avaient beau avoir rouspété pendant de longues minutes, comme à leur habitude, ils avaient tout de même été priés de sortir de la salle. Ainsi, Drago, Harry, Ginny, Ron et moi, étions dans le couloir.
- Fred et George ont encore l'âge d'être à Poudlard ! S'exclama Ron qui semblait le plus furieux. Moi aussi je vais arrêter les cours, comme ça je pourrais suivre toutes les conversations ! Et puis c'est toi l'élu Harry ! Tu devrais rentrer dans la salle et insister une fois de plus !
- De toute façon ils finiront par nous faire part de leur décision, répondit Harry d'une voix maîtrisée.
- On a notre mot à dire ! Insista Ron d'une voix forte ! C'est scandaleux !
Soudain, la porte de la salle s'ouvrit sur Fred et George.
- Arrête de geindre Ron, on entend tout ce que tu dis !
- Qu'est-ce qu'ils disent ? Demanda Harry à voix basse.
Fred et George posèrent en même temps le regard sur Drago.
- Je pense qu'on va avoir un nouvel allié, dirent-il d'une même voix.
Ils m'adressèrent ensuite un clin d'œil avant de refermer la porte derrière eux.
- On y va ? Me lança Drago d'un air peu assuré.
Je l'interrogeai du regard.
- On ne va pas attendre là pendant je ne sais pas combien de temps ! Insista-t-il. Et puis imagine que finalement l'ordre ne veuille pas de moi et que je sois obligé de retourner dans mon ancien camp... Il ne faut pas que les autres Sepentard me voient avec les gryffondors.
- Ils sont obligés de t'accepter, intervint Harry sans aucune méchanceté dans la voix. Tu es au courant pour l'ordre, tu as vu pratiquement tous les membres qui le composaient tout à l'heure. Ils ne peuvent pas refuser que tu sois des nôtres.
Harry avait raison. Ma seule peur était qu'ils ne fassent pas réellement confiance à Drago. Qu'ils ne lui confient rien, qu'ils ne parlent de rien de vraiment important devant lui.
- Même s'ils t'acceptent ils ne te feront pas forcément confiance au début, prévins-je Drago. Ce sera à toi de faire tes preuves.
- Mais quelles preuves ?! S'exclama-t-il. Je quitte tout pour toi et l'ordre ! JE QUITTE TOUT !
- Moins fort Drago, dis-je en scrutant les environs. Les élèves n'ont pas le droit de se promener à cette heure-ci dans le château, mais il reste les préfets et les préfets en chef ! Et il y a tous les professeurs et Rusard qui ne font pas partis de l'ordre, alors mets-là en veilleuse !
- Vous êtes ensemble ?
La question de Ron m'immobilisa totalement. J'avais pourtant eu l'impression que la vidéo que je leur avais montrée de mes souvenirs avait été assez claire. Cependant, c'était le seul de mes trois amis a enfin réagir face à ça, du moins par rapport à Drago et moi. Ginny et Harry n'avaient rien dit, absolument rien dit.
- Je pense que ça avait l'air assez clair non ? Lui lança Ginny en levant les yeux au ciel.
Cependant Ron, continua de me fixer, attendant une réponse sortant de ma propre bouche. Je sentis le regard de Drago sur ma nuque, comme s'il voulait évaluer mon amour.
- Oui, nous sommes ensemble, répondis-je alors.
Je pus lire toute l'incompréhension du monde dans le regard de Ron. Même après avoir visionné la vidéo il ne comprenait pas. Mais c'était normal, après tout, nous leur avions annoncé ça du jour au lendemain. Moi, j'avais eu 3 mois pour m'y faire.
- Mais vous êtes vraiment ensemble ? Insista-t-il. Comme un couple ?
- Il faut te faire un dessin Weasley ?!
- Drago ! M'exclamai-je en me retournant vivement vers lui.
- Mais il fait exprès de ne pas comprendre, se défendit-il.
- Tu savais que ce ne serait pas facile, tu le savais et ...
- J'en ai marre je vais me coucher, me coupa Drago.
Il commença à marcher dans le long couloir, mais je le rattrapai aussitôt.
- Et tu comptes dormir où ? Lui demandai-je en l'arrêtant.
- Dans ma chambre !
- Ah oui ? Et quelle chambre ? Insistai-je.
Son regard se figea et s'assombrit aussitôt. Nous n'avions plus notre suite, nous étions dans le vrai monde à présent.
- Nous devons attendre que l'ordre ait finit. Je ne pense pas qu'ils prendront le risque de te laisser dormir avec les Serpentards.
- Je ne peux pas rester à Poudlard... Marmonna-t-il en se laissant glisser contre le mur jusqu'au sol. Je vais me faire tuer !
- Bien sûr que non Drago ! M'exclamai-je.
- Ah oui ? Et si je ne dors plus avec les Serpentards, où vais-je dormir ? Dans votre maison ? Dans les deux autres maisons ? Je ne parle même pas du fait qu'aucun ne m'accepterait, mais du fait que mes amis de Serpentard ne comprendraient pas ! Je vais me faire tuer et ma famille avec !
- Tu connaissais les risques Drago, tu savais que cela n'allait pas être facile.
- On parle des mes parents là Hermione, ils ont beau être du mauvais côté, je les aime quand même !
- L'ordre pourra surement leur offrir une protection, intervint Harry.
J'éprouvai un élan d'affection pour mon meilleur ami. Il avait beau avoir détesté Drago durant de longues années, il semblait parvenir à mettre tout ça de côté.
La porte de la salle dans laquelle étaient enfermés les membres de l'ordre, s'ouvrit. Je jetai un regard plein d'espoir à Dumbledor qui en sortit le premier. Cependant, il ne me regarda pas, il fixait Drago avec sérieux.
- La décision n'a pas été prise à l'unanimité, mais la majorité l'a emporté. Tu fais à présent partis de l'Ordre Drago.
Je ne pus m'empêcher de sourire, à l'inverse de Drago.
- Pour ce qui est des autres, il faudra leur laisser le temps de te faire confiance, continua le directeur.
- Je vais dormir où ? Demanda Drago contre toute attente.
Je me retins de lever les yeux au ciel.
- Je vais dire quoi aux autres ? Aux élèves de Serpentard ? Ils ont vu la manière dont je me suis comporté avec Hermione lorsque je me suis réveillé. Qu'est-ce que je fais faire ?
Il semblait affolé, véritablement affolé.
- Pour l'instant tu vas quitter Poudlard, lui répondit Dumbledor.
- Quoi ? M'exclamai-je d'un air ahuri. Mais où va-t-il aller ?
- Au siège de l'ordre, répondit Dumbledor.

Je savais que Dumbledor avait eu raison, cependant je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir de séparer de Drago. Il avait besoin de moi et j'avais du mal à l'imaginer tout seul au quartier de l'ordre entouré de personnes qu'il ne connaissait pas vraiment. J'avais peur, véritablement peur qu'il décide de s'enfuir. Par chance, j'allais pouvoir le voir tous les jours, puisque Dumbledor m'avait chargé de lui apporter les devoirs, chaque soir. Je contemplai le plafond, ou tout au moins, le dessus de mon lit à baldaquin dans lequel j'étais couchée. Je n'arrivais pas à m'endormir, la journée avait été longue, très longue. J'entendis soudain, la porte du dortoir grincer et s'ouvrir lentement. Une tête rousse passa à travers. C'était Ginny, elle m'observa quelques secondes avant de me faire signe de la rejoindre. Je consultai l'heure à mon réveil. Il était minuit passé. Intriguée, je sortis de mon lit, puis de mon dortoir. Elle m'attendait derrière la porte, et toujours silencieusement, je la suivis en bas, dans notre salle commune. Harry et Ron étaient là, près du feu de cheminé. J'aurais dû savoir, malgré leur silence plus tôt dans la soirée, que j'allais avoir droit à une discussion digne de ce nom. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher d'être anxieuse.
- Ah tu ne dormais pas ! Fit Harry en me voyant approcher.
Ron ne daigna même pas lever la tête vers moi, il continua de fixer le tapis à ses pieds. Ginny s'installa dans le canapé et je fis de même. Un étrange silence s'installa entre nous quatre. Le premier vrai silence de toute ma vie. Personne ne semblait savoir comment débuter la conversation. Finalement ce fut moi qui commençai.
- Je le détestais toujours autant lorsqu'on est arrivé dans ce faux monde, déclarai-je comme si cela allait me donner grâce à leurs yeux.
- Il avait l'air différent dans les souvenirs qu'on vu. Enfin pas au départ, mais après... fit Ginny. Il avait l'air heureux... On aurait dit un gamin.
- C'est un gamin, dis-je d'un sourire timide. Je pense qu'il rattrapait l'enfance et l'adolescence qu'il n'a pas pu avoir ici.
- C'était un monde sans Voldemort c'est ça ? Demanda Harry.
- Oui, tu avais tes parents Harry, dis-je les larmes aux yeux. Vos deux familles passaient les Noël ensemble, ajoutai-je en regardant mes trois amis. Quand aux miens, ils les passaient avec les parents de Drago.
Ils ouvrirent tous les trois de grands yeux ronds.
- Tout ce qui a eu lieu dans ce faux monde est ce qu'il aurait dû arriver si Voldemort n'avait jamais existé. C'était un merveilleux monde. Mais il était également très dangereux pour cette raison.
Harry fronça les sourcils.
- Je ne l'ai pas vraiment montré dans les souvenirs, mais Drago ne voulait pas rentrer. Il m'a caché pendant longtemps qu'il avait trouvé la solution pour rentrer. Il voulait rester dans le coma du sorcier.
- Mais pourquoi ? Insista Harry. Il savait que c'était pour de faux.
- Oui, mais dans ce monde, il n'y avait pas de mangemorts, il n'y avait pas de morts, tout le monde s'entendait bien. Il n'y avait pas de guerre entre Serpentard et Gryffondor, nous étions tous amis comme vous avez pu le voir. C'est ce que voulait Drago. Il voulait vivre heureux et en sécurité. Dragp n'était pas vraiment un lâche dans la réalité, il était juste terrorisé par ce qui pouvait arriver à sa famille. Il est juste né du mauvais côté. Mettez-vous cinq secondes à sa place, il ne demande qu'à être heureux.
- Il te traitait de sang de bourbe ! S'exclama Ron qui parla pour la première fois.
- Oui et si je lui ai pardonné, je pense que tout le monde le pourra, avec un peu de bonne volonté et de compassion. Je ne vous demande pas de devenir son ami, mais essayer de le tolérer et d'être poli avec lui. Même si ça ne se voit pas, parce qu'il reste quelqu'un de très fière, il de demande qu'à être aimé.

Je ne sais pas jusqu'à quelle heure nous restâmes dans notre salle commune, mais Harry et Ginny n'arrêtèrent pas de me poser des questions. Ron ne parlait pas, mais écoutait tout de même attentivement. Si j'avais pu tomber amoureuse de Drago Malefoy, j'étais certaine qu'ils arriveraient à l'apprécier, et pourquoi pas, devenir amis avec lui.  


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