Un autre monde

Chapitre 10 : Les lettres de Noël

Chapitre 10 : Les lettres de Noël

- Je ne vois pas du tout où tu voulais en venir, il n'y a aucun différence ! M'exclamai-je en posant brutalement l'histoire de Poudlard face à Drago qui travaillait en salle d'étude.
- Silence s'il vous plait, lança la professeur Flitwick.
J'ordonnai à Drago de sortir dans le couloir d'un signe de tête. Après quelques secondes d'hésitation il consentit à ranger ses affaires et me suivre à l'extérieur de la salle.
- Il n'y a vraiment aucune différence ? Demanda-t-il hésitant une fois que nous fûmes seuls.
- Non pas une seule, alors pourquoi tu m'as conseillé de le lire ?
- Bah pour savoir si il y avait des choses qui changeaient.
- Tu n'aurais pas pu le lire toi-même dans ce cas là ! M'exclamai-je agacée.
- Mais je n'ai jamais lu le livre de notre monde, donc cela n'aurait servit à rien. Je n'aurais pas pu comparer les deux ouvrages.
Je levai les yeux au ciel d'agacement. J'aurais préféré qu'il me prévienne.
- Au moins, on sait qu'il n'y a aucun changements, insista-t-il. C'est une bonne nouvelle.
- Il n'y a pas de bonne ou mauvaise nouvelle, répliquai-je. Tout est bon à prendre, que ce soit bien ou pas bien. Un changement aurait au contraire pu nous permettre d'avancer. Tu t'es renseigné sur Voldemort ?
- Je croyais que tu avais d'autre chose à faire ? Me lança Drago d'un ton sarcastique.
- Moi oui, mais toi tu as dis que tu le ferais.
Drago m'assura qu'il allait s'en occuper, cependant j'eus l'impression qu'il n'avait pas terminé sa phrase, comme s'il me cachait quelque chose.
- Qu'est ce qu'il y a ? Demanda-je avec une pointe d'impatience dans la voix.
Drago sembla soudain terriblement mal à l'aise. Je lui lançai un regard insistant.
- Tu fais quoi pour noel du coup ?
- Je passe la première semaine avec mes parents et l'autre au Terrier. Je te l'avais dis non ?
- Tes parents sont au courant ?
- Je leur ai envoyé un hiboux hier soir, pourquoi ?
- Tu leurs a dit que tu allais chez les Weasley ou chez moi ? Insista-t-il.
- Chez Ron, pourquoi ?
Mais où voulait-il en venir, ne pouvait-il pas cesser de tourner autour du pot ?
- Mes parents m'ont envoyé une lettre ce matin, marmonna-t-il.
Je n'avais jamais vu Drago sembler aussi hésitant. Pour répondre à mon questionnement intérieur il me tendit une lettre en me disant qu'il l'avait reçu ce matin.


Drago,


Nous espérons que tous se passe bien à Poudlard, de notre côté nous préparons avec empressement nos vacances de noël. Le ministre de la magie nous a offert quatre places dans sa loge pour le grand match de quidditch du 28 décembre, nous imaginons que cela vous fera plaisir à Hermione et toi. Nous espérons également, ton père et moi, que cette petite dispute entre vous deux, est à présent loin derrière vous et que nous pourrons passer la dernière semaine de vacance ensemble, comme depuis toujours. Autant te dire, que si Hermione ne vient pas nous serons extrêmement déçu et que les places pour le match de quidditch ne seront absolument plus d'actualité.

Je t'embrasse fort Drago, ainsi qu'Hermione.

Maman



Drago,

Assume tes erreurs, fais-toi pardonner, et reviens avec Hermione. Prouve-nous que tu es un homme responsable.

Papa



Je levai les yeux de la lettre le visage crispé.
- Il faut que tu viennes....me lança Drago d'un ton suppliant.
- Tu te moques de moi ? Tu as peur de ne pas assister à ton petit match de quidditch ? Tes parents te font du chantage, c'est inadmissible.
- Ce n'est pas du chantage ! Se défendit-il énergiquement en m'arrachant presque la lettre des mains. Ils vont juste être tellement déçu... tu ne les as pas vu quand ils sont venu me voir à Saint Mangouste. J'ai cru qu'ils allaient s'effondrer.
- Eh bien ils s'en remettront ! Je n'en reviens pas que ce soit toi qui dise ça, qui insiste pour que je vienne chez toi. La fille de moldu dans ton beau manoir, non mais tu imagines ? Lui lançai-je d'une voix moqueuse
- Arrête un peu avec ça, c'est toi qui est complètement obsédé par cette histoire de sang.
- Bah voyons, qui est dans le camp des mangemorts !
- Justement il n'y en a pas dans ce monde, donc autant en profiter.
- Laisse tomber Drago, je ne viendrais pas, j'ai besoin d'aller au terrier et d'apprendre le plus de choses possible sur ce nouveau monde. Ce n'est pas la peine d'insister, le sujet est clos.


Le sujet n'avait pas réellement été clos pour Drago. Durant toute la semaine qui suivit, il ne cessa d'être adorable avec moi et d'insister pour que je vienne chez lui à noël. Du moins adorable, comme pouvait l'être Drago Malefoy, parce que pour moi c'était plutôt du harcèlement. Le pire, c'était que nos amis avaient commencé à se ranger de son côté, en insistant sur le fait que lui au moins, essayait de recoller les morceaux. Même Ron, semblait à présent gêné que je vienne chez lui étant donné la discorde que cela mettait au sein de notre groupe d'amis. C'était incroyable, tout bonnement incroyable. Cependant, je n'avais pas lâché prise et en fin de semaine, Drago avait perdu patience et ne me parla plus une seule fois des vacances de noël.
- Non mais regarde-le, me lança Harry en désignant Drago d'un signe de tête durant le cours d'étude des moldus. Il a l'air complètement...
- Tu ne vas pas encore le plaindre, grognai-je.
- Il t'a trompé ou pas ?
- Pardon ?
- Est-ce qu'il t'a trompé avec Lydia ?
- Non.
- Alors que s'est-il passé entre vous ? Je n'en parlerais pas aux autres, mais tu peux me le dire à moi.
- Nous ne sommes juste plus sur la même longueur d'onde.
- Hermione...
Je poussai un profond soupir.
- C'est juste que nous avons grandit et évolué depuis notre première année. Nous n'avons plus rien à faire ensemble, c'est tout. Il ne s'est rien passé de spécial entre nous, mais nous ne sommes plus fait pour être ensemble.
- En fait tu ne l'aimes plus ?
J'acquiesçai d'un signe de tête.
- Alors je comprends. Cela ne sert à rien de te forcer, cela ne rendra pas service à Drago, mais il a l'air tellement malheureux... Il me fait de la peine.
Je réprimai un rire. Drago faisait de la peine à Harry ! Si un jour je retrouvais mon monde, je m'empresserai de montrer mes souvenirs au vrai Harry. J'étais certaine qu'il tomberait de haut en s'entendant dire ça. Ce serait surement très drôle même.


Lorsque nous sortîmes tous de cours, Drago et moi nous retrouvâmes à la bibliothèque comme d'habitude pour faire nos recherches. Il ne prononça pas le moindre mots pendant deux heures. Il ne parla pour la première fois que pour me faire son compte rendu de la journée. Cela ne dura cependant pas bien longtemps, car ni lui, ni moi, n'avions du nouveau sur notre situation.
Alors que l'on descendait les escaliers pour rejoindre la grande salle pour le dîner, Drago m'arrêta à l'aide de son bras.
- On ne pourrait pas faire croire aux autres que je n'ai trompé ?
- Pardon ?! M'exclamai-je surprise.
- Je suis passé pour un idiot toute la semaine parce que je te suppliai de venir chez moi à Noel. D'ailleurs, je te rappelle qu'un Malefoy ne supplie personne.
- Donc c'est à mon tour de passer pour une idiote c'est ça ? Répliquai-je en lui lançant un regard blasé.
- Bah ce serait plus juste que ce soit chacun notre tour.
- Je ne vais pas seulement passer pour une idiote là, je vais être humiliée, lui fis-je remarquer.
- Où alors on se remet ensemble pour de faux et tu viens passer Noel chez moi, répondit-il en m'adressant un grand sourire.
Je m'étais trompée, Drago n'avait pas du tout oublié l'idée qu'il s'était mis en tête depuis le début de semaine. Il avait seulement fait semblant de passer à autre chose.
- Tu as le choix, insista-t-il d'un ton sérieux. Soit je dis aux autres que je t'ai trompé, soit tu viens chez moi pour Noel.
Je le fixai d'un air ébahit pendant quelques secondes avant de rire. Il paru surpris dans un premier temps, mais il finit par rire lui aussi, contre toute attente.
- Ce n'est qu'une petite semaine chez moi, insista-t-il en m'adressant un sourire encourageant. Ce n'est pas si terrible, surtout avec mes parents qui t'adorent. En plus, on pourra avoir plein d'information de leur part !
Je repris aussitôt mon sérieux.
- Je ne viendrais pas chez toi Drago, maintenant arrête.
- Mais tu as ris ! Insista-t-il.
- Parce que la situation est risible ! Non mais tu nous as bien regardé ? On est ridicule.
- Mais c'est toi qui est ridicule, ce n'est qu'une pauvre semaine !
- Je te le dis une dernière fois, le débat est clos.
Drago ronchonna dans sa barbe, mais nous reprîmes notre descente en direction de la grande salle. Alors que nous allions passer la grande porte, il émit un nouveau petit ricanement. Je me retournai vers lui et le questionnai du regard.
- Quoi ? Je n'ai pas le droit de rire ? Me demanda-t-il d'un air moqueur.
- Oui oui c'est ça ! Dis-moi ce qu'il se passe, ordonnai-je.
Un grand sourire étira les lèvres de Drago, il semblait vraiment amusé.
- Il se passe que de toute façon, tu passes déjà pour une idiote.
Je lui lançai un regard étonné.
- Pour tous nos amis il est clair que c'est toi qui a mit fin à notre couple. Cependant, poursuivit-il d'un air victorieux, ils sont tous persuadés que tu regrettes et que je te manque.
- N'importe quoi !
- Si, parce qu'ils voient bien qu'on passe le plus clair de notre temps ensemble et que c'est souvent toi qui vient me parler d'ailleurs.
- Mais c'est pour nos recherches, me défendis-je.
- Oui, mais ça ils ne le savent pas.
- Je ne suis sûr qu'ils ne pensent pas du tout à ça, c'est toi qui te monte tout un film dans ta tête, répondis-je.
- Ce n'est pas ce qu'ils m'ont dit, dit-il avant de me laisser en plan devant l'entrée pour rejoindre sa table.
- Drago, l'appelai-je alors. Reviens tout de suite !
Il m'ignora superbement et j'étais certaine que ça l'amusait beaucoup. Ce n'était qu'un sale gamin dans le fond.

Quand j'approchai de ma table, je vis que Harry me lançait un étrange regard, et je sus aussitôt que ce que m'avait dit Drago était vrai. Même si Harry m'avait assuré qu'il me comprenait durant le cours d'étude des moldus, j'étais certaine qu'il ne me pensait pas sûr de moi choix, surtout après que j'ai hélé Drago dans la grande salle devant tout le monde. Ce fut donc de mauvaise humeur que je posai mes fesses sur le banc en bois, face à la table des Gryffondor.
Durant tout le repas, Ginny parla des supers vacances que nous allions passer tous ensemble. Et j'étais certaine, que comme dans notre vrai monde, elle avait un petit faible pour Harry. La présence de mon meilleur ami chez elle était donc sans nulle doute, la plus grande raison qui faisait qu'elle attendait ces vacances avec impatience. Quant à moi, je ne cessais d'épier la table des Serpentards, pour surveiller les visages des amis de Drago. Leur avait-il dit qu'il m'avait trompé ou pas encore ? Allait-il vraiment le faire ? Peut-être que la solution était de faire croire à Drago que je viendrais... Non, c'était trop méchant, je ne pouvais pas lui faire ça, surtout que cette fois-ci il m'en voudrait vraiment et se ferait un plaisir de se venger. Ou peut-être qu'il pourrait dire à ses parents qu'on s'était remis ensemble mais que je passais exceptionnellement toutes mes vacances avec mes parents, pour cause d'un voyage à l'étranger. Oui, l'idée me semblait très bonne.
- Ca va Hermione ? Me lança Harry d'un air moqueur.
Je quittai la table des Serpentards des yeux, il était évident qu'Harry m'avait vu et que je passais pour une parfaite idiote, comme me l'avait assuré Drago. C'était très agaçant.


Le lendemain matin, je me ruais vers Drago qui prenait déjà son petit déjeuné dans la grande salle. J'allais lui soumettre mon idée et j'étais pratiquement certaine qu'il accepterait. De cette manière, personne ne passerait pour l'idiot du village. Il dirait à ses parents que je passais toutes les vacances avec les miens et l'affaire serait définitivement réglée.
Cependant, juste avant que je m'adresse à Drago qui me fixait avec curiosité, un hiboux lâcha une lettre dans mes mains. Elle venait de mes parents. Je m'éloignai alors un peu de la table des Serpentards et l'ouvris . Au fur et à mesure que je lisais le papier à lettre typiquement moldu, mon visage se décomposa.
- Hemione ?
Je relevai les yeux vers Drago qui m'adressait un regard interrogateur.
- Tu voulais me dire quelque chose ? Continua-t-il en fronçant les sourcils.
En marchant à sa rencontre j'avais en effet eu une très bonne idée à lui soumettre, mais maintenant... J'étais coincée, totalement coincée et je ne voulais pas me mettre mes parents à dos, même s'il ne s'agissait pas de mon vrai monde. Je ne voulais pas non plus qu'ils se posent des questions. Peut-être que les Malefoy étaient totalement idiots pour ne pas remarquer qu'il se passait quelque chose d'anormal avec leurs fils, mais ce n'était pas le cas des miens. Je fourrai alors la lettre dans ma poche et rejoignis Drago. Je me penchai vers son oreille pour que les autres n'entendent pas.
- C'est bon pour les vacances, je viens chez toi, lui soufflai-je à voix basse.
- Quel revirement de situation ! S'exclama-t-il ravi.
- Oui bon bah ça va hein.
- Et puis-je savoir pourquoi tu as changé d'avis ? Insista-t-il en me lançant un sourire moqueur.
- Parce que tu avais raison, continuai-je à voix basse. Tu es content ?
- Oui c'est ça, railla-t-il. Je peux voir ta lettre ?
J'eus un pas de recule. Cependant, il ne se démonta pas. Il se leva subitement de sa chaise, se jeta sur moi et fourra sa main dans la poche de ma veste. Lorsqu'il l'eu en main il la leva au dessus de sa tête, un sourire victorieux inscrit sur le visage.
- Rends-là moi, lui ordonnai-je les dents serrés.
- Elle vient de qui ? Claironna-t-il.
- C'est personnel, insistai-je en tentant de la récupérer.
Cependant, j'étais plus petite que lui et je ne parvins pas à atteindre sa main.
- Ces gamineries n'amusent que toi ! Dépêche toi de me la rendre, insistai-je d'une voix autoritaire.
Il fit mine de baisser son bras et je crus que j'allais la récupérer, mais il explosa de rire avant de sortir en courant de la grande salle. Je me ruai derrière lui et lui courrai après dans le grand parc de Poudlard. Je mourrai de froid, mais il fallait absolument que je la récupère. Cependant, alors que nous allions atteindre le terrain de quidditch, Drago s'arrêta subitement en pointant sa baguette sur moi.
- Petrificus totalus ! S'exclama-t-il.
Je tombai lourdement en arrière, incapable de me défendre.


Hermione,

Peut-être n'as-tu pas reçu notre dernière lettre, mais nous ne sommes finalement pas là pendant les vacances. Les Malefoy nous ont invités à faire un fabuleux voyage il y a tout juste une semaine. Nous imaginons de toute façon que Drago et toi préférerez fêter noël tous les deux chez lui en amoureux. Nous estimons que vous êtes à présent assez grand pour rester seuls. Les Malefoy vous ont d'ailleurs offert des places pour un spectacle de balais volant. Par contre j'aimerais que tu restes chez les Malefoy, pas que nous n'ayons pas confiance en les Weasley, mais nous préférons savoir que tu passeras les vacances avec quelqu'un que nous connaissons bien.
Nous avons remis ton téléphone portable aux Malefoy. Ils le laisseront chez eux pour que l'on puisse s'appeler durant les vacances. Nous imaginons que tu es très contente de la nouvelle et nous espérons que ces dernières semaines de cours se passent bien.

Nous t'embrassons,

Maman et papa


- Petite menteuse ! S'exclama Drago en explosant de rire.
Il leva le sort qui me clouait au sol et je me relevai.
- Tes parents sont de parfaits manipulateurs, m'écriai-je en lui adressant un regard noir.
- Je te ferais remarquer que tes parents n'ont pas l'air mécontent de partir en voyage.
- Dans notre vrai monde, mes parents n'auraient pas fait un telle chose ! C'est ahurissant !
- Calme toi, de toute façon j'ai changé d'avis.
- Pardon ?
- Je préfère avoir la manoir pour moi tout seul c'est beaucoup plus drôle et il n'y a aucun intérêt à ce que tu viennes si mes parents ne sont pas là pour voir que tout se passe bien entre nous. On n'aura qu'à faire semblant d'être ensemble pour les vacances.
- Et je vais aller où moi ?
- Tu n'as pas de maison ?
- Si je suis chez moi, mes parents le sauront, nous avons des voisins.
- Tu n'as qu'à leur dire qu'on est plus ensemble, comme je l'ai fais avec mes propres parents. Je ne vois pas le problème.
- Je ne vais pas leur mentir, répondis-je interdite.
- Tu te fous de moi ? Me lança Drago de mauvaise humeur. Démerde-toi !
Un hiboux grand-duc nous survola et laissa tomber une lettre dans les bras de Drago. Je lui arrachai la lettre des mains pour l'ouvrir et le menaçai de ma baguette magique. Après une courte lecture, j'abaissai ma baguette.
- Problème réglé ! Je viens chez toi.
- Quoi ? S'écria-t-il en récupérant la lettre.
- Tes parents te disent qu'ils ont demandé à l'elfe de te surveiller et de veiller à ce que tout se passe bien. Je pense que tu n'as pas le choix.
Drago m'adressa un regard noir, que je soutins.