Chapitre 20 : La fin des vacances

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  Drago m'avait fait connaître quelque chose de tout à fait nouveau. Cette chose, j'avais l'impression que je ne pourrais plus jamais m'en passer. D'ailleurs c'était ce qu'il se passait depuis maintenant cinq jours. Je ne savais pas si c'était bien ou mal, mais je ne voulais pas que cela s'arrête. J'étais allongée sur le ventre, totalement nue, tandis que Drago me couvrait le dos de baiser sensuels. Durant ces cinq jours, je n'avais pensé à rien d'autre qu'à Drago, qu'au son de sa voix, qu'à son odeur, qu'au contact de nos peaux l'une contre l'autre. Il était si hypnotisant par moment que j'en oubliais où nous nous trouvions depuis cinq jours. Dans son lit. Nous n'en sortions que pour aller dans la salle de bain. Même nos repas étaient apportés par Dobby dans sa chambre. Moi qui n'avais jamais aimé traînasser... Je n'aurais jamais imaginé qu'un lit pouvait être aussi captivant, je n'aurais jamais imaginé que des draps puissent être la plus belle des prisons. Sortir de ce lit pour me rendre dans la salle de bain était une torture d'une certaine manière. Dès que je quittais ce lit chaud, je n'avais qu'une envie, y retourner et ce, le plus vite possible. Toutes les autres pièces du grand manoir me semblaient froides et totalement dénuées d'intérêt. Drago souleva mes cheveux et m'embrassa la nuque.
- On va prendre une douche ? Me souffla-t-il à l'oreille.
Je me retournai sur le dos pour capter son regard. Comment avais-je pu perde à ce point tout sentiment de pudeur ? Comment pouvais-je autant aimer son sourire ? Ce sourire que j'avais détesté pendant tant d'années. Comment avais-je pu l'admirer sous toutes les coutures au cours de ces derniers jours ?
- Nous n'avons toujours pas faim ! Dégage !
Je fronçai les sourcils.
- Dobby, chuchota-t-il. Je l'entends trépigner derrière la porte depuis près d'une heure.
Je ne m'étais rendu compte de rien. Etais-je devenue sourde à présent ? Mes oreilles s'étaient-elles fermées à tout autre son que ceux de cette pièce ?
Soudain, le regard de Drago s'immobilisa.
- On est samedi après-midi, lâcha-t-il stupéfait. Mes parents sont rentrés.
Drago ramena vivement la couverture sur nous et hurla à son elfe d'entrer. Ce dernier, ne se fit pas attendre et apparu dans l'encadrement de la porte.
- Mes parents sont rentrés c'est ça ? Demanda-t-il.
- Non, mais ils ne vont pas tarder. Dobby voulait que vous soyez levés pour...
- Oui oui, c'est bon, tu peux sortir, le coupa Drago.
Lorsque l'elfe disparu, l'idée de quitter définitivement, ou presque, les draps de Drago m'inquiéta. Qu'allait-il se passer à présent qu'on nous forçait à sortir de notre bulle ?
Drago fut le premier à sortir du lit et il me tendit sa main, un sourire charmeur accroché aux lèvres.
- On a toujours le temps de prendre une douche, dit-il. De toute façon, on ne va pas sortir de la chambre comme ça.
A présent, il semblait amusé. Je sortis à mon tour du lit, sans prendre la main qu'il me tendait, et me précipitai dans la salle de bain pour m'observer dans le miroir. Je n'avais pas mauvaise mine, non. Cela faisait même longtemps que je n'avais pas eu aussi peu de cernes. Seuls mes cheveux partaient dans tous les sens.
- On dirait une sauvage, murmura Drago en se mordant légèrement la lèvre inférieur. Une sauvage particulièrement irrésistible dans cette tenue.
Je ne relevai même pas sa remarque sur ma totale nudité. Je m'en fichais. Pire, j'aimais la façon dont il me regardait avec une envie non dissimulée. Alors que je me tenais toujours face au miroir, Drago me rejoignis et glissa son visage dans mon cou. Je passai ma main derrière sa nuque et l'attirai à moi pour l'embrasser.


- Je ne sais pas ce qui me prend mais je suis stressée, marmonna Drago alors qu'on s'habillait. Je sais que dans ce monde mes parents t'adorent, mais je ne peux pas m'empêcher d'être anxieux. Si tu pouvais redevenir l'Hermione d'avant cela m'arrangerait. Juste pour quand on sera avec eux.
Je haussai un sourcil interrogateur.
- L'Hermione qui parle avec toute l'intelligence dont elle est pourvue, insista-t-il amusé. Je te signale que tu n'as pas émis le moindre son depuis qu'on est levé et que ces derniers jours tu n'as d'ailleurs pas beaucoup parlé. J'ai beaucoup apprécié, ne te méprends pas, ajouta-t-il railleur. J'adore quand tu te tais, mais je vais avoir besoin de toi en bas.
- Crétin, lâchai-je en levant les yeux au ciel. Tu peux m'attacher ma robe ? Dis-je en lui tournant le dos et relevant mes cheveux.
- Je ne préfère pas, répondit cependant Drago. Appelle Dobby pour qu'il le fasse.
- Je te demande pardon ?
- Je préfère te déshabiller en fait. Je sais pertinemment que si je touche cette fermeture éclair, je vais la descendre au lieu de la remonter.
Je me retournai vers Drago et lui adressai un regard entendu. Il dû saisir la menace, car il s'approcha aussitôt de moi et remonta la fermeture dans une grimace.
- MERCI, répondis-je en exagérant les syllabes.

Lorsque nous fûmes fins prêts, Drago et moi sortîmes de la chambre pour rejoindre le rez-de-chaussée. Nous avions entendu du bruit depuis une dizaine de minutes, preuves que ses parents étaient enfin rentrés. Alors que nous descendions les escaliers, je me surpris à être anxieuse à mon tour. Je savais que les parents de Drago adoraient l'Hermione de ce monde, mais m'aimeraient-il moi ? Après tout j'étais différente de celle qu'ils connaissaient. Je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais arrêtée en plein milieu des escaliers. Drago attrapa alors ma main et la serra dans la sienne, puis il reprit la descente, m'entrainant avec lui.
Nous eûmes à peine posés les pieds dans le grand hall d'entrée, lorsqu'une très belle femme vint nous accueillir.
- Drago, Hermione ! S'exclama-t-elle en nous prenant l'un après l'autre dans ses bras. Vous avez passé de bonnes vacances ? Vous n'avez pas fait de bêtises n'est-ce pas ? Non bien sûr que non, avec Hermione ici, mon manoir ne craint rien, ajouta-t-elle en souriant.
Le rose m'était aussitôt monté aux joues à l'énoncé du mot « bêtise ». Sauf que Narcissa était bien loin d'imaginer à quels genres de bêtises je pensais en réalité.
- Tes parents sont rentrés chez vous, continua-t-elle à mon attention. Je crois qu'ils ne voulaient pas prendre le risque d'un nouveau transplanage d'escorte.
Je tentai de masquer mon trouble. Je ne voulais montrer à la mère de Drago que je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire, mais ce dernier ne manqua pas de sauter à pied joint dans le piège.
- De quoi tu parles ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.
Je me retins de lever les yeux au ciel. Ne pouvait-il pas se concentrer cinq minutes !
- Oh je te l'ai déjà raconté Drago, rouspéta gentiment Narcissa.
- La dernière fois qu'Hermione a transplané avec son père, il a vomit. Je crois qu'il n'était pas prêt à faire un nouvel essai aujourd'hui, déclara Lucius en nous rejoignant.
Même si je savais qu'il n'était pas le même que dans notre vrai monde, je ne pus m'empêcher de l'observer avec méfiance. Heureusement, personne ne sembla s'en rendre compte.
- Que souhaites-tu faire Hermione ? Tu veux dîner avec nous ce soir ? Me demanda Narcissa.
- Oh c'est vraiment très gentil, mais je pense que je vais rejoindre mes parents, je ne les ais pas vu des vacances après tout.
Je sentis le visage de la mère de Drago s'affaisser légèrement et je me repris donc aussitôt.
- Mais on peut boire une tasse thé avant que je prépare ma valise ?
Nous nous étions installés dans le salon, Drago à côté de moi sur le canapé et ses deux parents en face. Ils nous parlèrent pendant un bon moment de leur vacance mi-sorcière, mi-moldue. A plusieurs moment, je ne pus me retenir de rire face à plusieurs anecdotes, comme lorsque mon père avait insisté pour faire un bilan complet des dents des parents de Drago. Lucius en paraissait encore offusqué alors que Narcissa affirmait que cela avait été très drôle. Il était d'ailleurs évident qu'ils s'étaient lancés des sorts contre la douleur, pour qu'ils puissent en parler de cette manière. La conversation s'orienta ensuite sur nos propres vacances, et Drago s'employa à expliquer avec entrain de quelle manière il avait finit par me convaincre de monter sur un ballais. Heureusement que l'Hermione de ce monde était comme moi de ce côté-là. Au cours de notre conversation, Drago avait plusieurs fois posé la main sur moi sans s'en rendre compte. Tantôt sur ma propre main, tantôt sur mon épaule. Ces gestes n'avaient une nouvelle fois pas échappés à Narcissa qui semblait se réjouir de notre proximité. Quant à moi, chaque contact avec Drago, bien que bref, suffisait à me donner chaud. C'en était presque aberrant.

Au bout d'une petite heure, Drago et moi parvînmes à nous éclipser afin de préparer ma valise. J'avais véritablement hâte de retrouver mes parents. Ils n'auraient certainement pas trop changés étant donné qu'ils n'étaient pas des sorciers et que leurs destins n'avaient donc pas été changés par Voldemort.
Alors que je terminais de remplir ma valise Drago lançait un regard boudeur à travers la fenêtre de ma chambre.
- Tu vas me laisser tout seul, comme un chien, finit-il par dire au bout d'un moment.
- On se voit dans même pas deux jours à Poudlard Drago, lui fis-je remarquer sans lever les yeux vers lui.
- On n'est pas obligé d'y retourner !
Cette fois-ci je ne pus m'empêcher de lui adresser un regard exaspéré.
- Mais si, insista-t-il en venant me rejoindre près de mon lit. Nous ne sommes pas dans notre vrai monde, qu'est ce qu'on peut bien en avoir à faire d'aller à Poudlard. On n'a pas besoin d'être la bas pour faire des recherches, surtout que nous n'avons rien trouvé dans les livres de la bibliothèque et...
- Arrête de dire n'importe quoi, le coupai-je. D'un, je ne veux pas être largué par rapport aux cours lorsque nous rentrerons dans notre monde. De deux, nous n'avons pas encore ouvert tous les livres, donc il y a encore des possibilités.
Drago laissa échapper un profond soupire et s'affala sur le fauteuil bleu de ma chambre, tandis que je fermais enfin ma valise.
- Bon, je crois que je suis prête.
- Tu es belle, me lança Drago comme seule réponse.
Je lui adressai un regard sévère.
- Ne me regarde pas comme ça, j'ai encore plus envie de toi, grogna-t-il.
Comme je ne répondais pas et que j'avais ouvert la porte de ma chambre pour sortir, Drago consentit à se lever pour m'accompagner dans le hall d'entrée. Lucius et Narcissa me souhaitèrent un bon week end, puis nous laissèrent seuls. Bizarrement, je me sentis intimidée. De quelle manière devais-je exactement lui dire au revoir ? Pouvais-je me contenter d'un signe de main ?
- T'es complètement secouée ma pauvre Hermione, laissa échapper Drago en ricanant. Viens m'embrasser au lieu de me regarder avec des yeux de merlan fris.
J'eus un rire gêné avant de m'approcher de lui et de passer mes bras autour de son cou. Je l'embrassai pendant quelques secondes avant de poser ma tête sur son épaule.
- C'est étrange tout ça hein ?
- Qu'est-ce qui est étrange ? Répéta Drago.
- Nous. Ce qu'il se passe. Après tant d'années...
- Ah non ! S'exclama-t-il en m'écartant quelque peu de lui pour pouvoir me regarder. Il est hors de question que tu sortes de chez moi avec de telles pensées. On ne va pas tout recommencer hein, tu as mis suffisamment de temps avant de m'embrasser, tu n'as pas le droit de changer d'avis.
- Mais je n'ai...
- Tais-toi, m'ordonna-t-il. On est bien là non ? On a passé de bonnes vacances dans l'ensemble ? Alors par pitié, ne te prends pas la tête. Médite plutôt sur la manière dont tu vas m'embrasser lundi en me retrouvant, ajouta-t-il d'un sourire satisfait.
Sur ce il m'embrassa une nouvelle fois et je sortis enfin du manoir Malefoy pour transplaner jusqu'à chez moi.

J'avais eu raison, totalement raison. Mes parents étaient exactement les mêmes à l'exception près qu'ils s'entendaient bien avec la famille Malefoy au complet. Comme Drago l'avait fait plus tôt avec ses propres parents, je leur racontais qu'il m'avait un peu appris à vaincre ma peur des ballais et que j'avais réussis à m'élever assez haut dans les airs. A la fin du déjeuné je rejoignis ma chambre. Rien n'avait changé, à l'exception d'une photo de Drago et moi sur ma table de nuit. C'était une photo qui ne bougeait pas et le Drago et l'Hermione de ce monde semblaient s'aimer à la folie.
Qu'allait-il se passer maintenant ? Qu'allait-il se passer pour Drago et moi ? Nous avions passé ces cinq derniers jours dans son lit, coupé du monde, sans nous préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Cependant, il y avait plusieurs choses dont il fallait absolument que nous nous occupions. La première était bien sûr de retrouver notre monde, nous avions passé de longues vacances et il convenait à présent reprendre nos recherches. Deuxièmement, je venais de me souvenir que je ne savais toujours pas de quoi Ginny avait voulu nous parler. Drago n'avait visiblement pas jugé bon de m'en parler. Cependant, je n'y avais moi-même pas pensé une seconde... Par ailleurs, il fallait que je me renseigne sur cette Lydia et de la potentielle relation qu'elle avait eu avec l'autre Drago. Je devais savoir si elle risquait de mettre en péril notre travail pour retrouver notre monde.
Mais finalement, ce qui m'occupait le plus l'esprit était définitivement Drago et ce qu'il s'était passé entre nous. Deux mois plus tôt, je le haïssais, et voilà que je lui avais offert ma virginité et mon affection. Avais-je eu raison ? Dans ce monde, ma relation avec lui ne m'inquiétait pas, mais que se passerait-il lorsque nous rentrouvrions notre monde ? Allait-il me tourner le dos ? Allait-il en parler autour de lui ? Je n'osais même pas imaginer la tête que feraient Harry et Ron s'ils venaient à apprendre ce qu'il s'était passé. J'en mourrais certainement de honte. Pourtant il m'avait dit, lors de notre dispute, qu'il était prêt à rejoindre l'ordre. Et si tout cela n'était finalement qu'une manœuvre pour coucher avec moi ? Pour m'humilier lorsque nous serions de retour chez nous ? Je me laissai tomber sur mon lit, en me prenant le visage dans les mains. J'étais désespérément perdue. Drago ne pouvait pas me faire ça, il avait toujours été quelqu'un de bien dans le fond. Non, ce n'était pas possible. Et je ne voulais pas non plus le perdre. J'avais passé de supers moments avec lui, de supers vacances. Je lui trouvais de plus en plus de qualités en définitive. Il se révélait par exemple plus courageux que je ne le pensais, il lui avait juste fallu un coup de pouce. Il était amusant et totalement insouciant par moment. Mais sa plus grande qualité à mon sens était qu'il savait parfaitement faire la part des choses dans ses sentiments. Il ne se laissait pas abattre par une mauvaise nouvelle pendant bien longtemps, il passait à autre chose. Il suivait son chemin. Je devais bien avouer qu'au début je m'étais demandé comment il pouvait avoir envie de s'amuser et de profiter de ses vacances alors que nous étions coincés dans un monde qui n'était pas le notre... Mais finalement, c'était lui qui avait raison, nous avions le droit à des moments heureux. Il était la part que j'enfouissais en moi. Il me complétait en quelque sorte. Je levai le regard pour observer le ciel à travers la fenêtre. Par Merlin, étais-je en train de tomber amoureuse de Drago ?
Je restais presque totalement silencieuse durant le dîner. Face aux questions de mes parents, je leur expliquai que j'étais simplement fatiguée et préoccupée par les devoirs que nous avions à rendre pour la rentrée. Ils me rassurèrent du mieux qu'ils purent, mais j'étais toujours dans le même état lorsque je rejoignis ma chambre pour me coucher. J'étais perdue, totalement perdue. Je ne pouvais pas être amoureuse de Drago, ce n'était pas possible. Pas après seulement deux mois.
- Tu penses à moi ?
Je sursautai et me tournai dans la direction de la voix de Drago. Il était là, appuyé contre mon placard et me fixait avec une expression indéchiffrable.
- Tu es entrée dans mon esprit ? Demandai-je sur la défensive.
- Non. Tu es bien trop intelligente et douée pour laisser ce genre de chose arriver. Mais du coup, tu pensais vraiment à moi ?
- Je pensais à notre vrai monde, mentis-je. Qu'est-ce que tu fais là ? Je ne suis pas sûr que mes parents approuveraient.
- Et moi je pensais te faire plaisir.
Il s'allongea sur mon lit, les bras derrière la tête et observa le plafond de ma chambre.
- Je ne vais pas coucher avec toi, l'avertis-je d'un ton plus froid que prévu.
- Ah oui ? Dommage.
Nous restâmes silencieux quelques instants avant qu'il ne laisse échapper un petit rire. Je lui intimai de se taire d'un signe de main, de peur que mes parents l'entendent.
- Je venais te faire part de ma conversation avec Ginny, dit-il. On a oublié d'en parler ces derniers jours.
Je m'installai en tailleur sur mon lit, à côté de lui, pour écouter.
- Je ne sais pas si Potter t'en a parlé...
- Harry, le coupai-je.
- Je n sais pas si Harry t'en a parlé, reprit-il non sans un soupire, mais son parrain est langue de plomb.
- Et ?
- Et les langues de plombs s'occupent entre autre des prophéties.
Je me contentai de l'observer en silence, ne comprenant pas où il voulait en venir.
- Il faut qu'on lui demande si une prophétie a été faite sur nous. Peut-être que c'est la clef, on ne sait jamais. Peut-être qu'il était écrit qu'on ferait ce voyage pour que je rejoigne l'ordre, enfin sans passer pour quelqu'un de narcissique. Peut-être même que notre voyage a en réalité une plus grande ampleur. Peut-être que nos doubles, sont en train de résoudre beaucoup de chose dans notre vrai monde...
Ainsi Drago voulait toujours rejoindre notre camp, cela me rassura un petit peu. Juste un petit peu...
- Tu trouves que c'est stupide c'est ça ? Demanda-t-il d'un air hésitant.
- Non, avouai-je. C'est une bonne idée, il faut qu'on demande à Sirius. C'est tout ce que t'a dit Ginny ?
Il hocha la tête.
Voyant qu'il ne tentait ni de m'embrasser, ni de me toucher, je me détendis quelque peu et m'allongeai à côté de lui.
- Alors comment sont tes parents ? Demanda-t-il.
- Ils sont à peu de chose près les mêmes.
Drago eu un reniflement dédaigneux.
- Ce qui veut bien dire que c'est ma famille qui est un problème. Tout est si simple ici, sans le seigneur des ténèbres.
- Si tu veux rejoindre l'ordre il va falloir que tu arrêtes de l'appeler comme ça, lui signalai-je d'un ton doux.
- Oui, c'est vrai, admit-il. Tu penses qu'il va arriver quoi à nos doubles lorsqu'ils reviendront ici ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Tu crois qu'ils resteront ensemble pour toujours ? Qu'ils se marieront ? Qu'ils auront des enfants ?
- Je n'en sais rien. Ca t'intéresse vraiment ?
Drago haussa les épaules avant de se tourner sur le côté pour me regarder. Il semblait préoccupé mais je ne lui en fis pas la remarque. Ces deux dernières semaines je n'avais pas vu cette lueur d'inquiétude dans ses yeux et cela me rendit triste.
- Je me demande ce que j'ai fais pour mériter de naître dans le mauvais monde. Pourquoi n'ai-je pas le droit au même bonheur que le Drago d'ici ?
- Oh Drago... soufflai-je en me serrant contre lui. Tu n'as rien fait, au même titre que moi. C'est comme ça c'est tout. Peut-être que nous sommes au contraire plus forts qu'eux et que c'est pour ça que nous sommes dans le monde en guerre. C'est peut-être la preuve que le bien gagnera et que tout rentrera dans l'ordre. Peut-être que le Drago et l'Hermione d'ici n'y seraient pas parvenus.
Drago passa un bras autour de moi et me serra davantage à lui.
- Tu as confiance en moi ? Demanda-t-il.
Ma gorge resta totalement bloquée et mon silence n'échappa pas à Drago qui se redressa pour me regarder.
- Ce n'est pas étonnant. Je ne t'ai pas vraiment montré mon meilleur côté ces dernières années... On a qu'à rester ici, poursuivit-il. Ne rentrons pas dans notre vrai monde ! Tout est tellement mieux ici.
- Ne dis pas des choses comme ça Drago. Ce n'est pas chez nous ici.
- Mais ça peut le devenir, insista-t-il les yeux pleins d'espoirs.
- Drago...
- Oui je sais, tu as raison, fit-il dans un soupire. Tu ne veux pas m'embrasser ? Je ne veux pas coucher avec toi, m'assura-t-il, je veux juste t'embrasser. C'est rien !
Je laissai un petit sourire élargir la commissure de mes lèvres. Drago du prendre ça pour un oui car il se pencha vers moi pour poser sa bouche contre la mienne. Nous nous embrassâmes tendrement et sans précipitation, mais bientôt une intense chaleur surgit au bas de mon ventre. J'avais envie de lui et des images de nos cinq derniers jours, remontèrent en moi.
- Je croyais qu'on ne devait pas coucher ensemble ? Chuchota-t-il.
Je retirai aussitôt les mains que j'avais passées sous ton tee-shirt sans m'en rendre compte.
- Tu sais on n'est pas obligé de coucher ensemble pour prendre du plaisir, me susurra-t-il à l'oreille.
Je lui adressai un regard entendu avant d'exploser de rire. Il était incroyable, tout bonnement incroyable.
Je me levai de mon lit pour rejoindre la salle de bain, mais au moment où je tirai la porte avec force, Drago transplana juste devant moi et se la prit en pleine tête.
- AIH ! S'écria-t-il.
- Oh pardon !
Au même moment la voix de ma mère s'éleva du couloir.
- Hermione tout va bien ?
En un instant, elle avait ouvert la porte de ma chambre et Drago avait disparu.
- Hermione ? Insista-t-elle de nouveau.
- Je me suis pris la porte dans la figure, mais tout va bien lui assurai-je en faisant mine de me tenir le nez.
- Tu veux de la glace ? Fais-moi voir.
- Non non ca va maman, je t'assure que ça va, répliquai-je.
Ma mère n'insista pas et ressortit de ma chambre. A peine une seconde plus tard, Drago sortit la tête de la salle de bain, tandis que je me glissais dans mn lit.
- Je peux revenir ? C'est bon ? Chuchota-t-il.
J'acquiesçai d'un signe de tête.
Au lieu de me rejoindre dans mon lit, il ouvrit mon placard et fouilla dedans. Avant que je n'ais pu lui demander ce qu'il cherchait, il en sortit un pyjama qu'il me lança.
- On va arrêter nos bêtises et dormir, déclara-t-il en souriant.
- Tu vas rentrer ? Demandai-je en enfilant le haut du pyjama.
- Tu veux que je reste ?
Je me contentai de lui sourire.
- Bon bah je reste alors, conclu-t-il d'un air ravi en se débarrassant de son tee-shirt et de son pantalon.

Nous discutâmes à voix basse durant une grosse demi-heure, avant de nous endormir l'un contre l'autre.  


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