Chapitre 11 : La séance

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Chapitre 11 : La séance




Ce qui m'exaspérait le plus dans cette histoire c'était que si j'avais tout de suite accepté la proposition de Drago en passant Noel chez lui avec ses parents, cela n'aurait duré qu'une semaine. Mais à présent que les Malefoy s'en étaient mêlés, emmenant mes parents en vacance, j'aurais le droit à deux semaines de calvaire. Je m'en voulais affreusement. La seule chose réconfortante dans le fond était que Drago semblait être aussi ravie que moi... Au moins, nous allions tous les deux passer des vacances dont nous n'avions pas envie.

La nouvelle avait vite fait le tour de tous nos amis. Moi je n'avais rien dit, mais visiblement Drago avait été ravie de le dire à tout le monde, certainement pour prouver aux autres que j'avais finis pas céder à ses supplications. Il devait se sentir moins idiot, quant à moi, je mourrais d'envie de raconter à mon tour que c'était à cause d'un plan totalement tordu émanant des parents de Drago. Mais je ne pouvais rien dire, je ne pouvais pas me mettre Drago complètement à dos. Nous avions besoin l'un de l'autre pour retrouver notre monde et si je divulguais ça, je ne donnais pas cher de ma peau...

Ce fut donc tous les deux de mauvaise humeur que nous nous montâmes à bord du Poudlard express pour les vacances de noël. Nos amis étaient tous véritablement impatients de retrouver leur famille, de recevoir des cadeaux et de s'amuser durant les vacances. Moi pas. Certes je n'avais pas envie d'aller chez les Malefoy, mais il y avait une raison encore plus évidente. J'avais peur. Etre dans un autre monde à Poudlard était une chose, mais être à l'extérieur du château en était une autre. Drago et moi allions être totalement livrés à nous même, dans un monde que nous ne connaissions pas.
Nous nous étions tous installés au grand complet au fond du train, là où les Serpentard élisaient habituellement domicile dans notre vrai monde. Comme tout était ouvert c'était visiblement plus pratique pour que l'on puisse tous se parler. Ron et Ginny parlaient avec entrain de leur vacances en assurant à Harry qu'ils s'amuseraient comme des fous durant la deuxième semaine des vacances et qu'ils avaient déjà prévu plein d'entrainement de quidditch dans leur jardin. Du côté des Serpentards, les amis de Drago insistaient pour qu'il organise le jour de l'an chez lui étant donné qu'il n'y avait personne. Drago avait beau refuser poliment, je savais qu'il finirait par accepter, ce qui était une catastrophe pour moi. Tout le monde vit que j'étais d'humeur particulièrement morose et après quelques répliques cinglantes de ma part, les autres finirent par arrêter de me poser des questions.

Au bout d'une heure de trajet, Drago vint s'asseoir à côté de moi. Après voir jeté un oeil à nos amis respectifs et constant qu'ils ne s'occupaient plus de nous, il se pencha vers mon oreille.
- Franchement arrête, on dirait qu'on t'envoie à Askaban.
- C'est tout comme. Et puis je croyais que tu ne voulais plus que je vienne, tu as encore changé d'avis ? Demandai-je de mauvaise humeur.
- Pas du tout mais j'aimerais quand même passer de bonnes vacances.
Je me levai de la banquette pour sortir du wagon.
- Tu vas où ? Me demanda aussitôt Drago en faisant mine de se lever à son tour.
- Aux toilettes, tu veux peut-être m'accompagner ?
- Ca se serait une excellente idée, intervint Blaise en riant.
Je me contentai de lever les yeux au ciel et de quitter le wagon. Lorsque je fus devant la porte des toilettes deux files attendaient déjà devant moi. Il s'agissait de deux élèves de sixième année de Pouffsoufle. Leur conversation ne m'intéressait absolument pas, mais étant derrière elles, je ne pus qu'entendre de quoi elles parlaient. Il s'agissait du copain de l'une d'elle et cette dernière avait visiblement peur de coucher avec lui pour la première fois. Alors que son amie tentait désespéramment de la rassurer je ne pus m'empêcher d'intervenir.
- Si tu as peur, c'est que tu n'es pas prête, lui signalai-je le plus gentiment possible. Tu devrais attendre encore un peu.
Elles se retournèrent aussitôt vers moi.
- Désolée, j'ai entendu de quoi vous parliez, dis-je mal à l'aise.
- Tu avais peur toi ? Insista celle qui était le plus près de la porte et qui était directement concernée par le sujet.
Je faillis répondre que je n'avais encore couché avec personne avant de me reprendre. Dans ce monde-là, avais-je couché avec Drago ? Par Merlin, mais quelle horreur !
- Hein ? Insista l'élève de Pouffsoufle. Tu avais peur la première fois avec Malefoy ?
Visiblement elle savait très bien qui j'étais et avec qui je sortais.
- Comment voudrais-tu avoir peur avec le beau Drago Malefoy, intervint sa copine en souriant bêtement.
- Oui, j'imagine qu'il a dû être parfait la première fois, marmonna la première fille la mort dans l'âme.
- Excusez-moi, dis-je alors en reprenant le chemin inverse.
Je bousculai plusieurs personne sans m'excuser et quand j'eus rejoins notre coin dans le train je m'essayai à côté de Drago qui n'avait pas bougé de sa place.
- Ca ne va pas ? Me demanda-t-il en m'adressant un regard scrutateur.
Je vérifiai que personne n'allait entendre ce que j'allais dire et me penchai très discrètement vers lui.
- J'ai une question assez délicate, soufflai-je à voix basse.
Il attendit patiemment.
- Est-ce ... Non tu ne dois pas le savoir non plus...
- De quoi ?
- Parce que apparemment on est en couple depuis longtemps et...
- Et quoi Hermione ? Insista-t-il.
- Tu crois qu'on a déjà couché ensemble ?
Ma question m'arracha une petite grimace et je détournai aussitôt les yeux de lui pour me concentrer sur la moquette marron qui ornait le sol. Après un silence de quelques secondes, Drago explosa de rire ce qui eu pour conséquence d'attirer l'attention de tous nos amis.
- Vous n'avez rien d'autre à faire ? Crachai-je à nos amis commun.
- Mais quel mauvais caractère ! S'exclama Théodore en levant ses mains en l'air.
J'attendis que tout le monde reprennent ses occupations et que Drago arrête de rire pour enfin avoir une réponse.
- J'ose imaginer que oui, répondit-il amusé. Sinon, je serais vraiment le dernier des idiots.
- Je te demande pardon ?
- Si on est ensemble depuis la première années, j'espère bien qu'on a couché ensemble, oui.
Il ne semblait pas vraiment affecté par le sujet, alors que la vision d'un acte comme celui-ci avec Drago me répugnait.
- Pourquoi tu me demandes ça ? Demanda-t-il en reprenant son sérieux. Tu es en manque ? Je peux arranger ça si tu veux...
Je lançai un regard interdit à Drago. Il ne riait visiblement pas. Il était au contraire très sérieux ce qui était particulièrement effrayant.
- Tu me dégoûtes.
- Ca va, je plaisantais, signala-t-il de mauvaise humeur. Et arrête tes commentaires désobligeants sinon je vais finir par être méchant.
- Eh bien ! M'exclamai-je. C'est toi qui me propose de coucher avec toi et c'est moi qui ais des commentaires désobligeants.
- Je te signale que c'est toi qui vient me parler de ça et qui te permet ensuite de faire des commentaires. Je ne t'avais rien demandé moi.
J'ouvris la bouche pour lui répondre mais la refermai aussitôt. Le wagon était particulièrement silencieux et je ne pus me résoudre à lever les yeux pour jeter un œil derrière moi.
- Ils sont en train de nous regarder n'est-ce pas ? Soufflai-je à voix basse. Ils ont entendu ?
Je sentis Drago se retourner, ricaner et revenir à sa position initiale.
- Alors ? Insistai-je toujours sans bouger.
- Tu veux vraiment le savoir ? Demanda-t-il en tournant son regard vers moi.
Il semblait très amusé par la situation. Non plus que ça, il était prêt à exploser de rire alors que moi, je n'avais jamais été aussi humilié.

Ce monde était vraiment une plaie, une PLAIE ! Lorsque nous sortîmes enfin du Poudlard express, je n'avais pas ré-ouvert la bouche et je me contentai de faire un signe de mains à mes amis pour leur souhaiter de bonnes vacances.
- Tu es toujours aussi agréable avec tes amis ? Me demanda Drago.
Je lui adressai un regard noir comme seule réponse. Il ne répondit pas et me tendit son bras que je scrutai comme si c'était une bête curieuse.
- A moins que tu saches où j'habite tu vas devoir t'accrocher à moi et souffrir en silence, me signala-t-il de mauvaise humeur.
Pendant un instant, j'avais cru que Drago me tendait son bras pour que je le prenne et marche avec lui comme un couple. Il était cependant inutile que je lui explique ce qui m'avait traversé l'esprit et j'attrapai son bras, tout en tenant fermement ma valise de mon autre main.
Nous transplanâmes aussitôt et nous atterrîmes face à grand portail en fer forgé. Drago posa sa baguette sur le portail en question et celui-ci s'effaça aussitôt pour nous laisser passer.
Si j'étais totalement silencieuse en marchant derrière lui ce n'était parce que je refusais de lui parler, mais parce que j'étais totalement abasourdis par ce que je voyais. Une grande haie d'ifs impeccablement taillés longeait l'allée de chaque côté. Le chemin parfaitement rectiligne menait directement à la porte d'entrée. Un paon parfaitement blanc passa même devant nous et je retins un petit cris de surprise. Un paon ! Je tournai les yeux vers Drago qui avait ralenti la cadence pour être à ma hauteur, mis il ne me regarda pas. Après tout, il devait avoir l'habitude de voir ce genre de volatile chez lui. J'eu la confirmation que c'était normal en arrivant face à la porte d'entrée. Les haies s'étaient arrêtées un peu plus tôt et me laissant entrevoir un gigantesque jardin où d'autres paons allaient et venaient à leur guise. La pelouse verte était impeccable, à l'image du grand manoir qui s'élevait devant moi. Je savais que les Malefoy avait beaucoup d'argent, mais je ne m'étais pas attendu à que ce soit à ce point. Alors que Drago posait de nouveau sa baguette sur la grande porte d'entrée, j'eu le temps d'apercevoir une grande fontaine.
La porte d'entrée s'ouvrit et Drago m'invita à entrer d'un geste élégant de la main. L'intérieur de la maison était décorée de façon somptueuse, un magnifique tapis était posé au sol dans le grand hall d''entrée.
- Dobby ! M'exclamai-je alors en voyant l'elfe arriver face à nous.
Drago, même s'il ne fit aucun commentaire paru aussi surpris que moi de voir son elfe au manoir. Après tout, dans notre vrai monde, Dobby ne servait plus sa famille depuis plusieurs années. Dobby m'observa d'un air perplexe avant de finalement récupérer nos deux valises. Etais-je une pimbêche qui ne s'intéressait pas aux elfes dans ce faux monde ? Qui ne s'inquiétait pas de leurs conditions de travail ?
Drago entreprit de me faire visiter sa maison avant que je n'a pus me poser davantage de questions sur ma personnalité dans ce monde.

Le reste du manoir était magnifique avec un mobilier luxueux et chargé, à l'image des Malefoy. C'était ahurissant. Drago me stoppa dans ma contemplation en s'arrêtant près d'une porte qu'il ouvrit quelques secondes après. Il me présenta sa pièce comme sa chambre, mais dans tous les cas, j'aurais pu la reconnaître sans la moindre difficulté. La pièce était particulièrement ensoleillé et un lit trônait en sont centre. Une écharpe à l'effigie de la maison Serpentard était accrochée contre le mur au dessus du lit, ainsi que trois balais un peu plus sur le côté. Drago stoppa ma contemplation de la chambre en me désignant une porte qui donnait sur une salle de bain toujours aussi luxueuse que le reste du manoir. Il traversa la pièce pour rejoindre une autre porte qui menait à une deuxième chambre.
- Tu dormiras là, m'indiqua-t-il, mais tu passeras par ma chambre. Comme ça l'elfe ne se doutera pas que nous ne dormons pas ensemble.
Le chambre dans les tons de bleu qui m'était destinée comportait un très beau lit, un bureau et une grande, très grande armoire vide destinée à mes affaires. Il y avait également de nombreux tableaux sur les murs et une grande fenêtre qui me permit d'admirer une fois de plus le parc qu'il avait en guise de jardin.
- Tu aimes ? Me demanda-t-il en s'approchant à son tour de la fenêtre.
- Evidemment.
Après tout il n'y avait rien d'autre à répondre, personne n'aurait pu dire dû mal de son manoir. Drago s'éclipsa quelques instants dans sa propre chambre avant de revenir et me tendre un objet qu'il observait avec suspicion.
- Tiens, il y avait ça sur ma table de nuit, j'imagine que c'est pour toi.
J'attrapai aussitôt mon téléphone portable et l'allumai. J'allais aussitôt appeler mes parents pour leur dire que j'étais bien arrivée. Alors que je composai le numéro de téléphone de ma mère, Drago n'avait pas bougé et me fixait intrigué.
- Maman ? Dis-je dans le combiné. C'est moi !
Je parlai dix bonnes minutes à ma mère, en lui racontant mes dernières semaines de cours, mon arrivée chez Drago, tout en lui demandant comme se passait ses propres vacances. Durant, tout ce temps Drago n'avait pas cessé de me regarder. Lorsque j'eu raccroché il se rapprocha de moi.
- Tu te moques de moi ? Demanda-t-il en attrapant mon téléphone. C'est quoi ?
- Un téléphone portable, expliquai-je ravie d'avoir quelque chose de plus à lui apprendre. Cela me permet de parler à des gens qui ne sont pas avec moi. Cela fonctionne un peu comme le réseau de cheminé, lorsqu'on passe que sa tête à travers.
- Tu es sérieuse ? S'exclama-t-il. Je peux appeler mes parents ?
- Je ne pense pas qu'ils aient de téléphone... C'est un appareil moldu. Par contre, je peux essayer de rappeler ma mère pour qu'elle te passe la tienne.
Drago acquiesça précipitamment d'un signe de tête et j'appuyai sur la touche rappel. Cependant, au bout de quatre sonneries personne ne répondit et je raccrochai.
- Ce ne marche plus ? Demanda Drago.
- Elle ne répond pas, elle a dû poser son téléphone et partir.
Drago sembla réellement embêté ce que je trouvais étrange. Lui qui détestait les moldus avec force, s'intéressait d'abord aux films puis aux téléphones portables. Je ne pus m'empêcher de me dire qu'il n'était finalement pas une cause totalement perdu. J'allais à présent avoir deux missions. Retrouver mon vrai monde et entraîner Drago du côté du bien. Finalement, ces vacances à deux n'étaient peut-être pas une si mauvaise idée.

Après avoir pris une douche et rangé mes affaires, je descendis en bas pour trouver Drago, mais il n'était pas là. Quand je demandai à Dobby s'il l'avait vu, celui me répondit que non tout en s'excusant trois fois de ne pas pouvoir m'aider. J'entrai alors dans le salon et me postai face à des grandes étagèrent qui comportaient de nombreux, très nombreux livres que je n'avais jamais lu. Décidément, ces vacances n'allaient vraiment pas être aussi horrible que ça, surtout que Drago s'était employé à être poli et presque sympathique depuis que nous étions arrivés.
- Il est peut-être sous le tapis, me signala Dobby en m'apportant un verre de jus de citrouille.
- Sous le tapis ? Répétai-je en jetant un oeil aux tapis au centre de la pièce tout en me demandant si l'elfe n'était pas devenu fou.
L'elfe déposa le verre qu'il était venu m'apporter sur une table basse à côté d'un canapé et ressortit du salon.
Après quelques minutes, je jetai mon dévolu sur un livre qui parlait des grandes personnalités de ces dernières années et m'installai confortablement dans le canapé. Après avoir consulté le sommaire et les noms des personnes décrites dans le livre, je dû bien admettre que Voldemort n'avait jamais existé dans ce monde, car Grindelwald était bien nommé lui. Soudain, il y eu un bruit étrange et je vis le tapis au centre de la pièce s'élever dans les airs. Avant que je n'ai pu faire le moindre mouvement je vis Drago sortir de dessous. Il y avait une trappe ! Dobby n'était pas fou.
- Il y a quoi en dessous ? Demandai-je en me levant brusquement du canapé.
Drago sursauta et me regarda alarmé.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu étais en haut !
- Et je suis redescendus.
- Mais tu ne peux pas être aussi rapide pour prendre une douche ! Tu es une fille !
Je crus que ses yeux allaient sortir de leurs orbites. Apparemment je n'aurais pas dû voir ce passage.
- Je ne dirais rien, dis-je aussitôt.
- Ouai c'est ça ! Je parie qu'aussitôt revenu dans notre monde, tu te feras un plaisir de le raconter à Potter et toute ta petite équipe.
Il avait raison, surtout après sa réaction. Que cachait cette trappe ? Qu'y avait-il en dessous ? Cependant, je ne pouvais pas poser de question, en tout cas pas sans lui mettre la puce à l'oreille. Je décidai donc de jouer le jeux.
- Je ne vois pas le problème, tout le monde a des pièces secrètes chez lui. Chez moi, on entrepose nos beaux tableaux ou objets précieux lorsqu'on part en vacance. Au cas où quelqu'un entrerait chez nous par effraction dans le but de nous cambrioler.
Drago sembla quelque peu se calmer et il finit par faire redescendre le tapis à sa place initiale et prendre le verre de jus de citrouille que Dobby avait déposé à mon attention.
- Tu cherchais quoi ? Demandai-je.
Ne pas poser de question à ce sujet aurait paru louche.
- Un livre, mais il n'y est pas, répondit-il. Il faut croire que ce monde est bien différent.
- Oh, répondis-je seulement avant de me rasseoir sur le canapé. Moi j'ai trouvé un livre intéressant, poursuivis-je en levant le livre que j'avais été en train de lire.
Drago toisa la couverture avant de me demander ce qu'il pouvait bien y avoir d'intéressant dedans.
- Voldemort n'existe vraiment pas, expliquai-je.
- Ca on le sait, je ne pensais pas que tu en doutais encore.
- C'était toujours intéressant de vérifier.
Drago ne répondit pas et s'affala à côté de moi tout en me demandant si j'avais des idées pour les vacances.
- Des idées pour quoi ?
- Comme je viens de te le dire, pour les vacances. On ne va pas rester enfermé ici pendant deux semaines. Pour demain, je propose qu'on s'occuper de cette histoire de film.
Et voilà qu'il recommençait avec les choses moldu, cela devenait vraiment étrange.
- Je veux absolument en voir un, répéta-t-il.
- C'est compliqué... expliquai-je mal à l'aise. Il faut d'abord acheter une télé, avoir des prises électriques. Et il faut surtout une connexion internet étant donné que tout marche avec ça maintenant.
Drago semblait n'avoir rien compris à ce que je lui racontai à en juger par la tête qu'il faisait. Cependant je n'avais pas envie, ni la patience de lui expliquer ce qu'était internet.
- A moins que ...
Je laissai cependant ma phrase en suspens. Je n'avais pas pensé à ça tout de même ? Moi et Drago tous les deux dans le noir ?
- Quoi ? Quoi ? Demanda-t-il en se redressant sur le canapé.
Je me mordis l'intérieur des joues, nous n'avions pas le temps pour ce genre de chose. Nous avions plus urgent à faire comme retrouver notre monde. Il fallait que nous mettions à profit ces deux semaines pour avancer dans nos recherches et enfin trouver une solution.
- A moins que quoi ? Insista-t-il de nouveau.
Cependant, si nous y allions, l'affaire serait réglée une bonne fois pour tout et il arrêterait de m'embêter avec ça.
- Nous pourrions aller au cinéma, déclarai-je alors.
Il ouvrit de grand yeux attendant que je poursuive.
- Quand de nouveaux films sortent pour être présentés au public, ils sont projetés dans une salle où tout le monde peut aller les voir.
- Super, on y va demain !
- Il va y avoir plein de moldu autour de nous, signalai-je.
- Ah bon ?
Ma remarque sembla enfin le déstabiliser. Avec un peu de chance il changerait d'avis et nous pourrions enfin nous concentrer sur ce qui était vraiment important.
- Combien environ ? Demanda-t-il.
- Je ne sais pas, ça dépendant de la taille des pièces.
- Tu n'as pas une fourchette à me donner ? Tu mets vraiment de la mauvaise volonté.
J'avais l'impression d'être en plein délire et je me demandai même si ce nouveau monde ne commençait pas à déteindre sur nous d'une manière magique. J'avais l'impression que Drago était en train de changer alors que je le connaissais tout de même suffisamment pour savoir que ce n'était pas son genre. Allait-ce m'arriver à mon tour ? Allais-je soudainement m'intéresser à la magie noire sans m'en rendre compte ? Cette perspective m'effraya au plus au point et j'en fis aussitôt par à Drago qui me lança un regard entendu.
- Je ne change pas, répliqua-t-il en levant les yeux au ciel. C'est juste que cette histoire de films pourrait être une opportunité hors du commun !
- Tu changes et tu ne t'en rends peut-être pas compte, insistai-je.
- Mais arrête un peu ! S'exclama-t-il. On va aller au cinéma demain et après demain on fera ce que tu veux, d'accord ?

J'avais finis par accepter. Après tout, peut-être qu'entrer dans une salle remplit de moldu le ferait finalement reculer le moment venu, peut-être même que ce qu'il verrait à l'écran lui ferait peur. Et si jamais, il n'avait pas une de ces réactions, nous pourrions enfin passer à autre chose une fois le film passé.


Le lendemain matin, Drago semblait emprunt à une étrange excitation liée au film. Peut-être s'y intéressait-il vraiment, ou peut-être que la magie de se monde nous transformait. Cette perspective me faisait définitivement très peur. Cependant, je ne fis aucun nouveau commentaire et ce fut à moi cette fois-ci de faire un transplanage d'escorte. Nous atterrîmes dans une petite rue discrète et je l'entraînai avec moi vers la rue où se trouvait le cinéma. J'observai avec attention toutes les réactions de Drago et je sus qu'il était finalement un peu resté lui-même en voyant sa réaction face au monde moldu qui l'entourait. Il n'avait visiblement jamais mit un seul pied dans le monde moldu. Lorsque nous fûmes enfin face au guichet j'optai pour un film d'action, histoire que cela plaise un minimum à Drago. Alors que j'allais sortir mon porte monnaie pour payer Drago m'arrêta d'un geste de la main.
- Non mais ça ne va pas ! S'exclama-t-il. C'est moi qui paye. Et puis quoi encore !
Venant de n'importe qui d'autre j'aurais pris son geste pour de la galanterie, mais venant de lui c'était plutôt une question de pouvoir et d'argent. Il sortit aussitôt une bourse de sa poche mais je l'empêchais d'aller plus loin.
- Arrête de faire l'idiot, lui soufflai-je à voix basse. Tu te doutes bien qu'il faut de l'argent moldu.
Drago ouvrit de grands yeux ronds avant de se ressaisir et de me regarder avec étonnement tendre un billet à la personne en face de nous. La personne me tendit nos deux places de cinéma et me rendit un peu de monnaie que je rangeai.
Alors nous rejoignions la salle en question Drago me fit une remarque que je trouvai très étrange et d'une certaine manière amusante.
- C'est quoi ce délire ? Tu lui donnes un morceaux de papier et il te rend des pièces ? Les moldus sont vraiment fou ! S'exclama-t-il en ricanant.
- Tu n'as jamais suivis un cours sur l'étude des moldus ? Lui demandai-je.
Voyant qu'il ne répondait pas, j'en conclus que non, il n'avait jamais écouté ce que le professeur disait durant ce cours. Je lui expliquai alors rapidement comment fonctionnait l'argent moldu, cependant, même si Drago affirmait le contraire, j'étais certaine qu'il n'avait rien compris du tout.
Lorsque nous entrâmes dans notre salle de cinéma, Drago faillit faire une nouvelle bourde en sortant sa baguette pour certainement lancer un lumos. Je dus donc lui expliquer une nouvelle foi que le noir était fait pour que nous puissions mieux voir l'écran et être plongé dans une certaine ambiance. Ce à quoi il répliqua qu'il ne voyait pas comme nous pouvions voir quoi que ce soit au film si nous étions dans le noir. Je lui conseillai alors de se taire, pendant que nous nous asseyons sur des fauteuils, tout en lui disant qu'il comprendrait bien vite le pourquoi du comment. Cependant, Drago ne voulait décidément pas arrêter de parler et il rouvrit la bouche dès que l'écran s'alluma.
- Putain ! S'exclama-t-il à voix haute dans la salle.
Beaucoup de personnes se retournèrent vers lui étonné et je dû lui donner un coup de coude dans les côtes.
- Quoi ? On n'a pas le droit de parler ? Demanda-t-il sur un ton de défis.
- Exactement, lui signalai-je mi-amusé, mi-agacé.
Il ouvrit de grands yeux ronds.
- Il faut chuchoter.
Cependant Drago, ne m'écoutait déjà plus, il fixait avec peur l'écran et les pubs qui passaient.
- C'est le film ? Demanda-t-il cette fois-ci à voix basse
- Non, ce sont des publicités. C'est pour nous donner envie d'acheter un produit et...
- Non mais ca va Hermione ! Je sais ce que sont des publicités.
De nouveaux, des personnes se retournèrent vers nous.
- Par pitié, parle-moins fort, le suppliai-je.
Je sentais que j'allais regretter de l'avoir emmener ici, j'allais vraiment le regretter.

Lorsque le film commença enfin je l'indiquai à Drago, qui ne parla plus pendant près d'une demie-heure. Il ne regardait pas le film, il le vivait ! A un moment je dus tout de même lui préciser que c'était pour de faux lorsqu'il commença à s'alarmer de la mort d'un des personnages. Une nouvelle demie-heure passa dans le silence le plus complet, mais je ne parvins pas à me concentrer plus que ça sur le film, j'étais bien trop occupé à observer discrètement Drago en biais. J'observai en détail chacune de ses réactions selon le scènes du film tout me demandant s'il, bien qu'il me l'ai affirmé, comprenait vraiment que c'était pour de faux. Cependant, je parvins finalement à me concentrer de nouveau sur le film, pour un court laps de temps malheureusement. Je sentis effet, contre toute attente un poids sur mes épaules. Drago venait de les entourer de son bras, sans lâcher l'écran des yeux.
- Mais qu'es-ce que tu fais ? M'exclamai-je à voix basse en me dégageant de son contact.
Il détourna les yeux de l'écran et m'adressa un regard surpris.
- Bah quoi ?
- Ton bras, sur mes épaules.
- Bah je joue le jeux, tu devrais être contente.
- Le jeux ? Répétai-je sans comprendre.
Il désigna d'un signe de tête les couples qui nous entouraient.
- Tu te fiches de moi ? Tonnai-je.
- Bah quoi, les pairs de moldus se comportent tous comme ça, on va se faire repérer si on ne fait pas pareil !
Dans un premier temps je crus qu'il me faisait une blague, mais à mieux le regarder il semblait vraiment sincère. Je n'en revenais pas et puis "les pairs de moldus"... Non mais vraiment !
- Ce sont des couples Drago, dis-je alors en prenant soin d'insister sur le mot couple. Ils se comportent ainsi parce qu'ils sont amoureux. Si tu les vois s'embrasser tu vas faire pareil ? Ce que tu peut-être stupides !
- Je ne peux pas deviner, répliqua-t-il aussitôt à voix haute.
Nous récoltâmes aussitôt une slave de "chut" et je me ratatinai sur mon siège.
- Je ne connais pas bien les moldus je te ferais remarquer, ajouta-t-il à voix basse.
- C'est ce que je vois oui, mais ça ne t'empêche pas de réfléchir un minimum... Non mais vraiment !

Nous ne parlâmes pas durant tout le reste du film.  


Un autre mondeWhere stories live. Discover now