Chapitre 16 : La trappe

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  Pansy et Blaise venaient de partir de chez Drago. Ce dernier les avait accompagné jusqu'à la porte d'entrée tandis que je m'étais précipitée à l'étage supérieur. Je ne voulais pas parler à Drago après ce qu'il s'était passé, je ne voulais pas me retrouver seule avec lui. Je filai alors aussitôt sous la douche, en espérant que lorsqu'il entendrait l'eau couler dans ma salle de bain, il irait se coucher. L'eau chaude ruisselant sur mon visage me fit un bien fou, pourtant je ne cessais de repasser la soirée dans ma tête. Peut-être était-ce de ma faute après tout, peut-être était-ce moi qui avait donné de faux espoirs à Drago en l'embrassant pour l'éloigner de Daphné. Peut-être qu'il avait cru que je m'intéressais à lui. Et en supposant que ce soit le cas, comment Drago aurait-il pu s'intéresser à moi ? C'était ahurissant.
Je sursautai en entendant frapper à la porte de ma salle de bain, du moins de notre salle de bain commune. Ne voyait-il pas que je prenais une douche ? Du moins n'entendait-il pas ?
- Je peux rentrer ? Demanda-t-il.
Je sortis la tête de la douche pour surveiller les deux portes de la salle de bain. La mienne était belle et bien fermée à clef, mais la sienne... Comment avais-je pu oublier ! Comment avais-je pu oublier que l'on avait la même salle de bain pour faire croire à l'elfe de maison que nous dormions bien dans la même chambre.
- Je prends ma douche là, répondis-je enfin. Donc non, je préférerai que tu ne rentres pas.
J'étais cependant aussitôt sortie de la grande cabine de douche pour m'enrouler dans une serviette. Je ne connaissais pas suffisamment Drago pour lui faire confiance et après la soirée que nous venions de passer il aurait tout à fait été capable d'entrer dans la salle de bain sans ma permission. Cependant, la poignée de la porte de bougea pas. Je posai mes mains sur l'un des deux lavabos en face d'un grand miroir et m'appuyai dessus en soupirant. Je savais que j'allais devoir parler à Drago tôt ou tard étant donné que nous partagions la même maison pour les vacances, mais j'étais bien trop tendue pour que nous ayons cette discussion maintenant.
- Je n'entends plus l'eau couler, c'est bon ? Insista-t-il une nouvelle fois.
Je jetai un regard furtif à mon pyjama et me jetai dans sa direction. Cependant, la porte s'ouvrit au moment même où j'attrapai mon tee-shirt.
- Je ne suis pas prête ! M'exclamai-je embarrassée d'être en serviette devant lui.
- Je viens juste me laver les dents, dit-il sans réellement me regarder.
Il s'approcha de son lavabo, fit tomber du dentifrice sur sa brosse à dent et l'enfourna aussitôt dans sa bouche. Il s'inspecta méticuleusement dans le miroir alors que je restai plantée comme un piquet près de la paroi de la douche. Il tira délicatement sur la peau de ses cernes, inspecta un bouton microscopique sur sa joue et passa sa main dans ses cheveux. Il cracha dans le lavabo, retira la brosse à dent de sa bouche et me regarda à travers le miroir.
- Tu me trouves comment ? Physiquement je veux dire.
Il se remit aussitôt à se brosser les dents, sans pour autant me lâcher des yeux. Il attendait visiblement une réponse.
- Tu es pas mal, répondis-je.
Je ne pouvais pas dire qu'il était moche, il savait autant que moi que ce n'était pas le cas, mais je ne voulais pas non plus lui faire le plaisir de lui dire qu'il était très beau.
- Juste pas mal ? Insista-t-il en crachant de nouveau dans le lavabo.
Il se rinça la bouche et déposa sa brosse à dent près de l'évier. Voyant que je ne répondais pas il se tourna vers moi pour me regarder directement dans les yeux. Je n'avais toujours pas bougé d'un pouce.
- Si je suis juste « pas mal » je dois être sacrément attirant alors. Je dois dégager un truc de fou non ?
Je clignai plusieurs fois des yeux tout en me demandant si j'avais bien compris
- Tu comptes rester en serviette toute la soirée ? Me demanda-t-il en toisant ce que je portai d'un air hésitant.
- Non, répondis-je. J'attends justement que tu sortes de la salle de bain pour pouvoir mettre mon pyjama.
- Bah fais-le là, je m'en fiche tu sais.
J'eus une rire jaune malgré moi.-
- J'imagine bien que tu t'en fiches ! M'exclamai-je. Mais moi, je ne tiens pas spécialement à me retrouver nue devant toi.
Il appuya son épaule contre l'un des murs de la salle de bain tout en m'adressant un petit sourire amusé.
- Je vais bien finir par te voir nue tu sais, à un moment où à un autre.
- Je ne crois pas non !
Il arqua les sourcils d'un air vraiment étonné.
- Bon très bien, fit-il en levant les mains en l'air face à lui. Change-toi seule si tu es plus à l'aise.
Il ne sortit cependant pas tout de suite. Au lieu de ça, il fit glisser son pantalon jusqu'au sol, se débarrassa de sa chemise et de ses chaussettes et envoya le tout dans une corbeille à linge dans l'un des angles de la salle de bain. Ce fut donc, en caleçon, qu'il sortit de la salle de bain pour rejoindre sa chambre, avant de me dire qu'il irait prendre sa douche une fois que j'aurais finis
Je dû bien rester immobile encore plusieurs minutes avant d'enfin me changer. J'avais l'impression que Drago avait vraiment un comportement anormale. Le pire c'est qu'il ne semblait même pas s'en rendre compte. Lorsque je me fus enfin totalement démaquillée et mise en pyjama, je rejoignis ma chambre et me glissai sous les draps de mon lit.
Quand je sentis que j'allais enfin sombrer dans un sommeil profond, la porte de la salle de bain s'ouvrit, me faisant sursauter.
- Mais tu dors ?
J'ouvris les yeux. Ma chambre était éclairée par la lumière de la salle de bain et Drago se tenait debout près de la porte. Il sortait visiblement de la douche à en juger par ses cheveux mouillés et la serviette qu'il portait sur ses hanches.
- La lumière, grognai-je avant de me tourner dans mon lit, pour ne plus le voir.
Drago nous plongea de nouveau dans la pénombre mais je n'entendis pas la porte de la salle de bain se fermer. Non. Au lieu de ça je sentis qu'il se glissait dans mon lit. Je devais certainement rêver, ce n'était pas possible autrement. On m'avait toujours dit que la principale caractéristique des rêves était qu'on était incapable de se souvenir de comment on était arrivé là. Cependant, la journée que je venais de passer était on ne peut plus claire dans ma tête, ainsi que celle d'hier et celle d'avant-hier. Je sentis les bras de Drago m'encercler la taille et je me redressai brutalement en allumant ma lampe de chevet
- J'espère que tu plaisantes ! Lui lançai-je d'une voix froide.
Il paru surpris et pour la première fois il ne sembla pas savoir quoi dire.
- Tu ne crois tout de même pas qu'on va coucher ensemble, n'est-ce pas ? Insistai-je.
- Bah...
J'écarquillai les yeux, choquée.
- Tu m'as embrassé, expliqua-t-il alors mal à l'aise, et tu t'es laissée faire tout à l'heure quand on était derrière la porte... J'ai cru que...
- Que quoi ? Que j'allais coucher avec toi ? Non mais cela ne va pas bien hein ! Mais tu es nu ?! M'écriai-je en voyant la serviette, que portait Drago quelques instants auparavant, par terre au pied de mon lit.
- Non mais c'est toi qui ne va pas bien Hermione ! S'exclama-t-il à son tour.
Il se leva du lit, récupéra sa serviette de bain et la noua autour de sa taille.
- C'est toi qui es venu m'embrasser quand j'étais avec Daphné et tu as presque répondu à mes avances dans le salon derrière la porte ! Enfin je veux dire que tu ne m'as pas repoussé ! Qui ne dit mot consent ! Alors excuse-moi d'avoir cru que tu voulais plus ! Non mais c'est dingue d'avoir un comportement pareil et le pire c'est que c'est toi qui fais la fille outrée.
- Je ne t'ai pas embrassé, j'ai rapidement posé mes lèvres sur les tiennes pour éviter d'avoir Daphné dans les pates, répliquai-je. Je te signale qu'on a assez de soucis comme ça, pas besoin d'ajouter une fille folle de toi dans l'équation. Tu ne m'attires pas et je ne coucherais pas avec toi Drago, jamais.
- Et ce qu'il s'est passé derrière la porte ? Insista-t-il. Tu vas me dire que c'était pour ne pas signaler notre position à Pansy et Blaise ? Si tu n'avais pas aimé notre contact tu te serais dégagée de mon emprise, même si mes amis avaient du te voir et te tirer dessus. Tu as une réponse à ça ? Hein ?
- Ecoute ce n'est pas la peine de discuter, tu ne m'intéresses pas Drago. C'est d'ailleurs très bien que nous ayons éclaircis le sujet, mais maintenant la discussion est close. J'aimerais dormir, ajoutai-je en éteignant ma lampe de chevet.
- Je te ferais remarquer Hermione que tu n'es qu'une sale hypocrite. C'est toi qui a commencé et après tu fais la fille qui me rembarre. On ne rembarre pas Drago Malefoy, et cela vaut dans les deux mondes. Je sais que tu vas le regretter, parce que la vérité c'est que tu as adoré ce qu'il s'est passé entre nous, mais que tu as bien trop peur de l'avouer. Si tu n'avais pas envie de coucher avec moi je pouvais le comprendre, surtout que tu es vierge il me semble, j'aurais donc d'autant plus compris. Mais ne fait pas comme si il ne s'était rien passé entre nous aujourd'hui et ne mets surtout pas ça sur le compte de l'alcool !
La porte claqua et je n'entendis plus rien mis à part mon cœur qui battait à tout rompre. Étais-je vraiment ce genre de fille ? Le genre de fille qui lui avait laissé croire qu'il pourrait avoir plus ? Visiblement oui. Bien sûr que je le trouvais attirant, personne ne pouvait dire le contraire, mais il y avait des choses beaucoup plus importantes que ça. Je n'étais pas le genre de personne à craquer uniquement pour une question de physique.


Lorsque je me réveillai le lendemain et que je descendis au rez-de-chaussée tout avait été remis en ordre. Surement, l'elfe pendant la nuit. Il n'y avait plus aucune trace de notre soirée de Noël même si elle restait marquée dans mon esprit. On disait que la nuit portait conseil, mais c'était faux, j'étais toujours aussi mal en rejoignant la cuisine. Drago avait raison, tout ce qui était arrivé hier était ma faute et je n'osais imaginer la réaction de mes vrais amis s'ils m'avaient vu avec Drago derrière cette porte. J'avais terriblement honte, mais tout allait finir par rentrer dans l'ordre. Cependant, une de ses phrases ne cessait de raisonner dans ma tête. « Je sais que tu vas le regretter, parce que la vérité c'est que tu as adoré ce qu'il s'est passé entre nous, mais que tu as bien trop peur de l'avouer ». Pensait-il vraiment ce qu'il avait dit ? Pire, est-ce que je pensais qu'il avait raison ?
- Salut.
Drago entra dans la cuisine les yeux gonflés par la fatigue et s'assit sur l'une des chaises hautes en demandant, de mauvaise humeur, à son elfe de lui servir à manger. Je m'approchai timidement et pris place à côté de lui d'un air hésitant. Il se tourna vers moi pour m'observer. Je n'avais jamais été aussi mal à l'aise de ma vie mais je ne détournai pas le regard, je cherchai un moyen de m'excuser, car après tout, Drago n'avait rien fait de réellement mal. C'était moi qui lui avait croire qu'il pourrait un jour y avoir quelque chose entre nous.
- Arrête de te torturer, finit-il par dire en levant les yeux au ciel.
- Quoi ? Demandai-je surprise
- On dirait que tu portes tout le poids du monde sur tes épaules. Ce n'est pas grave ce qui est arrivé hier. Tu t'en veux, je m'en veux, c'est bon, on s'est mal compris. On ne va pas en faire toute une citrouille, ajouta-t-il en m'adressant un début de sourire.
Il ne pouvait pas savoir à quel point je lui en étais reconnaissante. J'étais si soulagée que je finis par lui sourire à mon tour et Dobby déposa deux assiettes pleines face à nous.

Nous passâmes presque la journée à traînasser chez lui, sans vraiment faire quoi que ce soit. C'était sans doute dû à la fatigue de notre soirée de la veille mais aussi parce qu'un malaise persistait entre nous malgré tout. Du moins c'est ce que je crus jusqu'à seize heures. Heure où Drago vint me rejoindre dans la bibliothèque. J'étais en train de lire la biographie d'un maître des potions quand Drago me rappela que c'était l'heure du quidditch et que j'avais déjà fait sauter l'entrainement d'hier. Il n'y avait donc aucun malaise de son côté à lui visiblement. Drago était fascinant à ce sujet, c'était comme si ses sentiments passaient du coq à l'âne, comme si il oubliait, comme si il pouvait ressentir une grande tristesse et exploser d'un rire franc une demi-heure après.
- Je ne vois pas comment c'est possible d'être entêté comme ça, lui lançai-je en posant le livre sur mes genoux.
- C'est pour toi que je fais ça, tu ne serais pas contente de montrer aux vrais Harry et Ron que tu sais voler sur un ballais, que tu sais même très bien voler.
- Tous le monde s'en fiche à part toi, lui fis-je remarquer.
- Allez debout Hermione, insista-t-il en récupérant le livre que j'avais posé sur mes genoux.
Il le rangea sur une étagère au hasard et me tendit sa main. J'étais toujours assise sur le fauteuil et fixai son bras tendu vers moi avec hésitation.
- Ce n'est qu'une main que je te tends Hermione, me fit-il remarquer d'un air mi-moqueur mi-agacé, à moins que cela représente plus pour toi...
J'attrapai aussitôt sa main et il me hissa à sa hauteur. Sa main ne représentait absolument rien.

Au cours de l'entrainement je parvins à m'élever plus haut que la dernière fois, comme chaque nouveau jour d'ailleurs. Je devais bien avouer que Drago était un bon professeur qui savait me motiver. Il avait touché le point qu'il fallait en me disant que mes amis seraient fiers de voir que je pouvais m'élever sur un ballais, même si j'avais affirmé le contraire dans la bibliothèque. J'avais tellement hâte de retrouver notre monde, que c'était une manière pour moi de me fixer un objectif, de me motiver. C'était comme si je m'attendais à ce que la solution pour retrouver notre monde tombe du ciel, lorsque j'arriverais vraiment à voler sans la moindre peur. C'était dénué de toute logique, j'en avais bien conscience et pourtant, dans un petit coin de ma tête, cette idée persistait. Lorsque je réussirais ce pour quoi Drago m'entrait, je retrouverais mon monde, j'en étais certaine et Harry et Ron seraient plus qu'impressionner de me voir faire tout ça.
- Voilà comme ça ! S'exclama soudain Drago d'un air enjoué. C'est exactement cette posture qu'il faut avoir.
Je descendis aussitôt au sol pour le rejoindre. Il attrapa le ballais que je lui tendais et m'adressa un regard fier.
- Ta posture était parfaite, tu étais détendu et souple. Tu as eu le déclic ça y est !
Je ne répondis pas.
- Rassure-moi, tu en as conscience ? Enfin je veux dire, tu la sentis ? Insista-t-il.
- Je ne suis pas sûr.
- Mais à quoi tu penses quand tu voles ! S'exclama-t-il en levant les yeux au ciel.
- Je pensais à Harry et Ron. Les vrais Harry et Ron, et...
- Le cour de tes pensées de m'intéresse pas, me coupa-t-il aussitôt. C'est une manière de parler quand je te dis « à quoi tu pense ». Essaye de te concentrer comme ....
Sa phrase resta en suspens. Il me fixait toujours, mais il semblait également emprunt à une grande réflexion.
- C'est ça en fait, lâcha-t-il d'un air stupéfait. Moi, quand je vole je pense à mon ballais, au vent, au quidditch, à la vitesse... Toi, il faut que tu penses à autre chose pour ne plus avoir peur, il faut que tu oublies que tu es en l'air ! C'est ce qu'il s'est passé n'est-ce pas ? Tu pensais à tes amis et tu a complètement oublié où tu étais ?
- Oui, je crois.
- C'est parfait ! Il faut que tu ais des pensées heureuses, il ne faut pas que tu penses au désagrément que tu ressens en volant. Allez remonte !
- Ca fait une heure que je vole et je suis gelée Drago, lui signalai-je en reculant d'un pas alors qu'il me tendait de nouveau son ballais.
- Arrête de faire la chochotte !
- Il fait beaucoup plus froid en l'air je te ferais remarquer et il y a du vent. Nous sommes au mois de décembre ! D'ailleurs je suis sûr qu'il ne va pas tarder à neiger, regarde le ciel !
Drago soupira, mais il dû juger que nous avions tout de même bien avancé aujourd'hui, car il hocha la tête et me fit signe de rentrer dans le manoir. Je filai aussitôt sous la douche pour me réchauffer et être au calme, mais Drago en avait décidé autrement. Il me parlait à travers la porte de la salle de bain, en hurlant à cause de l'eau qui coulait.
- LA SOUPLESSE DE TES BRAS ETAIT PARFAITE ! TU NE T'EN AIS PAS RENDU COMPTE MAIS MOI OUI, ET...
J'avais envie de lui hurler de me laisser tranquil, mais je me retins. Drago continua son monologue concernant ma technique de vol et mes progrès pendant près de dix minutes. Il admit même que je serais bien meilleure lorsque la température serait plus clémente, car il était selon lui difficile d'apprendre dans ces conditions. Il était certain que je ne voyais pas comment ça pouvait être pire. Subitement, mais à mon grand soulagement, je n'entendis plus Drago. Il avait d'un instant à l'autre arrêté de parler. Je reposai la brosse à cheveux sur le lavabo et tendis l'oreille en direction de la chambre de Drago. Je finis même par me coller à sa porte, mais il n'y avait pas le moindre bruit.
- Le son mélodieux de ma voix te manque ? Ricana Drago qui était passé par ma chambre.
Je me retournai aussitôt vers lui d'un air sévère.
- Et si j'avais été nue !
- Eh bien j'aurais fais comme si je n'avais rien vu et je serais retourné en silence dans ma chambre. Tu as une idée pour ce soir ? Qu'est-ce qu'on va faire ? Enchaina-t-il presque aussitôt en s'essayant sur l'un des meubles de la salle de bain. On n'a rien fait d'intéressant à par le quidditch. Il est déjà dix-huit heures non d'une citrouille !
- Tu es hyperactif ? Demandai-je d'un ton sérieux.
- Pardon ?
- Rien c'est une maladie moldu, répondis-je en faisant un geste de la main signifiant que ce n'était pas important.
- J'ai besoin que tu répondes franchement, tu m'aimes bien ? Réponse 1 : oui. Réponse 2 : non
A quoi jouait-il encore ? Mais surtout, quelle réponse m'attirerait le moins d'ennui ? Certainement la réponse 1 : oui. Par contre la réponse 2 : non, me permettrait d'avoir un peu de tranquillité.
- Réponse 1, cédai-je.
Car c'était ce que je pensais, j'avais opté pour la vérité et de toute façon Drago savait très bien que je l'appréciais un minimum.
- Cool. Tu veux que je réponde à la question moi aussi ?
Je levai les yeux au ciel en récupérant la brosse pour me démêler les cheveux.
- Réponse 1 également, poursuivi-t-il sans se préoccuper de mon silence. Maintenant, j'ai une seconde question.
Je levai légèrement les yeux vers lui pour l'observer à travers le miroir, sans pour autant arrêter de martyriser mes cheveux.
- Est-ce que tu m'aimeras toujours bien lorsqu'on retrouvera notre monde ?
Ma main se stoppa au beau milieu d'un nœud et j'eus malgré moi un regard fuyant.
- Alors ? Insista-t-il.
- La réponse t'importe tant que ça ? Demandai-je.
- Bon c'était visiblement le mauvais moment, déclara-t-il en descendant du meuble près de la douche. Tu seras peut-être prête à y répondre plus tard.
Il fit mine de quitter la salle de bain, mais je l'arrêtai en l'interpelant. Je tenais enfin ma chance d'avoir MES réponses.
- Je répondrais à ta question si tu réponds aux miennes.
Un sourire amusé étira son visage.
- Non, c'est donnant donnant, répondit-il alors. Je répondrais à une seule de tes questions puisque je ne t'en pose qu'une.
- Disons, deux questions chacun, proposai-je le cœur battant. Et c'est toi qui réponds à mes questions en premier.
- Marché conclu !
Au lieu de se rasseoir sur le meuble qu'il venait de quitter, il pointa sa baguette sur moi en prononçant un sort que je ne compris pas.
- Arrête de te faire du mal, tu n'as besoin que d'une formule pour démêler tes cheveux. Qu'est-ce que tu peux être ... Moldue !
Il n'avait pas dit ça méchamment, non. Il avait même plutôt dit ça d'une manière sympathique, avant de quitter la salle de bain pour rejoindre sa chambre. Il attendit patiemment que je me sèche les cheveux et lorsque je le rejoins, il était allongé à plat ventre sur son lit.
- Vas-y pose tes questions, déclara-t-il d'un air théâtral, je suis prêt.
J'aurais eu envie de rire, si le sujet de mes questions n'avaient pas été aussi sérieux. Je pris place sur l'un des fauteuils en face de son lit et il planta son regard dans le mien.
- Qu'est-ce qu'il y a sous la trappe de ton salon ?
Drago sembla aussitôt se crisper, il ne s'était visiblement pas attendu à ce que je lui demande ce genre de chose.
- Tu n'as rien d'autre à me demander ? Siffla-t-il de mauvaise humeur.
Je me contentai de rester silencieuse.
- Moi je te pose des questions simples, sans incidences, sans danger. Et toi...
- Tu ne me fais pas confiance ? Le coupai-je.
- Je devrais ? Demanda-t-il en adoptant un air sombre. On se connait depuis à peine deux mois. Comment voudrais-tu que je te fasse confiance alors que ce n'est pas réciproque. Et même si ça l'était, on ne s'est pas compris, je ne pensais pas que tu poserais ce genre de question. Le marché ne tient plus, dit-il en se levant subitement du lit.
Je me précipitai vers lui pour lui attraper le bras avec douceur. Drago ne se dégagea pas du contact mais plongea son regard dans le mien. Il semblait furieux, mais je crus néanmoins déceler quelque chose d'autre dans ses yeux. Quelque chose comme de l'espoir, comme s'il me demandait d'insister, de persévérer.
- On recommence, c'est toi qui pose ta question en premier.
Je faisais à présent un grand pas vers lui. Je lui donnais l'occastion de me demander n'importe quoi, je voulais qu'on se fasse confiance, car après tout, je voulais que Drago rejoigne l'ordre lorsque l'on retrouverait notre vrai monde. Je savais que c'était possible, mais pour cela il fallait qu'il me fasse confiance et donc que moi je lui fasse confiance.
- D'accord, répondit-il finalement. Répond à ma deuxième question alors.
Je me rassis sur le fauteuil que j'avais quitté quelques instants plus tôt et attendis. Drago ne retourna pas sur son lit, mais pris place sur l'accoudoir de mon fauteuil. J'avais envie de lui dire qu'il était trop près car mon épaule le touchait, mais je n'en fis rien. Je devais avoir des réponses coute que coute.
- Bon alors ? Tu la poses ta question ?
- Je te l'ai posé tout à l'heure dans la salle de bain, répondit-il vivement. Je voudrais savoir si tu m'aimeras toujours bien lorsqu'on retrouva notre monde.
Il aurait pu me poser n'importe quelle question sur l'ordre du Phoenix, sur Harry, sur nos plans contre Voldemort, mais non. Il me demandait mon avis sur sa personne. Etait-il aussi narcissique que ça ?
- Tu trouves peut-être que ma question est stupide, mais moi, cela m'intéresse autant que ma trappe semble t'intéresser, me lança-t-il froidement.
- A l'instant où nous retrouverons notre monde, rien n'aura changé, expliquai-je. Je t'apprécie et ce sera toujours le cas, car qu'on soit ici ou là-bas, tu restes la même personne au fond de toi. Par contre, je finirais par de détester de nouveau.
Je vis le poing de Drago se resserrer près de moi.
- Je te détesterais de nouveau parce que tu m'y obligeras, continuai-je. Tu reprendras le chemin menant à Voldemort et tout espoir d'amitié entre nous disparaitra à ce moment là. Tu te rappelleras que je suis une enfant de moldu et que tu es un sang pur. Tu te souviendras que ton camp tue les personnes comme moi et tu finiras certainement par en tuer toi-même. J'espère seulement que ce ne sera pas contre moi que tu lèveras ta baguette.
Lorsque j'eus finis, je levai les yeux vers Drago. Il me regardait également.
- Je ne tuerais pas Hermione, je ne lèverais jamais ma baguette sur toi.
- Ta famille, tes amis, ou ton camp le fera. Même si tu ne me fais rien, je ne pourrais pas continuer à t'apprécier alors que tu t'en prendras à des personnes comme moi.
- Tu sais que la seule alternative est que je meure ? Insista-t-il d'une voix tremblante.
J'aurais pu le contredire, lui dire que l'ordre pouvait l'accepter, mais ce n'était pas le bon moment, c'était loin d'être le bon moment.
- Je peux poser ma question à présent ? Demandai-je.
Drago hocha la tête comme seule réponse.
- Qu'y a-t-il sous ta trappe ?
- Mais ce n'est pas vrai ! S'exclama-t-il en s'écartant du fauteuil. Je t'ai tendue une immense perche tout à l'heure pour que tu ne me reposes pas cette question et tu recommences ! Tu me fais halluciner !
Son regard était redevenu sombre tandis que je me levai à mon tour du fauteuil pour me poster face à lui.
- Je ne veux que ton bien Drago, dis-je en posant une main réconfortante sur son avant bras.
Il eu un reniflement dédaigneux et tourna la tête sur le côté.
- Je te promets que ce qu'on se dit ici, reste ici, insistai-je.
Je fis descendre ma main jusqu'à son poignet et le serrai. Son visage s'éleva cette fois-ci en direction du plafond et il semblait atrocement souffrir. Mais que pouvait-il y avoir de si horrible sous cette trappe ? Je sentis le bras de Drago bouger et je fis glisser mes doigts entre les seins pour le maintenir dans sa position.
- Si nous retrouvons un jour notre monde....
- Nous le retrouverons Drago, dis-je.
- Eh bien quand nous le retrouverons, la première chose que je ferais ce sera de détruire ce qu'il y a sous cette trappe, je te le promets.
Je sentis mon cœur battra à tout rompre, mais de quoi parlait-il ?! Soudain, sa main, que je tenais dans la mienne, resserra notre étreinte.
- Suis-moi.
Il me tira à l'extérieur de sa chambre, dans le couloir, puis à l'étage inférieur. Lorsque nous arrivâmes dans le salon, il fit léviter l'immense tapis pour laisser apparaitre la trappe, sans pour autant me lâcher la main. Il l'ouvrit, toujours à l'aide de sa baguette magique, laissant apparaitre un petit escalier qui descendait tout droit. Drago m'entraina avec lui et nous éclaira à l'aide d'un lumos. Il faisait froid et humide et lorsque nous fûmes descendus tout en bas, j'attrapai également ma baguette pour éclairer la pièce. Elle était grande et vide, ce qui m'intrigua. J'adressai un regard interrogateur à Drago et je sentis sa main que je tenais dans la mienne devenir moite.
- Il n'y a rien, parce que dans ce monde il n'y a pas de guerre. Dans notre vrai monde, mon père a toujours caché des livres et des objets relatifs à la magie noire, mais cette année quelque chose de plus y était. Quelque chose qui ne marche pas encore, mais qui finira tôt au tard par fonctionner. Un sentiment de peur s'empara de moi et je ne savais pas exactement à quoi cela était dû. A l'ambiance glauque de la pièce vide ? Au fait d'y être avec Drago Malefoy ? Au fait d'apprendre la vérité ? J'entrepris de reculer discrètement en direction des escaliers, mais je ne dus pas avoir l'air si discrète que ça car Drago tira sur ma main pour me faire revenir à ma place initiale.
- N'ai pas peur, dit-il d'une voix cependant dur. Cette année, mon père et d'autres mangemorts ont entrepris de construire une machine, une machine permettant de détecter des personnes. Elle n'est pas au point, mais elle finira par l'être. Cette machine permet de détecter tout les sorciers descendant de moldus. La machine aura plusieurs degrés de sensibilité. Dans un premier temps elle ne détectera que les sorciers dont les parents sont tous les deux des moldus, mais plus tard... Quand tous ceux-là auront été éliminés, les sang-mêlé seront aussi amenés à disparaitre.
- Mon dieu ! M'exclamai-je horrifiée en plaquant une main contre ma bouche.
Drago lâcha ma main et s'assis sur les marches de l'escalier en pierre.
- Je détruirai la machine Hermione. Je te promets que je le ferais si nous retrouverons notre monde.


Mot de l'auteur : Coucou aux lecteurs ! Je vois que vous lisez mon histoire et ça me fait très plaisir. Mais je n'ai pas le moindre trace de votre passage... Je n'ai aucun commentaires, zéro ! Je n'ai pas l'habitude de courir après ça, mais c'est vrai qu'avoir un petit retour de votre part, savoir comment vous trouvez l'histoire, si elle vous plait, pourrait être sympa pour moi.
Donc n'hésitez pas à laisser une petite trace de votre passage :) 



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