Chapitre 24 : Les mensonges de Drago

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Je ne suivais absolument pas le cours d'histoire de la magie de cette après-midi. Ron et Harry étaient si occupés à discuter qu'ils ne firent même pas attention à moi et à la lettre que j'étais en train d'écrire à Sirius. Lettre dans laquelle je lui demandais si une prophétie nous concernait Drago ou moi. Lettre que j'avais d'ailleurs dû mal à écrire sans passer pour quelqu'un d'imbu de sa personne ou encore pour quelqu'un cachant un secret. Alors que je raturais une nouvelle phrase de mon brouillon je reçu un mot sur mon bureau.

« Ce que tu peux être sérieuse à prendre des notes comme ça »

Ce n'était pas signé mais je savais pertinemment que c'était Drago. Après deux mois, et surtout, après avoir lu son journal, je commençai à connaitre son écriture. Honte sur moi...

« Je ne prends pas de notes, j'écris une lettre à Sirius au sujet d'une éventuelle prophétie qui nous concernerait »

Après avoir envoyé le mot je me remis aussitôt au travail. D'un il fallait que j'avance, et de deux cela me permettait de penser à autre chose qu'au mensonge de Drago sur ses occupations de la veille ou encore de ma courte discussion avec Lydia. Il n'avait pas besoin de le savoir d'ailleurs, dû moins pas dans l'immédiat. Cependant, un nouveau mot atterrit sur ma table.

« Ah tu fais bien, j'avais complètement oublié cette histoire avec Black. J'espère qu'il aura des choses à nous dire, ça nous aidera »

Mais quel comédien ! Il espérait surtout que je ne trouve rien, oui. J'avais envie de lui faire avaler son morceau de parchemin ! Je froissai son mot dans ma main et repris l'écriture de ma lettre. Je barrai une nouvelle phrase en soupirant d'exaspération. Comment pouvais-je demander à Sirius si une quelconque prophétie me concernait sans qu'il pense que j'ai quelque chose derrière la tête ? Il ne fallait pas qu'il se pose la moindre question ! Un troisième mot arriva sur ma table près de ma plume.

« J'ai envie de t'embrasser dans le cou. J'adore quand tu t'attaches les cheveux. La vue de ta nuque dégagée me fait un effet de dingue »

J'en aurais rougit si je ne lui en voulais pas autant. Pourtant je n'avais aucunes raisons réellement justifiées de lui en vouloir. Après tout, il ne s'était peut-être rien passé entre lui et Lydia. En fait, même s'il s'était passé quelque chose, comme Lydia l'avait dit, c'était au tout début, lorsque Drago et moi nous détestions encore. Etait-ce de la jalousie de lui en vouloir pour quelque chose qui se serait passé avant que nous soyons ensemble ou même amis ? Un nouveau mot se déposa à côté de main.

« J'ai hâte qu'il fasse plus chaud et que les beaux jours arrivent pour t'allonger dans l'herbe du parc et te faire l'amour à l'abri des regards. »

Cette fois-ci je me tournai vers Drago avec un regard mi-choqué, mi-gêné. Ce à quoi, il me répondit par un grand sourire. Il me fit presque aussitôt signe d'attendre et je le vis griffonner quelque chose sur un nouveau bout de parchemin qu'il m'envoya.

« Ca va je disais ça comme ça, pour rire. On dîne tout les deux ce soir ? On peut se mettre un peu à l'écart en bout de table ? On n'est pas obligé de passer notre vie avec tous les autres... »

« Pourquoi ? » répondis-je aussitôt sur la défensive.

« Eh bien pour qu'on passe du temps seuls tout les deux. Tu n'en as pas envie ? »

Je me retournai de nouveau vers lui pour l'observer. Cependant, il ne me regardait pas. Blaise lui montrait visiblement quelque chose sur notre livre de cours. Il passa une main dans ses cheveux et j'eu presque l'impression qu'il le faisait exprès pour me faire craquer. Ce qu'il pouvait être beau. Par ailleurs, même si son mot parlant de nos ébats sur le gazon du parc de l'école me gênait, cela me plaisait également. Sa franchise et sa manière de dire tout ce qui lui traversait l'esprit était assez dingue. Il semblait si libre. Je ne pouvais pas être aussi distante que ça avec lui, pas alors que je ne savais pas ce qu'il s'était réellement passé avec Lydia, et de toute façon je ne pouvais pas lui rapprocher ses actes... Nous n'étions pas ensemble. La seule raison qui aurait fait que je lui en veuille était son mensonge sur ce qu'il avait fait la veille, ou encore sur le fait qu'il ne veuille pas rentrer. Sur ce dernier point, je pouvais le comprendre finalement. Dans notre monde, sa famille et ses amis étaient du mauvais côté, c'était lui qui y perdait peut-être le plus en fin de compte. Donc, je ne pouvais lui en vouloir que sur son mensonge à propos de son heure de colle d'hier. Pourtant que pouvais-je craindre ? Qu'il me trompe ? Qu'il me mente sur quelque chose d'important ? C'était pratiquement impossible, j'avais lu son journal.... Je connaissais la moindre de ses pensées. J'avais tellement honte de moi... Je me retournai face à ma table et me pris le visage entre les mains. J'étais affreuse ! J'étais en train de lui en vouloir pour son mensonge de la veille alors que moi j'avais violé son intimité. Je n'avais pas le droit de lui en vouloir. Une petite fleur en papier atterrit sur ma table et je l'ouvris aussitôt.

« Hermione qu'est-ce qu'il y a ?... »

« Désolée, je suis préoccupée par la manière dont je dois écrire la lettre pour Sirius. Ce me ferait très plaisir qu'on dîne ensemble sans les autres »

Allons ! Je pouvais faire mieux que ça, je l'aimais après tout, aussi incroyable que cela puisse être. Je déchirai alors un autre bout de parchemin pour écrire un nouveau mot.

« C'est fou ce qui nous arrive quand on y pense, hein ? »

Cette fois-ci sa réponse mis plus de temps à arriver et je me surpris à avoir le cœur battant. Est-ce qu'il m'aimait ? Après tout, je n'avais jamais rien lu de tel dans son journal. Il parlait de ses sentiments à mon égard, mais je n'avais jamais lu les trois petits mots... Sa réponse arriva enfin.

« Tu parles de nous ou de ce monde ? »
« De nous »
« Le grand Drago Malefoy et la miss-je-sais-tout, je t'avoue que c'est assez fou en effet »

Je levai les yeux au ciel tout en souriant. « Le grand Drago Malefoy »....

Lorsque la fin du cours arriva, Drago se rendit à son entrainement de quidditch, non sans m'avoir embrassé légèrement sur les lèvres, et je me rendis à la bibliothèque. Par chance, Harry et Ron étaient vraiment les mêmes dans les deux mondes, et plutôt que de penser à faire leurs devoirs, ils choisirent de rejoindre la salle commune pour une partie de jeux de carte.

Après deux bonnes heures, non seulement j'avais terminée mon travail en botanique, mais j'avais enfin écrit la lettre parfaite pour Sirius. Je descendis aussitôt à la volière pour prendre n'importe quel hibou. Je regardai le volatile s'élever dans le ciel, tandis qu'un profond soupir s'échappait de ma gorge. C'était une bonne chose de faite.
- Tu sais que j'ai un hibou grand duc. Tu n'as pas besoin d'utiliser les moyens du petit peuple.
Je me retournai vers Drago qui se tenait debout appuyé contre le muret des escaliers. Il portait encore ses vêtements de quidditch. Ses cheveux étaient parfaitement bien coiffés alors qu'il était couvert de boue.
- Tu es incroyable ! M'exclamai-je amusée. Si tu as pris la peine de te recoiffer, tu aurais pu te changer. Tu es crade... Et je n'ai pas besoin de ton hibou grand duc, ajoutai-je d'un air suffisant.
Drago leva les yeux au ciel et s'approcha de moi.
- Je n'ai pas eu le temps de me changer, on venait de se reposer au sol lorsque je t'ai vu sortir du château pour venir ici. Quant à mes cheveux, un seul geste de la main suffit à les remettre en place, dit-il d'un air fière.
Il esquissa un geste pour s'approcher de moi, mais je tendis une main devant moi, comme une barrière.
- Tu es crade, répétai-je en insistant bien sur le dernier mot.
- Et alors ?
Il s'approcha de moi mais je me reculai.
- Oh ca va ! Fit-il en levant les yeux au ciel. Je ne vais pas te sauter dessus, juste un bisou. Un petit bisou ? Insista-t-il.
Je retins un soupire et le laissai s'approcher de moi. Il déposa délicatement ses lèvres sur les miennes avant de reprendre ses distances.
- Tu sais, on pourrait aussi s'embrasser en se roulant dans la paille. Ce serait marrant non ?
- De la boue et des fientes de pigeon ! Ce serait hi-la-rant en effet, dis-je amusée. Et puis ce serait tellement cliché !
Il fronça les sourcils. Il ne comprenait pas le terme.
- On dit d'une situation ou d'une personne qu'elle est clichée lorsqu'elle est stéréotypée et banale à force d'utilisation. Par exemple, le garçon plein de boue, qui se roule dans la paille avec sa copine, en riant et en l'embrassant, est une scène qu'on pourrait retrouver dans un grand nombre de films et de livres.
Drago resta silencieux quelques secondes. Visiblement cette explication l'intéressait beaucoup. Au bout de plusieurs secondes, j'allais finalement ouvrir la bouche, lorsqu'il se jeta sur moi, me faisant tomber dans la paille. Il me sera contre lui et nous força à rouler au sol, l'un dans les bras de l'autre.
- Drago ! M'exclamai d'un air réprobateur.
- Oh allez arrête, répondit-il sur le même ton. On est un cliché à nous tout seul !
Je le stoppai et plongeai mon regard dans le sien, attendant une explication.
- Le beau et riche sang pur de l'école, élève de Serpentard, sortant avec la fille de moldu opposée à sa maison, accro aux livres et ne s'intéressant jamais aux garçons.
Je ne pus m'empêcher de sourire. Il avait cruellement raison.
- Ne s'intéressant jamais au garçon ? Insistai-je tout de même.
- Excepté à celui qu'elle aurait dû éviter, répondit-il en capturant mes lèvres avec tendresse.

Nous restâmes couchés dans la paille une bonne heure, discutant de tout et de rien. Drago se moqua de moi, du fait que je n'avais même pas remarqué qu'il avait plu pendant près d'une heure. Ses moqueries ne m'atteignirent cependant pas, j'étais plutôt fière d'être concentré sur mes devoirs plutôt que sur l'eau ruisselant sur les fenêtres de la bibliothèque.
- On a loupé l'heure du repas, dit-il soudain en se redressant en position assise.
- Mince, répondis-je en restant néanmoins couchée sur le dos.
- Si on se dépêche, on aura peut-être droit à un peu de dessert.
- Le temps que tu rejoignes ta salle commune, que tu prennes ta douche, que tu...
- Mais j'irais me doucher après !
Je ne pus m'empêcher de grimacer.
- Oui, je suis crade, je sais, dit-il en se relevant. Bon va prendre ta douche toi et je te rapporterais des trucs à manger.
Il me tendit sa main pour m'aider à me relever.
- On se retrouve où ? Demandai-je.
- Dans ta salle commune ?
- Ca va pas !
Drago haussa les sourcils.
- C'est dingue... maronnai-je. Parfois j'oublie complètement où on est, que ce monde n'est pas le nôtre, alors que d'autres fois, comme maintenant, j'oublie que tout à changé et que tu peux en effet entrer dans la salle commune des Gryffondor.
Drago m'adressa un sourire bienveillant.
- C'est vrai que ce monde est parfait, dit-il. On est bien ici.
Son affirmation me laissa sans voix, il m'attrapa la main et nous sortîmes enfin de la volière pour rejoindre le château. Pendant ce cours instant que j'avais passé avec lui, j'avais oublié ce léger problème : le fait qu'il ne veuille pas rentrer chez nous, dans notre vrai monde. Lydia me revint presque aussitôt en tête et ce fut avec méfiance que je quittai Drago dans le grand hall du château, pour monter prendre une douche. En montant au septième étage, bon nombre d'élèves m'avaient scruté avec intérêt et il en fut de même quand j'arrivais dans ma salle commune. Ron et Harry explosèrent même de rire lorsqu'ils me virent. Quand je me retrouvai enfin face au miroir de la salle de bain, je me rendis compte que j'étais dans un état bien pire que Drago lorsque je l'avais quitté. Je filai aussitôt sous la douche.

Lorsque je redescendis dans ma salle commune Drago était déjà là. Il m'attendait sur l'un des fauteuils rouges près du feu, dos à moi. Une assiette de fruits et de pâtisseries, m'attendait sur la table basse face à lui.
- Arrête de reluquer cette assiette Ron, c'est pour Hermione, lui lança-t-il.
- Mais enfin Drago, je ne vais pas tout manger, dis-je d'une voix douce en prenant place près de lui.
- Tu en as mis du temps ! S'exclama-t-il. Tu t'es nettoyé aux cotons tiges ou quoi !
- Tu aurais pu me dire que j'étais aussi...
- Aussi Crade ? Me coupa-t-il amusé. Allez tiens !
Il me tendit l'assiette bien remplis et je fis signe à Ron qu'il pouvait venir se servir. Ce dernier ne se fit pas prier, s'approcha et attrapa une part de gâteau au chocolat tandis que je mordais dans une petite tarde aux fruits.
- Dis Hermione, quant tu auras le temps, tu pourras jeter un œil à mon plan de dissertation d'histoire de la magie ? Me demanda Ron.
Drago ouvrit de grands yeux ronds.
- Tu vérifies son travail ? S'exclama-t-il.
- Oh ca va, elle le fait tout le temps avec toi, répliqua Ron.
- Oui mais moi je suis son copain, et elle ne relit qu'une fois que c'est terminée.
- Oh Drago ! Fis-je ne levant les yeux au ciel. Oui Ron j'y jetterai un œil ce soir avant de me coucher.
Ron paru satisfait et me tendit son parchemin que j'attrapais avant que Drago n'ait pu mettre la main dessus.
Harry qui était sur la grande table juste à côté de nous, roula son devoir et se tourna enfin vers nous.
- Vous savez que la vie de Rubeus Hagrid est tout bonnement fascinante, déclara-t-il.
Ron confirma d'un signe de tête plein d'entrain.
- Depuis que tu nous en parlé, Ron a demandé pleins d'informations à son frère à son sujet, et j'ai l'impression que toutes les semaines quelque chose de nouveau se produit. C'est incroyable, ce mec devrait écrire un livre.
- Il devrait plutôt mettre fin à ses jours, cet homme est complètement...
- Drago ! Grondai-je.
- Tu le connais ? S'empressa de demander Harry.
- Non, enfin pas vraiment. Non... Je ne...
- Vas-y raconte ! Insista Harry en s'asseyant sur l'accoudoir du fauteuil de Drago.
Je voulus intervenir, mais finalement, j'avais hâte de voir comment Drago allait se dépatouiller de cette situation. Il me lança un regard inquiet mais je tournai la tête dans une autre direction.
- J'en ai juste entendu parler par mon père, répondit-il.
- Mais encore ? Insista Harry.
- Je ne sais plus trop, juste qu'il était fou et bon à enfermer.
- Moi je le trouve génial ! Insista Harry, ce qui me fit sourire. Le frère de Ron nous a dit qu'il l'avait perdu un de ses yeux la semaine dernière.
- Par merlin ! M'exclamai-je. Et tu trouves ça drôle ?
- Apparemment ce serait dû à croisement de créature qu'il aurait fait chez lui. Visiblement ça s'est mal terminé et la créature lui a arraché un œil.
- Et le pire c'est qu'il s'en fiche ! S'écria Ron. Non pire encore ! Il s'en veut d'avoir effrayé son animal de compagnie.
Harry et Ron parlèrent de Hagrid pendant encore un bon moment, sous les soupirs de Drago. Quant à moi, j'observais Ginny du coin de l'œil. Elle était au fond de la salle commune avec Dean. J'avais l'impression qu'ils se réconciliaient. Non... Ginny devait être avec Harry, c'était toujours comme ça que je l'avais vu. Ginny avait toujours aimé Harry, depuis la première fois qu'elle l'avait vu, pour moi c'était avec lui qu'elle devait finir. Se seraient-ils réconciliés dans notre vrai monde ? Se serait-elle remit avec Dean ? Je vis Dean attraper la main de Ginny et je détournai le regard. Et si Harry n'intéressait pas Ginny autant que cela dans ce monde ? Après tout, Ginny était tombée amoureuse de Harry Potter, celui qui avait survécu. Dans ce monde il n'avait survécu à rien, il était juste Harry. Non Ginny ne pouvait pas être comme ça, elle n'était pas le genre de fille à s'intéresser à la popularité d'une personne, je la connaissais suffisamment, c'était ma meilleure amie. Avoir de telles pensées me faisait mal au ventre. Comment pouvais-je voir Ginny comme ça, comme une fille intéressée ? Ginny aimait Harry, dans les mondes ! J'en étais certaine.
- Alors ?
Drago me donna un coup sur l'épaule qui me fit sursauter et je me retournai vers lui.
- Hermione et moi sommes toujours d'accord sur tout, vous devriez le savoir pourtant, insista Drago.
Je vis Harry et Ron, me fixer avec hésitation.
- Oui oui, répondis-je en jetant un coup d'œil au fond de la salle commune.
Ginny e Dean avaient disparu. Je me levais aussitôt de mon fauteuil pour scruter les alentours. Mais où étaient-ils donc passés ? Etaient-ils sortis de la salle commune ?
- Eh oh Hermione ! Mais qu'est-ce que tu cherches ? Insista Drago de mauvaise humeur.
- Vous n'avez pas vu Ginny ? Demandai-je.
- Elle est sortit de la salle commune avec Dean, répondit aussitôt Harry.
Ainsi, il n'avait rien loupé de la scène.
- Ils sont ensemble ? Demanda Drago.
- Par pitié, on peut changer de sujet ? Cela ne m'intéresse pas, grogna Ron d'un air dégouté.
- Mais j'ai loupé quelque chose ? Insistai-je en plongeant mon regard dans celui de Harry. Ils se sont remis ensemble ?
Ce dernier haussa les épaules.
- Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ! S'exclama Drago. Les gens font ce qu'ils veulent avec qui ils veulent, on peut...
- Ca t'arrange bien hein ! M'exclamai-je en lui coupant la parole.
Drago haussa les sourcils d'un air surpris, Ron sembla trouver le sol soudain très intéressant et les yeux de Harry se posèrent sur l'entrée de la salle commune.
- Je peux savoir ce que tu insinues ? Me demanda Drago d'une voix sifflante.
- Rien, je suis fatiguée, je vais me coucher.
Drago eu beau se lever pour essayer de me rattraper j'étais déjà montée jusqu'à ma chambre et lorsqu'il posa le pied sur l'escalier des filles, celui-ci se transforma en toboggan et une alarme très désagréable se mit à hurler dans toute la salle commune.
- PUTAIN ! Mais vous êtes des malades ! Vous êtes fous dans cette maison ! UNE ARLARME ! Non mais franchement !
Lorsque je me glissai sous mes draps, Drago était encore en train de jurer à l'étage inférieur.

Lorsque je me réveillai le lendemain matin, j'étais en nage. J'avais rêvé de Drago, mais pas seulement. Je l'avais vu en train d'embrasser Lydia en cachette et à chaque fois que je voulais le rejoindre pour qu'il me rende des comptes, il disparaissait. J'avais l'impression d'avoir passé ma nuit à courir après un Drago qui me fuyait pour grappiller des moments d'intimité avec l'élève de Serpentard . J'avais beau savoir que ce n'était qu'un rêve, je ne pouvais pas m'empêcher d'en vouloir à Drago. Ce fut donc de mauvaise humeur que je descendis prendre mon petit déjeuné.

Je pensais que j'aurais un moment pour souffler, mais non. Drago était assis en face de Harry et Ron pour prendre son petit déjeuné. Ne pouvait-il pas rester avec ses amis de temps en temps ?! Je fis mine de ne pas les voir et je pris place à côté de Ginny qui discutait avec une élève de son année. Je les saluai brièvement avant de plonger mon nez dans mon assiette et tenter de passer inaperçu. Cependant, je sentis bientôt une main sur mon épaule.
- Qu'est-ce qui t'a pris hier ? Demanda Drago en s'asseyant à côté de moi.
- Ne fait pas l'innocent, lui répondis-je d'une voix glaciale.
Je vis Ginny et son amie ouvrirent de grands yeux ronds, ce qui m'agaça davantage.
- On peut en parler ? Insista Drago.
- Tu es sûr que tu veux que j'en parle devant tout le monde ? Répliquai-je d'une voix aigue.
- Tu me fatigues Hermione, tu le sais ? Ca va bien les sautes d'humeurs hein ! Tout va bien et puis la secondes d'après c'est le drame ! Qu'est-ce que tu as à la f...
Je me levai furieusement du banc sur lequel j'étais assise, empoignai Drago par la manche et le tirai à l'extérieur de la grande salle.
- Je suis allée voir Lydia, lui lançai-je lorsque nous fûmes enfin seul dans le grand hall.
- Oui je sais, tu me l'avais dit.
- Alors savoir ce que j'ai découvert ne t'intéresse pas ?
Il resta silencieux.
- Mais tu te fous de moi ! M'écriai-je. Lydia m'a avoué ce qu'il s'était passé ! D'accord on n'était pas ensemble, mais quand je t'ai demandé s'il s'était passé quelque chose entre vous, c'était peut-être le genre d'informations que j'attendais.
- Lydia t'a avoué quoi ? Demanda-t-il étonné.
- Mais arrête Drago ! Elle m'a dit qu'il s'était passé quelque chose entre vous lorsqu'on est arrivé dans ce monde, lorsqu'on n'était pas encore ensemble.
- Je t'assure que non, je ne ...
- Mais arrête de mentir, dis-je en roulant des yeux. Ca me fatigue...
- Je t'assure qu'il ne s'est rien passé avec elle, jamais. Tu es sûr de ce qu'elle t'a dit ?
- Je suis apte à mener une conversation et en comprendre le sens Drago, je n'ai pas deux ans.
- Hermione, je te promets que je ne mens pas, je ne te mentirais jamais, je
- Mais tais-toi ! M'écriai-je. Tu t'enfonces là !
Drago se recula de quelques pas et me fixa avec effarement.
- Où étais-tu la nuit où tu m'as fait croire que tu étais avec le professeur Trelawney ? Hein ?
- Hermione...
- J'ai croisé Trelawney dans un couloir, elle m'a assuré ne pas t'avoir vu, alors réponds-moi ! Où étais-tu ?
- Tu m'espionnes maintenant ? Tu es allée vérifier ce que j'avais dis ? Non mais je rêve là ! S'exclama-t-il. C'est quoi la suite ? Tu vas me faire suivre ?
- Et pourquoi pas ! Tu mens comme tu respires ! Je sais pertinemment que tu ne veux pas rentrer chez nous, dans notre vrai monde, et je suis pratiquement sûr que tu fais semblant de chercher une solution ! Et pendant que je crois que tu travailles tu es certainement dans un coin avec Lydia n'est-ce pas ? Eh bien fait ce que tu veux ! Reste dans ce monde tout seul ! Non pas tout seul, avec Lydia ! Je n'ai pas besoin de toi moi, je vais trouver une solution et rentrer chez moi toute seule ! Démerde-toi !

J'abandonnai Drago dans le hall et sortis du château. Je marchai jusqu'à un banc en pierre sur lequel je me laissai mollement tomber. Je pris le visage entre les mains et je ne pus m'empêcher de pleurer. Qu'avais-je donc à être si émotive ces derniers temps ? Que m'arrivait-il ? Etait-ce cela l'amour ? Etait-ce de la continuelle souffrance et tristesse ? Je levai les yeux en l'air. Il pleuvait des cordes et je m'en fichai. Je n'avais même pas l'impression d'avoir froid alors qu'on était en plein mois de Janvier. J'étais fatiguée, profondément fatiguée par Drago, par ce monde, par Lydia, par toutes ses différences entre nos deux mondes, par toutes mes ruses pour cacher qui j'étais aux autres. Je n'en pouvais plus.


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