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-Tommy ! Hé, Thomas réveille toi, tocard !

Le concerné ouvrit péniblement les yeux en gémissant sous l'assaut d'un mal de crâne phénoménal. Il lui fallut un peu de temps pour retrouver sa vue, totalement brouillée. Thomas gémit de nouveau en tentant de se relever un peu, quand il se demanda pourquoi diable était-il dans son lit... Il se réveilla d'un coup, faisant face au visage d'ange de son voisin et d'un autre, un peu plus loin. Brenda, sans doute.

- Oh Bordel ! Newt qu'est-ce que je fous dans mon lit ?!

- Tu t'es évanoui, mon pote...

- Encore ?!

L'exclamation outrée de Thomas en cet instant provoqua un fous rire incontrôlable au blondinet qui retint ses soubresauts.

- Quoi ? Maugréa Thomas, blessé par le rire de Newt.

En fait, le blond n'eut pas besoin de lui parler, ses yeux suffisaient à eux seuls, dévisageant Thomas en son intégralité. Le brun pris alors la peine de se regarder et...

- Oh merde...

En effet, Thomas était en caleçon, étendu sur le lit, sa perche toujours à son côté. Brenda s'approcha de lui, sourire au lèvre.

- Je me suis évanoui comme ça ?! Demanda-t-il, gravement gêné.

La jeune femme lança un regard à Newt qui marmonna un « Ermmh » pas super discret et répondit :

- Euh... Non, pas vraiment. En fait, c'est Newt qui t'a trouvé dans la salle de bain après avoir entendu ton appel et pressé le bouton d'urgence. Et bref... Il t'a remis ton caleçon avant que j'arrive.

Oh. Mon. Dieu. Honte intégrale, flagrante et malheureusement bien réelle. Thomas était tellement rouge qu'on pouvait l'apercevoir de la Lune (sans exagération) si bien que Brenda eu l'impression que son petit protégé allait d'un moment à l'autre retomber dans les pommes. Là dessus, l'infirmière rajouta un peu de calmant à son mélange de médicament de sa perche avant de partir en lui souhaitant de se reposer un peu. Newt n'avait rien dit jusque là, le regard fixé au sol. Voulant dissiper la gêne installée, Thomas s'exclama :

- Oh merde ! J'aurais pas pu m'évanouir après avoir mis mon caleçon !

Newt releva vivement la tête, un grand sourire aux lèvres.

- Rassures-toi Tommy, tu t'es évanoui en ayant presque terminé de le mettre !

Thomas déglutit.

- MAIS C'EST ENCORE PIRE !!!

- Oh je ne vais pas m'en plaindre... Murmura Newt, son sourire en coin et un éclat de malice débordant de ses yeux.

Thomas dévisagea le leucémique tout en rougissant de plus belle. Il était pour ainsi dire, littéralement perdu.

- Euh, tu plaisantes là ?! Chuchota-t-il.

-Bien sûr, tocard ! Rien que de penser à toi, allongé comme un gros tas à terre, le caleçon sur la moitié de tes fesses, ça me donne des frissons ! Crois-moi c'est quelque chose que je veux oublier bien que l'image reste imprimé sur ma rétine, probablement à vie !

Et là dessus, le blondinet fit une grimace de dégoût des plus hilarantes qui fit pouffer Thomas, vite rejoins par son voisin. Newt se rapprocha du brun avant de s'asseoir sur le bord du lit. Ce dernier se décala un peu, et le jeune homme se glissa à côté de lui, appuyé sur le bout de coussin de son voisin.

- Franchement, t'inquiètes Tommy... C'est pas moi qui vais te juger, j'ai vécu bien pire...

Avide de connaître cet anecdote (et d'oublier par la même occasion cette honte cuisante), Thomas se pencha vers Newt, ravi.

- Raconte !

Newt rigola en regardant son colocataire. On aurait dit un gamin, c'était adorable.

- Nan, Thomas. Honnêtement, c'est carrément la honte et tu vas te foutre de ma gueule.

Son regard fuyait mais le brun de renonça pas.

- Tu rigoles ! Tu me doit bien ça, tu vient de voir mes fesses, je te rappelles ?

- Ouais mais sans moi, tu serais toujours sur le sol de la salle de bain à moitié nu !

Thomas le supplia.

- Alllllleeeeeeez Newtyyyyy, steu plaaaîît !!!

« Newtyyyy » grommela.

- Bon d'accord. Mais je vais pas dans les détails. Faisons simple. Hôpital. Crise de somnambulisme. Ballade nocturne. Retrouvé pile dans l'entrée par une femme de ménage.

Thomas sentit les commissures de ses lèvres s'étirer alors qu'il lançait un regard plein de sous-entendus à son vis-à-vis.

- A poil ?

Newt fuyait toujours le regard de Thomas et dit dans un soupir las :

- A poil.

Le brun ne pu s'en empêcher. Il tenta d'étouffer son hilarité mais il explosa d'un rire fort et indomptable. Newt grogna.

- T'avais dit que tu te foutrais pas de moi.

Dans un rire encore plus incontrôlable, Thomas renchérit.

- Mais... Mais je pensais pas que se serait... Que se serais aussi drôle. Putain Newt, dans le hall ! Tout nu !!! Oh mon Dieu mais la tête des femmes de ménages ! J'aurais tout donné pour être là !

Newt fut secouer d'un petit rire et plongea son regard dans celui de Thomas, amusé.

- Pourquoi tu crois que Mme Paige ne m'aime pas, hein ?

- Oh non... Newt !!

Et d'un coup, ils explosèrent de rire en même temps, totalement impuissant face à leur hilarité.

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La fin de la journée J-3 se déroula plutôt bien. Les calmants avaient fait leur effets ainsi que les nouveaux médicaments de Thomas qui avaient pour but de le préparer à l'intervention. Si bien qu'il avait l'air d'un zombie mélangé à un consommateur quotidiens de produits illicites. En clair, il faisait penser à un drogué mort-vivant. Cela fit d'ailleurs beaucoup rire Brenda qui devait le traîner jusqu'au bureau de Jorge. Ce dernier semblait moins amusé de la situation étant donné que son patient n'était plus très attentif à ses propos mais Jorge avait bien comprit le mal-être de Thomas et réussit finalement à lui soutirer ses inquiétudes. Le médecin tenta de rassurer le jeune homme et y parvint non sans mal à coup de « tout vas bien se passer » devant un Thomas complètement sur les rotules qui tentait de comprendre quand même la différence entre une chaîne maligne et une tumeur bénigne. Il fallait croire que les plus grosses tumeurs étaient souvent inoffensives, curieusement. Il en apprenait tous les jours ici, ça ne pouvait pas rivalisé avec ses cours d'SVT décidément. Sa prof serait jalouse.  Thomas sortit du cabinet et remonta dans sa chambre à l'aide de Brenda avant de s'écrouler de fatigue sur son lit. Brenda avait dû le forcer à se relever au moins pour installer la couette sur lui mais ses grognements firent comprendre à la jeune infirmière qu'il n'avait pas besoin de son aide. Il se souvint d'avoir rêvé de poneys roses et de chevaliers myopes à son plus grand désarroi.


Le lit d'à côté (Newtmas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant