- Tu crois aux anges, Thomas ?

Thomas, pas Tommy... Le sujet devait être délicat. Il ne savait pas comment répondre, et que répondre ? Qu'est ce que le blondinet attendait ?

-Je ... Je ne sais pas..

- Moi je n'y crois pas. Mais j'aimerais y croire... Surtout pour nous, Tommy. J'ai du mal à comprendre vraiment mais je sais que...qu'on est pas près de survivre, nous tous. En fait, peut importe ce qui m'arrivera, Tommy mais pour les autres, Ben, Winston, Teresa... J'ai terriblement envie d'y croire... pour eux.

Surpris, le brun se retourna vers l'auteur de ces paroles. Enfin son voisin s'ouvrait un peu à lui. Il chuchota :

- Newt, peut importe si les anges ou toutes ces choses existent ou pas... Tant qu'on est là, maintenant pour les autres et surtout pour nous...

Newt eu un pauvre sourire.

- Ouais ...

Et sur-ce, il se rapprocha un peu d'un Thomas de plus en plus rouge et posa sa tête sur celle du brun, toujours sur son épaule.

- Et après c'est toi qui me dit que je suis entreprenant, hein ?

Newt pouffa

- Je t'emmerde, Tommy!


X



Brenda ouvrit la porte à la volée, accourant comme à son habitude et dit de sa voix dynamique et aiguë.

- Thomas ! Tu as un examen dans deux minutes ! On t'avais pas prévenu ?! Dépêche toi, c'est au troisième étage, je t'y emmène...

Non sans souffler exagérément, Thomas se détacha du contact de Newt et suivit lentement Brenda, traînant sans cérémonie sa perche derrière lui.

- A tout à l'heure ! Souffla le blondinet

- C'est ça !

Et sur-ce il s'engagea dans le couloir sur les pas de Brenda. Il dû presque courir derrière l'infirmière et faillit plus d'une fois tomber en s'emmêlant les pieds dans sa perche. Ce truc était décidément fait pour l'embêter. Ils arrivèrent devant l'ascenseur qu'ils prirent jusqu'à l'étage où le rendez-vous avait lieu. Une porte en bois à l'aspect sale était située juste devant la cage d'ascenseur. Brenda lui fit un sourire encourageant puis toqua à la porte. On entendis un « oui » distinctif et Thomas entra dans un bureau sombre, un peu miteux tandis que Brenda refermait le panneau de bois. Un jeune docteur l'attendait. Il était brun, grand et fin avec la peau légèrement halée. De grandes cernes ornaient ses yeux sombres et enfoncés.

-Bonjour Thomas, je m'appelle Jorge, et je serais ton médecin principal pendant ton séjour ici. Si on peux parler de séjour....Enfin, bref, bienvenue ici. Désolé, j'aurais dû me présenter dès ton arrivée, mais j'était très occupé.

Le jeune médecin parlait avec un léger accent, hispanique peut être. Il semblait aimable et compréhensible et adressa à Thomas un léger sourire. Celui-ci fut surprit, Jorge n'avait pas l'air d'être un médecin comme les autres.

- Bonjour, Jorge.

- Vient t'asseoir, il vas falloir qu'on parle un peu de ton opération...

Un gros frisson parcourra le dos du jeune homme tandis qu'il prenait place sur la chaise blanche, devant le bureau du médecin. Ce dernier se rapprocha un peu, ramena ses mains croisées sur la surface en bois, comme pour confier à Thomas quelque chose d'important.

- Bon, tu sais en quoi consiste ton opération, un peu ou pas ?

- Euh, on m'en a vaguement parlé... Je crois qu'il s'agit d'une ablation partielle de l'estomac.

- Et tu sais ce que ça veut dire ?

- Oui, on m'en retire une partie, celle infectée, puis on recoud...

Rien qu'à prononcer ces mots, Thomas s'en rongeait les doigts, c'était étrange à formuler. On n'était plus dans Grey's Anatomy, c'était de son propre corps dont ils discutaient. Il ne réalisait pas encore qu'il avait un cancer, c'était trop... trop soudain. Alors, l'idée de se faire retirer l'estomac, enfin même un bout ? C'était encore inimaginable, trop lointain, et pourtant ça aurait lieu dans quelques jours seulement.

- Oui, enfin c'est un peu plus compliqué. Disons qu'on avise quand on ouvre tu comprends ? Si une chaîne de tumeurs nous a échappé pendant les radios, on essayeras de l'enlever sur la table d'opération. Mais il faut que tu comprennes que peut être qu'on seras obligés de tout enlever. Et d'autres organes s'il y a plus de surprises qu'on ne le crois. C'est une opération à risques, Thomas.

Le brun déglutit, il n'en imaginait pas tant. Jorge eu un sourire rassurant et continua :

- Mais ne t'inquiète pas, Thomas. Je fais des dizaines d'opérationsde ce genre d'ablation par semaine, on a l'habitude. Certains de tes camarades du service n'ont pas eu cette chance, beaucoup on subis des interventions plus difficiles, longues et douloureuses. Je ne te cache pas que tu risques d'avoir mal après, mais ça resteras supportable tu verra. Tu auras une grosse cicatrice mais on feras en sorte qu'elle soit la plus discrète possible.

Thomas hocha la tête et respira longuement. Il ne se sentait pas prêt pour ça. Pourtant, le médecin avait l'air très gentil et avenant, mais rien ne pouvait faire disparaître la boule dans sa gorge qui refusait de partir. Jorge continua sa lancée post-opération, sur tout ce qu'il ne pourrais pas manger jusqu'au restant de ses jours et le jeune grimaça à l'entente des boissons sucrées et alcoolisées. Non, il n'était pas un fêtard mais bordel, le rhum-jus d'orange, c'est bon ! Thomas discuta encore un peu avec le médecin, faisant part de ses doutes, de l'avis de sa famille, de son impression sur l'hôpital. 

La séance se termina en début de soirée, déjà les derniers rayons du soleil filtraient à travers les rideaux en persienne lorsque Jorge remercia Thomas pour ce rendez-vous. Le brun eu quelques difficultés à rentrer dans sa chambre, il était fatigué, les médicaments faisaient bien leurs effets. Et puis, le jeune homme avait un sens de l'orientation comparable à un moustique enrhumé. Après vingt minutes à errer dans le hall, il finit par demander à l'accueil le chemin qu'on lui donna en riant. Thomas entra dans sa chambre en expliquant avec entrain sa mésaventure devant son colocataire mort de rire, mais l'arrivée des plateaux les coupa dans leur hilarité. Newt et Thomas mangèrent en silence. Enfin, mangèrent... Newt était le seul à consommer des nutriments par voix orale, qui est quand même plus agréable que par perf'. Après son repas, Newt s'assit en tailleur sur son lit et dévisagea Thomas.

- Tu vient avec moi, ce soir ?

Le jeune homme souri de toutes ses dents, le blondinet n'avait pas oublié sa promesse.

- Oui de toute façon, tu as promis ! On vas où ?

- Partout où on veux, Tommy, on vas partout où on veux...

- Alors je te suits !

Newt lui fit ce sourire en coin qui semblait fait que pour lui.

- Faut qu'on attende un peu, le temps que les infirmières terminent leur garde...



Le lit d'à côté (Newtmas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant