-Vous êtes venus pour quoi ?

Demanda-t-elle d'une voix peu avenante et grave.

Thomas se sentit rougir et balbutia maladroitement, tenant fermement dans sa main la fiche de renseignements.

- Je euh... Je m'appelle Thomas et normalement je dois être interné aujourd'hui dans le service cancérologie n°2.

- Ah oui, le nouveau, bien..., Elle sortit un feuille de son bureau,Tu es là pour trois semaines c'est ça ? Opération au bout de dix jour...Pas d'allergies, un peu d'hyperactivité... Oui donc tu es dans une chambre double. Ah tu vas voir , ton voisin de lit, il nous donne du fil à retordre ! Vas pas falloir nous poser de problèmes, je me suis bien fait comprendre ?

Thomas acquiesça. Il sentait qu'il allait vraiment bien aimé son séjour, si tout le personnel était comme ça.

- Bon, je vais appeler l'infirmière... BRENDA !! le nouveau est là !

Une jeune femme à l'allure dynamique, et complètement débordée fit son apparition dans l'entrée. Elle était châtain, les cheveux relevé en une queue de cheval désordonnée, les yeux vert cernés et avait un visage relativement amical. Ce qui n'était pas trop difficile à avoir après la vision de la secrétaire. Les bras chargés de divers papiers et fournitures, elle lui fit un grand sourire, qui eu le don de rendre Thomas un peu moins crispé. Son sentiment sur le personnel disparu instantanément. La jeune femme lui fit signe de venir et le conduisit dans le couloir, où de grandes portes bleu étaient installées tout du long. Elle commença à parler :

-Alors, pas trop stressé ? T'inquiète pas, à part la secrétaire, Mme Paige, tout le monde est sympa dans le service. Enfin tu as du vite comprendre comment elle est ...

Thomas hocha la tête en souriant légèrement.

- Dit moi, tu vient pour quoi ?

- J'ai... J'ai un cancer de l'estomac.

- Oh je vois, dit-elle, ne t'inquiètes pas vas ! J'en ai vus passé des cancer de l'estomac ici! Tu fumes ?

- J'ai arrêté il y a environ un an...

- Sage décision ! Bon sinon pour la chambre tu as un placard à toi et le reste, vous partagez à deux. Ton colocataire, est vraiment sympa pas la peine de t'angoisser pour rien. Il n'est pas vraiment super sociable mais est là depuis tellement longtemps qu'il connaît tout le monde et tout ce qui se passe ici. Il t'apprendra la vie à l'hôpital, tu peux me croire. J'espère que vous ne ferez pas trop de bêtises ensembles !

Et sur-ce, Brenda ouvrit grâce à sa carte magnétique l'entrée du service cancérologie spécial ados et lui désigna d'un coup d'épaule la porte du fond.

- Bon, dit-elle, je dois déposer ça ! Vas y rentre, c'est ta chambre ! Le médecin en chef vas venir d'ici quelques heures pour t'ausculter et parler de quelques trucs, d'ici là, reposes-toi où vas explorer le service ! Bon, y'a pas grand chose à voir mais on a un distributeur d'eau et de potage !

Un peu perdu, le jeune garçon resta un instant sur place avant de se rendre sur le pas de la porte.

Il s'apprêta à frapper. Oh, bordel, il n'était pas en train de psychoter sur son mystérieux colocataire attribué là ? Bon après tout, quand il faut y aller... se répéta t-il dans sa tête avant d'ouvrir timidement la porte.

X


Il fut tout de suite saisit par la clarté de la chambre. Une grande baie vitrée faisait pratiquement la totalité du mur du fond. Thomas observa le reste de la pièce, quelques fauteuils ça et là, une porte qui devait mener à une salle de bain, et les deux lits médicalisés. Il remarqua alors que les murs n'étaient pas aussi immaculés qu'il aurais crus. Des dessins, très bien fait pour la plupart. Non, vraiment, pour tous, se rectifia-t-il. Ils étaient magnifiques. Certains à l'encre bleu ou violette comme de l'aquarelle, d'autres au stylo bic, d'autres encore au crayon de bois, comme esquisse. Ils étaient tous accrochés au mur, depuis longtemps vus les traces qu'il laissaient, et sur un côté de mur seulement. A croire que la personne voulait séparer la chambre, séparer son monde de ceux des autres.

C'est alors qui le remarqua, le garçon. Il était allongé dans le lit le plus proche de la fenêtre. On ne voyait de là où était Thomas qu'une touffe de cheveux blond, pleins de nuances entre le feu et l'or et un corps dissimulé sous la fine couette grise. Il semblait fin, voir frêle. Son corps se soulevait un peu, à chaque inspiration, faisant biper une des machines près de son lit. Intrigué, Thomas posa sans cérémonie ses sacs sur le lit disponible et se rendit à pas de loup vers le jeune garçon endormis.

Sa respiration lente, profonde, fit presque l'effet d'un gaz calmant sur Thomas, qui détailla le jeune homme. Ses mains étaient repliées vers sa tête, comme un enfant. Une d'elle était piquée d'une perfusion, un long pansement blanc entourait l'aiguille. Il avait un visage au trais fin, le nez droit, les lèvres roses et entrouvertes. Thomas fut déçus de ne pas voir la couleur de ses yeux. Un fin tuyau partait des narines du blond, traversant sa joue, et se reposant sur son oreille. Le brun eu tout de suite envie de le regarder en face, de voir ce visage si angélique dans son intégralité. Il ne semblait pas être âgé, 15, 16 ans tout au plus. Son souffle chaud butait un peu sur le visage du brun lorsque celui ci s'approcha timidement. Son odeur fit trembler Thomas, il sentait l'hôpital, comme si elle s'était imprégnée de lui, mais il émettait également une odeur particulière, personnelle, qui avait survécu, qui avait persévéré. Soudain, la machine à côté du lit qui enregistrait la respiration sans doute imprévisible du blond se mis à marcher plus fort, à faire des sons de plus en plus irréguliers, qui surpris Thomas. Le jeune homme recula vivement, inquiet, puis partit vers son propre lit. Après quelques minutes d'immobilisation de Thomas, la machine reprit son cours normalement, comme si rien ne c'était produit.

Bon, son colocataire dormait à point fermé, il ne pouvait pas l'approcher de peur de relancer la machine infernale et ilallait rester à moisir ici pendant presque un mois, donc il était temps d'agir. Thomas commença à vider son sac, plaçant un à uns ses maigres bien autorisés à emmener. Dans l'armoire, il rangea ses vêtements comme il avait l'habitude de le faire chez lui. Cela lui semblait étrange. Ca y est. Il était bien là, à l'hôpital, loin de ses amis. Thomas disposa quelques livres sur la tables de chevet, avec d'autres bricoles puis sa trousse de toilette dans la salle de bain, à côté de celle de son voisin. Il se sentait un peu mal. D'après Brenda, le garçon était là depuis bien longtemps. Que dirait-il à son réveil de voir une énième personne plonger dans son intimité pour une durée plus ou moins longue ? Serait-il fâché ? Il avait l'impression de violer l'espace de quelqu'un, de s'introduire chez une autre personne. Il s'assit pensivement sur le lit, lassé. Thomas qui ne savait vraiment pas quoi faire d'autre, et ne tenant pas en place (merci l'hyperactivité !) décida d'aller faire un tour quelques minutes plus tard, histoire de respirer. Longeant le long couloir, il scruta les moindres recoins du service. Il trouva le bureau des infirmières, celui des médecins, leurs salle de repos, les salles de soins particulières... Il vis même une petite pièce spéciale avec un distributeur de boissons chaudes et quelques poufs. Thomas n'osa pas rentré à l'intérieur, car quelques ados de son âge s'y étaient installés, et bien qu'il ne soit pas trop timide, se présenter le mettait mal à l'aise. Les jeunes jouaient à un jeu de société en se marrant comme des baleines. L'une des ados étaient une jeune fille en chaise roulante, les yeux bleus et les cheveux d'un noir de jais qui concurrençaient presque avec ceux de Thomas. Elle semblait elle aussi, et comme beaucoup de personnes ici sans doute, toute fragile et maigre. Mais cela contrastait avec le garçon situé à ses côtés, qui était bien bâtit, fort comme un bœuf et blond très clair. Il avait presque l'air bourrin, mais semblait pour autant pas agressif. Thomas distingua quelqu'un d'autre, en face d'eux, il ne pouvait définir s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon, puisque ses cheveux étaient rasés. Le poids de la vérité le saisit. Ils étaient là et certains allaient mourir. Il continua à avancer, ruminant mentalement ses pensées morbides. Finalement, après sa petite ballade, Thomas fit un détour par l'entrée et repartit vers sa chambre. Le garçon était encore endormit, il n'avait pas bougé, la machine continuait ses bip-bips incessants.Thomas soupira, il s'installa sur le lit, sans prendre la peine d'enlever ses converses boueuses et pris son mp3. La musique lui faisait du bien, et il tâcha de détendre ses muscles un par un, respirant pleinement, curieusement aidé par celle de son voisin.

-----------------------------------------------------------------------


Hey ! Voici le tout premier chapitre de ma fiction ^^

J'espère que ça vous a plus :) je stresse seule dans un coin ... Voilà. ( et pardon s'il y a quelques fautes ) Sinon je ne pense pas publier de façon très régulière mais la suite sera postée la semaine prochaine

Faites moi part de vos impression ;) Bissouuuus !!!

NG

Le lit d'à côté (Newtmas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant