Les escaliers se profilent enfin. Je descends prudemment, chaque marche craquant légèrement sous mes pieds. Mon souffle est irrégulier, mon cœur tambourine dans ma poitrine.
Je parcours le salon d'un regard rapide, vide. Personne. La cuisine, elle aussi, est silencieuse, immobile. Chaque bruit que je fais résonne dans la maison et me fait sursauter.
Je m'approche de la porte d'entrée. Elle est fermée. Mes doigts effleurent le petit meuble où des clés pourraient être posées... rien. Je souffle, exaspérée et nerveuse, essayant de calmer mon cœur qui bat trop vite.
Soudain, un bruit derrière moi me fait sursauter. Mon souffle se bloque. Je me retourne et mes yeux rencontrent ceux de ma professeure. Elle est là, debout, impeccable, une tasse de café fumant à la main. Mon corps se fige, incapable de bouger.
— Vous comptiez sortir comme une voleuse ? demande-t-elle, la voix calme mais ferme.
Je n'ai pas le temps de répondre. Je sens la panique me monter à nouveau, mes mains tremblent légèrement, mes jambes sont molles. Je recule de quelques pas, mais elle ne bouge pas. Son regard me fixe, imposant, et pourtant... il y a quelque chose de différent dans son regard.
Elle s'assoit doucement sur le canapé, la tasse toujours en main, sans lâcher mes yeux. Je reste là, debout, incapable de détourner le regard. L'air semble s'alourdir autour de moi, mes pensées se bousculent, et je réalise que je suis coincée... mais d'une façon étrange, je ne me sens pas totalement en danger.
Madame Belmont me fixe toujours du canapé, la tasse de café posée entre ses mains, ses yeux brûlant d'une intensité étrange. Mon corps reste figé, mes mots coincés dans ma gorge. Je n'ose pas bouger, pas respirer trop fort.
— Asseyez-vous, dit-elle enfin, la voix calme mais autoritaire.
Je déglutis difficilement et m'exécute, mes jambes tremblantes. Mes mains se croisent sur mes genoux, crispées. Je n'ose même plus regarder ailleurs que vers elle, comme si un simple mouvement risquait de tout déclencher.
Un silence s'installe, lourd. Je sens mon cœur battre dans mes tempes, et l'angoisse de la nuit précédente remonte lentement à la surface. Belmont brise finalement le silence.
— Vous vous souvenez d'hier soir ?
La question tombe doucement, mais elle fait vibrer quelque chose dans ma poitrine. Je secoue légèrement la tête, incapable de formuler la moindre réponse. Je sens mes mains devenir moites, et mes pensées se bousculent : fragments de bar, verres, danse, trous noirs...
— Eden, insiste-t-elle, doucement mais avec fermeté, ton plus clair et assuré. Vous ne devez pas avoir peur de me le dire.
Je reste muette, les yeux rivés sur le sol. La culpabilité et la confusion me serrent la gorge. Et malgré moi, une partie de moi veut lui faire confiance. Une autre veut fuir.
Une réalité me frappe. Elle m'a appelé par mon prénom et c'est rare. Je ne sais pas comment réagir à cet élan de gentillesse.
Madame Belmont ne dit rien de plus. Elle attend, patiente, son regard toujours posé sur moi, comme si chaque respiration que je prends était observée, chaque émotion scrutée. Et moi, je me sens vulnérable, coincée entre ma peur et ce besoin soudain de m'appuyer sur quelqu'un.
— Écoutez, commence-t-elle doucement, vous n'avez pas besoin de tout dire d'un coup. On va y aller pas à pas. Vous vous souvenez du début de soirée ?
Je hoche timidement la tête, le regard fuyant. Les images sont floues, des éclats de lumière, des sons, des mouvements, mais rien de complet.
— Bien. Et vous avez bu... certains verres, n'est-ce pas ? des cocktails, ou... plusieurs, murmure-t-elle.
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L'hypothèse interdite
RandomEden, brillante étudiante en sciences, fait face à sa professeure madame Belmont. Entre elles, une tension invisible et dangereuse s'installe, tissée de secrets et d'interdits. Jusqu'où pourront-elles aller sans tout compromettre ?
~ Eden ~
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