- Que dalle. Elle est pas conne, elle a directement demandé un avocat et nous a sorti tout le charabia sur le fait qu'elle était outrée qu'on s'en prenne à elle alors qu'elle venait de vivre un moment traumatisant. Quand on lui a mis les preuves sous le nez, elle a tout nié en bloc en nous disant qu'il n'y avait aucune preuve qu'il s'agissait bien d'elle et que quelqu'un aurait très bien pu usurper son identité alors bon. On va attendre.

C'était attendu. Jeonghan avait beau détester sa mère, il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle n'était pas une idiote. Elle était sournoise et maligne ; jamais elle n'allait se laisser faire sans essayer de se battre pour son innocence factice. Au contraire, Jeonghan savait même déjà que son procès allait être un fiasco. L'argent allait passer d'une poignée de main à l'autre dans le tribunal mais Jeonghan était prêt à se battre pour que sa mère paye pour ses actions. Et qu'elle le paye sévèrement.

- Je vais aller lui parler.

La voix de Jeonghan attira l'attention de ses collègues autour de lui. Il n'avait pas relevé sa tête pour leur parler, il s'était contenté de continuer à fixer les dalles sur le sol. Il avait arrêté de compter autour de la quarante-et-unième.

-Tu es sûr ? Demanda Soonyoung. On l'a bien fâchée là.

- Oui je suis sûr. Retournez au commissariat, je vous rejoins une fois que j'ai fini.

Silence.

-Très bien. Fais attention à toi.

La phrase de Soonyoung impliquait plus que Jeonghan ne fasse attention à lui-même plutôt qu'à sa mère et ça, tout le monde l'avait compris. Mais Jeonghan n'en avait que faire de sa remarque. Soonyoung ne pouvait pas comprendre ce qu'il était en train de traverser au degré auquel il le traversait. C'était quelque chose qui regardait Jeonghan et Jeonghan seul.

Alors sans plus attendre, Jeonghan se leva de sa chaise et entra dans la chambre 431 sans toquer. Il referma la porte derrière lui d'un geste mécanique puis prit une grande inspiration avant de se tourner.

Au milieu de la chambre aseptisée dans laquelle il était rentré se trouvait un lit entouré d'une ribambelle d'écrans et d'appareils. Et dans ce lit, Jiah, sa mère.

Jeonghan n'était pas du tout désolé pour elle; maintenant qu'il avait appris que le douze octobre avait eu lieu à cause d'elle, il éprouvait encore moins de sympathie pour elle qu'avant. La voir dans ce contexte et dans cet état ne lui faisait ni chaud ni froid.

Est-ce qu'il aurait préféré qu'elle soit décédée pendant l'incendie ? Non, pas vraiment. Si c'était pour payer ce qu'elle avait fait, la mort n'était pas une punition juste. C'était trop simple, trop arrangeant pour elle. Elle devait finir le restant de ses jours à croupir quelque part dans une prison minable, privée de tous ses biens et du luxe dans lequel elle avait vécu toute sa vie.

Elle méritait de souffrir autant que Jeonghan avait souffert.

Alors que Jeonghan s'était avancé dans la pièce, leurs regards s'étaient croisés en silence. Jeonghan était impassible, tentant de masquer la tempête à l'intérieur de lui du mieux qu'il le pouvait. Mais Jiah ne se priva pas de lui faire part de ses émotions à elle.

-Tu as un sacré culot pour te ramener ici Jeonghan.

Aucune réaction. Jeonghan se planta devant le pied du lit et continua à fixer Jiah en silence.

- C'était pas suffisant que tes collègues passent? Il fallait que tu viennes m'emmerder aussi? Un mandat d'arrestation, vous me prenez vraiment pour une conne hein? Quatre ans après sa mort, ça n'a aucun sens. Ça ne va pas réparer tes erreurs Jeonghan, il ne va pas revenir alors à quoi bon?

- Lie Again -Where stories live. Discover now