Kai x reader [Behind the Spotlight]

•~{8}~• un jours off enfin

Un jour off. Enfin.

Après l'intensité du concert d'hier soir, ce matin a le goût d'une libération. La fatigue me colle à la peau comme une seconde couche de sueur séchée. Mais mon esprit, lui, est étonnamment léger.

Je suis la dernière à descendre dans le hall de l'hôtel. Les garçons m'attendent déjà, éparpillés dans les canapés du lobby, lunettes de soleil sur le nez, habits casuals, attitude décontractée.

— Enfin ! crie Baekhyun en me voyant. On a failli t'envoyer une équipe de secours.

— J'ai dormi cinq heures, Baek. Cinq. HEURES. C'est un luxe.

— J'espère que t'as mis de la crème solaire. Le soleil tape. Et t'as le teint d'un fantôme, ajoute Sehun, toujours prêt à me piquer.

Je lui tire la langue.

— Tu veux qu'on parle de ton pyjama version jogging ?

— C'est la mode, répond-il, faussement outré.

— Dans quel monde ?

Tout le monde éclate de rire. Chanyeol enregistre déjà une vidéo pour Bubble pendant que Lay propose un petit déjeuner dans une boulangerie locale. J'acquiesce. J'ai besoin de sucre. Et de paix.

On se balade en petit groupe, lunettes sur le nez, casquettes vissées, et malgré la discrétion, quelques fans nous reconnaissent. Mais ils respectent l'espace. Ça me touche plus que je ne le montre.

Kai marche à côté de moi, silencieux. Nos mains se frôlent parfois. Il n'a pas mentionné la discussion d'hier soir. Et moi non plus. Mais quelque chose a changé. C'est là, dans la manière dont il me regarde. Comme s'il me voyait différemment, plus profondément. Ou peut-être... comme s'il m'attendait.

— Tu penses encore à la vidéo ? me demande-t-il à voix basse, alors que les autres rigolent à l'intérieur de la boutique.

Je hoche la tête.

— Elle a un truc. Elle est jeune... mais elle bouge comme quelqu'un qui sait ce qu'elle veut.

— Et alors ? Tu sais ce que tu vaux, TP.

Je baisse les yeux sur mes baskets.

— Mais est-ce que je vaux encore quelque chose aujourd'hui ?

Il s'arrête. Je m'arrête aussi.

— Tu danses encore. Tu crées. Tu inspires. Tu tiens une agence. Tu nous guides. Tu es là, TP. Tu es toujours là.

Je me mords la lèvre pour ne pas flancher.
Il me tend une canette de thé glacé, comme une offrande simple, mais qui veut dire beaucoup.

— On fait une pause ? propose-t-il.

— Si tu promets de ne pas me battre au badminton comme la dernière fois.

— J'ai toujours dit que t'étais mauvaise joueuse.

— C'est faux. Je suis juste une compétitrice incomprise.

On rit. Et je respire.
Peut-être que c'est ça, être vivante. Sentir que même dans l'incertitude, quelque chose nous retient encore au monde.

L'après-midi s'étire comme du miel. On mange sur l'herbe, on joue aux cartes, on chante n'importe quoi sur un vieux speaker bluetooth. Baekhyun invente des chorégraphies ridicules. Chanyeol le suit. Xiumin, plus discret, me regarde un moment depuis le fond. Je crois qu'il sait. Qu'il a toujours su, en fait, pour ma blessure. Mais il ne dit rien. Il garde ça pour lui. Il me respecte comme ça.

Le soir approche. Le ciel se colore de rose.

Et alors que les garçons parlent de faire un karaoké dans leur chambre, Kai s'approche à nouveau de moi.

— Viens, dit-il doucement.

Je le suis sans poser de question. On s'éloigne un peu. Il me conduit près d'un coin tranquille du parc, une sorte de petite jetée vide sur un lac artificiel. C'est calme. Presque irréel après l'euphorie de ces derniers jours.

— Qu'est-ce que tu veux me montrer ?

— Rien. Je voulais juste partager le silence avec toi.

Je le regarde. Il a ce sourire calme, celui qu'il garde pour les moments où il n'a plus besoin de jouer un rôle. Je m'assois à ses côtés. Mes jambes pendent dans le vide, au-dessus de l'eau.

— Je sais pas ce qui m'attend, Jongin. Mais parfois j'ai peur. Peur que tout s'arrête. Que le feu s'éteigne. Que je sois oubliée.

Il me regarde longtemps. Puis il murmure :

— Je t'oublierai jamais.

Je tourne la tête. Nos regards se croisent. Il n'y a pas de déclaration. Pas encore. Juste cette promesse silencieuse, dans un moment suspendu, entre deux battements de cœur.

Et pendant une seconde, je n'ai plus peur.

Je suis TP. Et je suis là.

Avec eux.

Avec lui.

•~-~•