Chapitre cinq

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-C'est bon, il dort.

-C'est comme une maman qui s'occupe de son enfant, nous dit JeongGuk.

-Heu... Si tu veux. Bon, YunGi, à nous deux. Il faut que tu souris plus. JeongGuk peut sourire sur commande alors j'aimerais que toi aussi tu puisses le faire. Et ce que HoSeok m'a dit est assez troublant.

-Raconte, me demanda NamJun.

Je racontai alors ce que HoSeok m'avait dit.

-Mais j'y pense... Il n'a pas mangé !

-Il ne mange pas grand chose, soupira SeokJin.

-Mais pourquoi ?

Silence dans la salle.

-Tu veux vraiment voir ce qu'il mange ?

-TaeHyeong, tu me fais peur.

-Viens.

JiMin me prit la main et m'emmena dans la salle de bain. Il me mît face au miroir. Il poussa un long soupir et ouvrit le miroir.

-Oh mon Dieu.

Je posai une main sur ma bouche tandis que l'autre vint se poser sur l'épaule à JiMin. Il y avait toutes sortes de tubes contenant pleins de médicaments différents. Des larmes me montèrent aux yeux.

-C'est affreux.

-La vie est affreuse.

Je me retournai vers JiMin. Je claquai le miroir en le refermant puis m'assit à même le sol. J'étais tétanisée. Soudain je me rappelai TaeHyeong qui avait coupé la parole à JiMin un peu plus tôt. Je compris pourquoi il l'avait coupé. HoSeok était...

-Ça fait un moment déjà. Il en prend beaucoup mais ne s'est jamais montré agressif pour autant.

Au bout d'un moment, je me levai et partis rejoindre les autres, JiMin derrière moi. Un silence s'était installé.

-Parlez-moi de vous.

-Qu... Quoi ?

TaeHyeong avait l'air choqué que j'eus posé cette question.

-C'est peut-être pas une bonne idée, soupira NamJun. On aimerait pas que tu t'enfuisses.

-Pourquoi je m'enfuirai ?

-C'est pas beau.

Les trois mots prononcés par JeongGuk avait eu le don d'effacer toute émotion sur son visage. Le silence était de plus en plus pesant. Je commençai à débarrasser la table. SeokJin se leva.

-Assis-toi.

Il fit ce que je lui ordonnai. Je partis dans la cuisine. Je commençai à faire la vaisselle quand j'entendis des bribes de voix provenant du salon. Je n'écoute pas aux portes, je ne vois pas pourquoi je m'y mettrais. Une fois la vaisselle terminée, je partis rejoindre les autres en m'essuyant les mains dans le torchon. J'affichais un grand sourire.

-Allez, au dodo !

Tous s'étonnèrent de ma phrase mais JeongGuk se leva bien vite pour aller se changer dans la salle de bain, bientôt rejoint par les autres. Une fois tous sortis, ils partirent dans leur chambre, j'entrai après eux. Je vérifiais que HoSeok ne fut pas réveiller quand TaeHyeong se prit le bout de son lit dans le genou puis partis remonter la couverture sur JeongGuk.

-Maintenant, les garçons, vous allez faire un gros dodo, chuchotai-je. Il est tard et vous avez les yeux explosés ! Alors maintenant, je ne vous demande pas de sourire mais de dormir. D'accord ?

-D'accord, firent-ils à l'unisson.

J'ébouriffai les cheveux de TaeHyeong au passage puis calai la couverture de NamJun en-dessous de son lit de sorte qu'elle soit encore plus près de lui pour qu'il est moins froid. SeokJin me tendit sa main que je tapai dedans comme un Check, je fis de même avec JiMin. YunGi me sourit. Surprise, je lui souris encore plus en retour. Arrivée à la porte, je me retournai vers eux. Ils avaient fermé leurs yeux et attendaient de rejoindre les bras de Morphée. Je m'approchai doucement de YunGi, l'embrassai sur le front. Il ouvrit les yeux.

-C'est ta petite récompense de m'avoir souri.

-On a sourit aussi, nous !

-Chuuut !

JeongGuk avait parlé si fort que je me tournai vers HoSeok pour voir s'il dormait encore. Ça va, il ne l'avait pas réveillé. Donc, c'est en rigolant de la tête frustrée de JeongGuk que je dus embrasser le front de chaque garçon pour les récompenser et aussi leur souhaiter une bonne nuit. Puis je m'approchai de HoSeok. Il avait quand même sourit lui aussi. Je déposai un léger baiser sur son front. Il soupira. Je souris alors. Je rejoignis la porte de leur chambre puis me retournai une dernière fois vers eux. Ils étaient à présent en train de dormir. Je sortis en fermant doucement la porte.

-Ils ne doivent pas beaucoup dormir avec toute la tristesse qu'ils emmagasinent.

J'entrais dans le salon. Je constatai alors qu'il y avait beaucoup de poussière.

-Eh ben. Une vraie maison abandonnée.

Je pris un chiffon que je trouvai dans la cuisine puis nettoyai les meubles. Je rangeai par-ci, par-là puis m'occupai ensuite de la cuisine. Une fois cette pièce terminée, je passai à la salle de bain. La vision du contenu du miroir me revint. J'avais envie de tout jeter. Mais comment réagirait HoSeok ? En plus, je n'étais pas chez moi. Je nettoyais alors la pièce, toujours en silence pour ne pas réveiller les garçons. Je finis ensuite par l'entrée.

-Voilà. Leur environnement de vie est déjà un peu plus propre. Par contre, je n'ose même pas regarder dans le frigo. Bref.

Je retournai dans la cuisine pour ranger le chiffon, l'éponge et le produit désinfectant que j'avais pris avec moi pour nettoyer la maison. Je devais maintenant repartir chez moi. Je n'allais pas rester dormir ici, surtout qu'on ne me l'avait pas demandé alors j'allais pas m'incruster non plus. Je pris un post-it sur le frigo et écrivis :

Le premier qui est réveillé avant 10h, je lui en colle une.

J'allais l'attacher sur le mur à côté de la porte de chambre. Il est rose donc assez voyant. Je retournai à la cuisine et en pris un autre. J'inscrivis alors :

Faire le ménage permet de penser à autres choses.

Je le collais sur la table du salon. Je retournai dans la cuisine et écrivis le dernier post-it :

Si vous avez un problème, appelez-moi.

J'inscrivis les chiffres de mon numéro de téléphone puis le collai près du téléphone dans le couloir. Je mis mes chaussures, mon manteau, pris ensuite mon sac et sortis de chez eux.

-Il est quelle heure ? Oh.

Il était 2h du matin. Merde. Ah non, ça va ! Je viens de me rappeler qu'on est le week-end. Ouf ! Je marchai alors tranquillement jusque chez moi malgré la pénombre de la nuit et son ami le vent.

-Ah voilà.

J'arrivais enfin chez moi. Je tournai la clé dans la serrure, entrai, refermai la porte puis enlevai mon manteau et mes chaussures. Je ne pris pas la peine de me mettre en pyjama et allai m'affaler dans mon lit. Dur dur, la vie, tout de même.

Au pied du murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant