Derrière ton visage

‡~~~°~~~‡Chapitre 5‡~~~°~~~‡

Liora conduisit Aily à travers le village, jusqu'à une petite maison au bout d'un chemin étroit. La bâtisse était modeste mais charmante, avec des fenêtres décorées de plantes grimpantes. À l'intérieur, une douce lumière baignait la pièce, créant une ambiance chaleureuse. C'était une maison où la simplicité et la beauté se mêlaient parfaitement.

Une femme d'une cinquantaine d'années, aux cheveux grisonnants et au regard vif, se leva en entendant les pas des jeunes filles. Elle sourit, chaleureuse, et tendit la main à Aily.

- « Tu dois être Aily, je suppose ? » dit-elle, sa voix douce mais pleine de vivacité.

Aily hocha la tête, un peu intimidée par l'accueil, mais elle se sentit rapidement à l'aise grâce au sourire sincère de la femme.

- « Oui, c'est bien moi. Merci de nous recevoir. »

- « Oh, il n'y a pas de quoi, ma chère. Liora m'a parlé de toi. » Elle se tourna vers Liora avec un sourire espiègle. « Tu l'as convaincue, alors ? »

Liora rit et se tourna vers Aily.

- « Je t'avais dit qu'elle savait ce qu'elle faisait. »

La femme les invita à entrer, et les conduisit vers une grande table en bois où elle avait étalé différents rouleaux de tissus. Elle prit un moment pour observer Aily avec un regard perçant, avant de s'approcher d'un rouleau de tissu bleu.

- « Je crois que je sais ce qui te conviendrait, Aily. »

Elle déroula soigneusement le tissu bleu profond, un bleu presque royal qui semblait capturer la lumière de manière étrange et envoûtante. Aily observa le tissu, fascinée par sa douceur et sa brillance subtile.

- « C'est magnifique... » murmura-t-elle, effleurant le tissu de ses doigts.

Liora sourit et hocha la tête.

- « Oui, je savais que ce bleu te ferait ressortir. »

La femme qui les avait accueillies, toujours attentive, commença à parler.

- « Tu sais, ma chère, je n'ai pas l'habitude de faire des robes comme celle-ci pour tout le monde... mais pour toi, je ferai une exception. »

Aily la regarda, un peu surprise, mais la femme expliqua avec une chaleur évidente dans la voix.

- « C'est pour le petit garçon de cinq ans que tu as protégé, n'est-ce pas ? Mon petit-fils, Aldric... il m'a tout raconté. Tu as fait preuve de tant de courage et de bonté. C'est rare de voir de tels gestes dans ce monde. » Elle sourit tendrement. « Si tu le permets, cette robe sera mon cadeau pour toi. »

Aily se sentit submergée par la gentillesse de la femme. Elle baissa les yeux, un peu gênée par l'attention, mais la sincérité de l'offrande la toucha profondément.

- « Mais... je ne sais pas quoi dire. » dit Aily, les yeux brillants. « C'est... trop. »

La femme la rassura d'un geste de la main.

- « Ne te gêne pas, ma chère. Tu as sauvé mon petit-fils. Ce n'est que justice. Maintenant, voyons si cette robe te va. »

Elle commença à mesurer Aily, ses gestes précis et rapides, habitués au travail. Quelques instants plus tard, elle coupa soigneusement le tissu bleu et se mit au travail pour créer la robe. Pendant qu'elle cousait, elle parla d'une voix douce, racontant des histoires de ses jeunes années et des traditions de sa famille. Liora se tenait près de la table, souriante, observant Aily qui se laissait faire, encore un peu émue.

Finalement, la robe était prête. La femme invita Aily à l'essayer, la guidant dans une petite pièce au fond de la maison. Lorsqu'Aily se regarda dans le miroir, elle n'en crut pas ses yeux.