Rouhi

Chapitre 36: Remise au point

"La famille on ne la choisit pas" Malik Humeyra.

Elyes

Elle n'en fait rien. Un long moment passe et sa respiration se régularise, devenant plus longue et plus profonde.
Elle s'est endormie.

A-t-elle dormi cette nuit ? Je n'ai pas eu l'impression. La lampe de chevet est restée allumée toute la nuit. J'ai attendu derrière la porte longtemps après que Yasseen soit monté avant de me poser sur le canapé.

Je n'ai pas plus dormi qu'elle mais contrairement à moi, elle aime dormir.

Luttant contre mon envie de la garder contre moi, je me lève pour la porter jusqu'au lit pour lui offrir plus de confort.

Une fois bien installée, je m'assieds à ses côtés et mes yeux se perdent dans la contemplation de ses traits.

Elle est magnifique. Forte. Magnifique.
Et surtout...Elle m'a manquée.

Mes doigts retracent les traits de son visage doucement pour ne pas la réveiller.

J'aurais dû la rencontrer plus tôt...Elle m'aurait appris à devenir meilleur pour elle et je n'aurais pas grandi ainsi.

Mon index s'arrête sur sa pommette.

Elle a perdu du poids.

Rouh...Devrais-je réellement te dire ce que je fais ?
Et si tu décidais de partir ? Aurais-je le droit de t'arrêter ?
Mes doigts replacent ses mèches derrière son oreille et elle soupire d'aise en se tournant dos à moi.

Alors je change de côté pour lui faire face.
Même dans son sommeil, elle manifeste sa colère envers moi.

Mon téléphone vibre dans ma poche au bout d'un moment à la contempler et je sors pour répondre.

— Tu as donc le courage de me contacter, cher connard.

— Elyes...je...je suis, bredouille Karim, la voix rendue lourd par la culpabilité.

— Si tu ne peux pas aligner deux mots, ne m'appelle pas !

— Attend ! insiste-t-il lorsque je m'apprête à couper l'appel. C'est pour Rouh.

— Dis-moi, lui accordé-je mon d'attention.

Elle expire et je devine qu'il se gratte la joue, signe de son stress.

— Elle t'as dit ce qui lui est arrivé ? Lorsque tu es parti...pas le jour où tu es parti mais...après.

Il est donc au courant...

— Non.

— Alors assure-toi qu'elle te le dise. Elle, spécifiquement, pas Nassim ou quelqu'un d'autre. Ta sœur est également au courant.

Ma langue me démange. J'ai envie de savoir ce qu'ils savent tous mais comme il l'a dit, ça doit venir d'elle. Je dois lui laisser le temps.
Patienter...Je suis au moins doué pour ça. Ou je l'espère.

— Elyes ?

Je me tourne vers Nassim qui me regarde, les yeux exorbités comme s'il voyait un fantôme.

— Je coupe, préviens-je l'autre frère avant de m'intéresser à mon meilleur homme.

Ce dernier est accompagné d'un Hamid qui, à sa démarche laisse déviner son prochain mouvement.
Ça ne rate pas. Son poing se précipite vers moi et je l'esquive avant qu'il ne m'atteigne mais alors Nassim rejoint son ami et m'attaque aussi.