Chapitre 18: Amertume

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« Le sourire ne sert qu'à camoufler l'amertume de nos cœurs »_Youssuf Malik Rouh.

— Ça sent bon, s'extasie Hamid en entrant dans la cuisine.

Je cuisine assez pour la troupe après avoir assuré à Roukiya que je voulais le faire. Je voulais chanter et avoir du monde avec moi m'en empêcherait.

Farès était venu s'excuser de son comportement sa « punition ». Je ne lui en voulais pas, il m'a simplement permis de me rendre compte de la nature de l'homme à qui j'ai eu l'idée stupide de vouloir confier ma vie.

Aujourd'hui, il m'a demandée si je pouvais faire des brochettes à la mahoraise et j'avais trouvé l'idée excellente pour une certaine raison que vous découvrirez...très tôt.

Après mon épisode de folie, je me suis ressaisi. Pas que j'ai eut le choix. Mon envie de vivre n'a jamais été aussi ardente qu'après ma tentative de noyade avortée. Pour raison sa menace et ma peur.
A la place j'ai fait ce qu'il m'a dit: je lui ai mené la vie dure pour chacun de mes cauchemars et de mes peurs et il continue d'encaisser.

Mais jusqu'où pourra-t-il le faire ?

Pour l'instant, la seule chose qui lui donne du fil à retordre c'est l'interdiction à mon corps. Il le supporte mal et il ne s'en cache pas.
A mon plus grand plaisir.

Je suis enfermée dans la villa de Malik à cause de mes menaces de fuite que je met à exécution dès que le taré a le dos tourné.
Ce n'est pas un problème. J'aurais tout le loisir de m'enfuir une fois que je serai à Inis.
Pendant cette semaine, il est rarement resté à la maison(encore ses missions merdiques avec son cousin ) mais il y a toujours quelqu'un avec moi.

— Bas les pattes Miss Cambodge, s'oppose Nassim. Ramène plutôt le piment !

— c'est quoi votre problème à vous les Comoriens de tout manger pimenté ?

— C'est la base ! m'écrié-je, un sourire mauvais sur les lèvres en brandissant ma louche. Vive le piment !

— Ta vengeance contre Ely, demande Nassim, les yeux pétillants, je peux t'aider ?

C'est la première fois que Nassim me propose son aide. Après m'avoir vu tomber depuis sa chambre, il a quasi pété un plomb contre moi. Au même titre de Hamid. J'ai passé des heures à leur expliquer que je ne tentais pas de me tuer mais de vivre. Ils m'ont assimilé à une cinglée mais ont fini par me pardonner. Ces deux-là sont devenus comme mes frères.
Mais qu'est-ce qu'ils sont traîtres entre eux !

— Elyes ! Crie Hamid, Nassim prévoit de te prendre ta femme. Il veut l'aider à te torturer.

Cet enfant est pourtant le premier à m'avoir proposé son aide mais bon...malheureusement pour Nassim, il ne le sait pas. Nassim et Hamid sont autant similaires qu'ils s'insuportent mutuellement. Seulement, l'un aime les femmes tandis que l'autre préfère les cigarettes.

— Putain les réunionnais sont des grosses putes, s'étrangle Nassim.

— Tu veux te battre sale boîte à urine de comorien ?

— J'attendais que tu le proposes Miss Cambodge, approche.

Ils se rapprochent, chacun d'un côté de ma pauvre personne sans faire attention.

— Le premier qui fait ne serait-ce qu'effleurer ma femme, je promets de lui dépecer sa peau au couteau de cuisine.

Les garçons regardent mon mari, allongé sur le canapé, yeux clos.

RouhiWhere stories live. Discover now