Rouhi

Chapitre 28: Plie

« Alea jacta est_les dés sont jetés »_Jules César.

Elyes

Je ne tiens plus.

Ça fait une semaine qu'elle me teste et je dois lutter pour ne pas flancher.

Putain. Elle a frappé fort.

Mon regard dévie du sol à elle et je m'oblige à baisser le regard. Elle passe doucement d'un pied à l'autre et de nouveau, mon attention est sur elle.

Je ne tiens plus.

— Rouh, je te promets que si t'arrêtes pas ton numéro, je te saute !

Je ne tiens plus.

— J'ai fait quoi ? Fait-elle, innocemment.

Provocation indéniable.

La petite tortionnaire prends un malin plaisir à me chauffer à distance depuis une heure. Elle se prépare pour son partiel et elle n'a pas trouvé une meilleure idée que de se foutre en short depuis qu'elle est réveillée et de se pencher dans tous les sens, de manière à me mettre son cul sous le nez.

Son putain de cul que j'ai envie de saisir, de dénuder et de coller contre

Putain Elyes !

Un soupir rempli de retient m'échappe lorsqu'elle met son stylo dans sa bouche, le tournant dans sa main encore et encore avant de le sortir pour gribouiller quelque chose sur son carnet.

Mon esprit m'emmène loin. Elle à genoux en face de moi et ses magnifiques lèvres autour de moi alors que son regard se planterait dans le mien.

Il faut que je me calme parce que sinon elle n'ira pas à son partiel

Elle m'emmerde parce que je refuse de lui parler du Souterrain et c'est parce que je sais qu'il vaut mieux qu'elle ignore ce que je fais que je tiens bon, espérant qu'elle comprendra l'ultimatum qu'elle m'a imposée et qu'elle aura assez pitié de moi pour me céder ma gâterie.

Comme si ça ne suffisait pas, mon putain de géniteur est venu mettre ses affaires de merde dans la tête d'une femme aux penchants déjà machiavélique, nourrissant ces derniers par le même biais. Putain de client du Nord. Ça va retarder ma mission à La Réunion.

Un nouveau regard vers ma femme me remet le cerveau à l'envers. Elle bouge du cul en chantonnant, son stylo de merde distraitement entretenu entre ses lèvres.

Putain !

Je n'ai pas arrêté d'imaginer ses lèvres autour de moi depuis son ultimatum de merde. Et je vrille parce que je sais qu'elle peut tenir bon longtemps...trop longtemps.
Mes yeux dérivent sur son cul pour la énième fois en 1h, me torturant encore allègrement et elle me libère enfin en sautillant sur place.

— C'est bon ! Je vais être prête pour ce partiel ! Je vais le dézinguer !

C'est toi que j'ai envie de dézinguer contre ce putain de bureau !

Elle se tourne vers moi, un sourire machiavélique et aguicheur sur les lèvres.

J'ai parlé à voix haute, putain !

— Ça sera avec plaisir, mon amour, susurre-t-elle avec un clin d'œil provocateur.

Putain !
Je ne tiens plus

— Tu veux que je t'accorde ton petit souhait ?

Je grince des dents, mes yeux fusillant la petite tortionnaire en m'imaginant la prendre de toutes les manières possible après ses partiels de merde pour compenser ma frustration.