Chapitre 16.2

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Lyra (suite)

Sans me quitter du regard, il referme la porte, tourne le verrou et enlève ses souliers. Je retire les miens également. Il se rapproche de moi dans une démarche féline et je recule jusqu'à heurter le mur de la cuisine de mon dos. L'air se charge en intensité. Il pose sa main sur ma joue, la caressant légèrement. Son corps est toujours à quelques centimètres du mien. On ne se touche pas et pourtant, je peux sentir l'attraction entre nous, comme un fil invisible nous tirant l'un vers l'autre. Son pouce trace délicatement le contour de mes lèvres et ma respiration se bloque dans ma trachée. Son regard est si perçant, si envoûtant. Je ne pourrais pas détourner les yeux, même si je le voulais. Il approche son visage du mien dans une lenteur presque insoutenable.

— Et maintenant, est-ce que je peux t'embrasser ?

Le timbre de sa voix rauque s'insinue dans tout mon être jusqu'à me faire frissonner d'appréhension.

— Oui.

Dès que le mot s'échappe de mes lèvres, il comble la distance entre nous et sa bouche s'écrase sur la mienne. Ses mains se posent de part et d'autre de ma tête sur le mur derrière moi, comme s'il avait peur de me toucher. Sa langue vient caresser mes lèvres, demandant silencieusement le passage. On échange un baiser fiévreux, sans être violent, il n'est pas doux non plus. N'en pouvant plus, mes mains agrippent son haut, le tirant vers moi. Timidement, mes doigts découvrent son corps. De ses épaules à son torse, caressant ses abdominaux au passant pour finalement s'insérer sous son t-shirt. Un soupir d'aise m'échappe quand mes paumes entrent enfin en contact direct avec sa peau. Ses muscles se contractent à mesure que je le caresse. Ses poings se serrent, je sens qu'il se retient de me toucher en retour. Je déplace mes mains sur ses bras, les effleurant à peine jusqu'à atteindre ses poings. Il les ouvre et j'y entrelace mes doigts, l'invitant à suivre mon mouvement. Je le conduis vers mes hanches, l'abandonnant à cet endroit afin de remonter vers son cou, posant une main sur sa nuque pour intensifier notre baiser. Il s'autorise finalement à m'étreindre sérieusement, non sans produire un grognement appréciateur quand ses mains entrent en contact avec ma taille fine.

Les minutes s'écoulent alors qu'on est toujours accroché l'un à l'autre. Je suis la première à rompre le moment en le repoussant légèrement.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Je sens que tu n'es pas complètement détendu.

Ma question le prend visiblement au dépourvu. Il se recule, passe une main sur son visage, tout en évitant mon regard.

— J'embrasse si mal que ça ? blagué-je à moitié.

Je n'ai pas embrassé des tonnes de garçons dans ma vie alors il se peut que je n'excelle pas en la matière.

— Ce n'est pas ça, tu embrasses très bien. Je pourrais t'embrasser toute la journée, déclare-t-il en posant à nouveau ses yeux dans les miens.

— Dans ce cas, c'est quoi le problème ?

Un soupir de résignation quitte ses lèvres.

— Je ne sais pas comment... Je ne sais pas jusqu'où je peux aller sans te faire fuir. Je ne veux surtout pas te forcer à quoi que ce soit. On commence tout juste à se fréquenter et...

— Tu as peur de dépasser mes limites, finis-je pour lui.

Il hoche la tête avec un sourire gêné.

— Je ne suis pas faite en sucre, tu sais ? Si quelque chose ne va pas, que je me sens inconfortable, je te le dirai.

— Promis ? insiste-t-il.

— Promis.

— Dans ce cas, dit-il en marchant vers moi pour me soulever, me forçant à enrouler mes jambes autour de ses hanches.

Black Roses- En coursDonde viven las historias. Descúbrelo ahora