Chapitre 35

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Berlin

Je suis à Berlin depuis 1 semaine. J'appelle Léa tout les soirs par Facetime. Mais pas pareil. Elle me manque. Alors c'est vrai, depuis quelques mois, on a pas de contact physique. Mais sa présence me manque.

Allongée sur le dos dans le lit double de ma chambre d'hôtel, je fixe le plafond blanc. Mes mains sont sous ma tête. Dans mon casque, des sons tristes passent en boucle. Sur mes joues, des larmes roulent. Je me sens tellement vide. Tellement triste. Ma petite amie ne veut plus que je la touche. Elle ne parle plus depuis dès mois. Tout ça à cause des deux putes que sont Rose et Violette. Et à cause d'elles, je suis en dépression. Ma tête se tourne vers la fenêtre. Grand ciel bleu. Soleil.

Quelle belle journée pour mourir !

Je me lève et vais à la fenêtre. J'enroule mes bras autour de ma poitrine. Je pose mon front sur la vitre.

11ème étage. Aucune chance que je vive si je saute. Toutes façons, personne ne se soucie de moi. Je ne manquerai à personne

Des bras qui s'enroule autour de mes épaules me font sursauter. Je fais glisser mon casque autour de mon cou.

- Qu'est ce qu'il se passe Bill' ? me demande Finn'.

- Je me sens tellement vide et triste...

- Est ce que tu comptais faire ce à quoi je pense ?

Je ne réponds pas et baisse la tête.

- Qu'est ce qu'il fait que tu te sens comme ça ? m'interroge mon frère.

Je lui explique.

- J'en peux plus Finn'. J'ai l'impression que tout ce que je fais pour Léa ne serre à rien. Je sais qu'elle fait des cauchemars toutes les nuits. Je sais que ses cauchemars la terrorise et que du coup, elle dort à peine 3 heures par nuit. Je ne peux même pas la rassurer puisqu'elle refuse que je la touche. J'essaie de tenir pour elle. Mais j'n'y arrive plus...

- Je crois que tu fais bien plus pour elle que ce que tu peux pensé. Tu es son pilier. Si tu n'avais pas été avec elle pour vivre cette épreuve, elle se serait foutu en l'air. Elle essaie de s'en sortir pour toi. Elle a du mal mais essaie.

- Comment tu sais tout ça ?

- Elle m'a envoyé un message ce matin sur WhatsApp. Elle m'a expliqué qu'elle se sentait nulle parce qu'elle arrivait pas à se sortir de tout ça mais qu'elle essayait pour toi. Et dans ce message, elle me disait tout ce que je t'ai dis.

Finn' me montre le message de Léa. Je le lis attentivement.

- Pourquoi elle ne m'a jamais dit tout ça ? demande je.

- Tu sais très bien que Léa a beaucoup de mal à dire ce qu'elle ressent aux gens qu'elle aime. Elle m'a demandé mon aide pour t'écrire un message.

À ce moment, l'écran de mon portable s'allume. Ma vie ❤️❤️. Finn' sourit au surnom que j'ai mis pour contact de Léa.

- C'est mignon ; me dit il.

J'attrape mon portable et lis le message de ma petite amie.

- Bah tu vois. Mes conseils lui ont servi ; sourit Finn'.

- Merci.

- Tu devrais lui dire que t'as des idées noires.

- Non... Elle a déjà assez de pro...

- Billie... Elle s'est ouverte à toi. À toi de t'ouvrir à elle.

Je ne dis plus rien. Finn' me fait un bisou sur la tête.

- Je ne te dérange pas plus longtemps. Au départ, j'étais juste venu te dire que j'allais faire un tour.

Encore une fois, mon frère me fait un bisou sur la tête. Puis il sort de la chambre. Je jette un dernier coup d'oeil dehors avant d'aller m'asseoir, dos contre le mur, dans le lit. Je relis le message de Léa avant d'appuyer sur la caméra. Ma petite amie finit par apparaître sur mon écran. Je souris en voyant ses yeux fatigués.

- Je te réveille ? demande je.

Léa acquiesce.

- Désolée... Tu veux qu'on raccroche ?

Ma petite amie fait un non de la tête.

- J'ai eu ton message. Euh... Ne te sens pas nulle mon ange. Je sais que tu fais tout ce que tu peux pour te sortir de là. Je te trouve vraiment courageuse.

Je fais une pause avant de reprendre.

- J'aimerais être courageuse comme toi.

Léa fronce les sourcils. Je baisse les yeux avant de regarder de nouveau ma copine. Je lui explique l'état dans lequel je suis en ce moment, ce que je ressens par rapport à tout ce qu'on vit, ce que j'ai eu comme pensées tout à l'heure et ce que j'aurais certainement fait si Finn' n'était pas arrivé. Léa m'écoute. Des larmes perlent sur ses joues.

- Désolée... Je ne voulais pas te faire souffrir... Mais je ne pouvais pas garder ça pour moi... Parce que je t'aime et que je me dois d'être sincère avec toi...

Une notification apparaît sur mon écran. Je clique dessus. C'est un message de Léa.

Ne sois pas désolée. Tu as le droit de souffrir aussi. Merci de m'avoir dit ce que tu as failli faire. Même si ça me fait mal. Je veux juste que... Que tu saches que je suis là pour toi. Tu peux me parler. Que ça soit quand ça va ou quand ça va pas. Ne t'inquiètes pas pour moi. Je vais finir par aller mieux. Je t'aime ma vie ❤️❤️

Je me mets à pleurer. Léa sait toujours trouver les mots justes. C'est ce qui m'a fait pleurer. Mais... Je pleure aussi parce que c'est la première fois qu'elle m'appelle comme ça. Dans mon téléphone, elle s'appelle comme ça. Mais je ne l'ai jamais appelé comme ça de vive voix ou par message.
Un nouveau message s'affiche sur mon écran.

J'ai dis quelque chose qui ne fallait pas ?

- Non ! Bien sûre que non ; dis je, en revenant à la visio. C'est juste que tu as toujours les mots qu'il faut. Et... C'est la première fois que tu m'appelles comme ça. J'dois dire que j'aime beaucoup.

Léa se met sur le ventre. Elle s'appuie sur ses coudes. Avec ses doigts, elle fait un coeur.

- Je t'aime aussi, ma vie.

Léa sourit à l'entente du surnom.

You with meWhere stories live. Discover now