You with me

Chapitre 31

Point de vue de Léa

Ça fait 2 semaines que je suis sortie du coma. Mais je suis toujours à l'hôpital. Billie vient me voir tout les jours. Même si elle reste pas forcément longtemps, ça me fait du bien qu'elle soit là.

Il est 10 heures 30. Une infirmière entre dans la chambre.

- Bonjour mademoiselle. J'ai ceci pour vous ; me dit elle en me tendant une enveloppe.

Je la remercie d'un sourire. Je récupère l'enveloppe. Dès que l'infirmière est partie, j'ouvre l'enveloppe. J'en sors une lettre.

Ma puce,

Je t'écris cette lettre car j'en ressentais le besoin. J'avais besoin que tu saches pourquoi je ne suis "jamais" intervenu lorsqu'elles te faisaient subir tout ce que tu as subi.

Je sais qu'un père ne devrait pas dire ce genre de choses à ses enfants. Mais il faut que tu le saches.

Au début de notre histoire, ça se passait plutôt bien avec Jenny. Mais ça n'a pas durer longtemps.
Joy, Noé, Sasha et toi ne l'avez pas remarqué parce que j'ai toujours tout fait pour le caché et que Jenny s'arrangeait toujours pour le faire quand vous étiez coucher ou absents.
Ma fille. Ma grande fille si courageuse. Il est temps que je me livre à toi.
Je sais la souffrance que tu endure à chaque fois que tu es à la maison car je vis la même chose. Encore une fois, je sais qu'un père ne devrait pas dire cela à ses enfants. Mais je crois que cette lettre peut te faire comprendre que tu n'es pas seule.
Depuis quelques années maintenant, Jenny me fait vivre un enfer. Et encore, je crois que l'enfer serait même mieux. Tout ce que Rose et Violette te font subir, Jenny me les faut aussi subir. Mais elle m'a aussi déjà marquer au fer chaud. Jenny m'a également... Jenny m'a également violé. A plusieurs reprises.
Tout cela à commencé en même temps pour toi et moi.
Chaque jour, j'ai essayé de vous protéger du mieux que je pouvais. Je n'ai pas eu de mal à protéger Sasha. Mais pour vous trois, c'était plus compliqué. En fait, c'est pour toi que ça a été le plus dur... Parce que Rose, Violette et Jenny ont envers toi une haine immense. Certainement parce qu'elles n'ont pas ce que toi tu as.
Tu es belle, intelligente, gentille, protectrice et j'en passe tellement tu as de qualités !
Ma fille. Ma grande fille. Pardonne moi. Pardonne moi le fait de ne pas avoir réussi à te protéger. Pardonne moi de ne pas avoir réussi de les éloigner de toi. Pardonne moi de ne pas avoir eu le courage de partir pour vous protéger, tout les trois.

Je t'aime ma grande. Ne doute jamais de toi. Tu es exceptionnelle et tu as un énorme cœur. Je suis vraiment admiratif devant tout le courage dont tu fais preuve. Je suis fier de la jeune femme que tu es et que tu deviens.

Je t'aime

Papa

Je n'arrive pas à arrêter mes larmes. Mon père ne se livre jamais. Alors qu'il le fasse pour moi, ça me touche. J'attrape mon téléphone et écrit un message à mon père. Je lui dis que je ne lui en veux absolument pas, que je le trouve aussi courageux et que je l'aime. Au moment où j'appuie sur Envoyer, Billie entre dans la pièce. J'essuie mes larmes et pose la lettre ainsi que mon portable sur la table de nuit. Billie reste sur le pas de la porte à me regarder. Je tends mes bras vers elle. J'ai besoin d'avoir un contact physique avec elle. Ma petite amie vient vers moi. J'attrape son visage entre mes mains et l'embrasse amoureusement. J'aimerais lui dire que je l'aime plus que tout au monde. Mais depuis mon réveil du coma, je me sens incapable de parler. Même pour dire à la fille la plus extraordinaire de la planète que je l'aime.

- Tu n'as pas besoin de parler pour me dire que tu m'aime ; souffle Billie, comme si elle avait lu dans mes pensées. Il suffit juste de voir comment tu me regarde.

Je fronce les sourcils.

- Tes parents comme les miens disent qu'à chaque fois qu'on se regarde, nos yeux sont remplis d'étoiles et d'amour ; m'explique Billie. Et puis, je sais que tu m'aimes parce que si tu ne m'aimais pas, tu mettrais pas autant d'intensité dans chaque baiser qu'on échange.

Billie s'assoit sur le bord du lit. Elle baisse la tête. Je pose ma main sur joue. Billie relève la tête et me regarde.

- Je t'aime comme une dingue et pourtant, je n'ai pas su te protéger ce jour là ; dit Billie.

Dans le creux de sa main, je dessine un cœur. J'attrape mon carnet ainsi que mon stylo et je commence à écrire.

Ne t'en veux pas chérie. Parce que moi je ne t'en veux pas. Ce qui devait arriver est arrivé. T'es là aujourd'hui avec moi et c'est tout ce qui m'importe. Parce que putain qu'est ce que je t'aime !

Je tends le carnet à Billie. Celle ci lit attentivement ce que j'ai écris.

- Le jour où tu t'es réveillée, tes parents m'ont demandé un truc ; commence Billie. Ils m'ont demandé de venir habiter avec toi. Et... J'ai dis que j'allais le faire. Est ce que... Est ce que tu es d'accord ?

Je viens déposer un baiser sur sa joue avant d'écrire YES sur sa main. Billie vient s'installer entre mes jambes. Sa tête vient se poser sur ma poitrine. Je passe ma main sous son haut. Je caresse sa peau. Billie frissonne. Je prends l'une de ses mains et la mets sous mon haut. J'ai besoin de sentir sa main sur ma peau. Nous nous câlinons durant de longues minutes. Seulement, Billie finit par se défaire de mes bras. Elle me regarde.

- Pourquoi tu pleurais quand je suis arrivée ? m'interroge Billie.

J'attrape la lettre de mon père et lui passe. Billie lit chaque mot que mon père a écrit. Lorsqu'elle a fini, elle me regarde droit dans les yeux.

- C'est la première fois qu'il te dit tout ça ?

J'acquiesce. Billie repose la lettre sur ma table de chevet et revient vers moi. Quelqu'un toque avant d'entrer. C'est une infirmière.

- Bonjour ; sourit elle.

Billie et moi lui sourions en guise de réponse.

- J'ai de bonnes nouvelles ; annonce l'infirmière. Vous pourrez sortir fin de semaine prochaine.

Je suis contente de sortir la semaine prochaine. Mais j'avoue que ça me fait un peu peur. Parce que Billie ne peut pas être H24 avec moi, que mes parents travaillent, que Sasha est à l'autre bout du pays et que pour mes grands parents, c'est fatiguant de s'occuper de 3 enfants d'un seul coup à leurs âges.