Chapitre 20

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- Guy ? m'exclamé-je, sourcils froncés, face à la Bentley garée devant l'immeuble. 

Le chauffeur vêtu de son uniforme gris me sourit avant d'ouvrir la portière :

- Ravie de vous revoir Iris.

Je m'avance, mon sac de voyage à la main.

- Caleb n'est pas là ?

- Non, monsieur Alcaraz avait du travail. Il m'envoie vous chercher.

- Je vois, dis-je blasée. Monsieur n'a pas le temps.

Guy ne prête pas attention à ma remarque sarcastique et saisit mon sac pour le mettre dans le coffre.

- Et... où allons-nous ? demandé-je d'un ton faussement innocent.

Il esquisse un sourire amusé mais bienveillant.

- Vous pensez sincèrement que j'ai le droit de vous le dire, mademoiselle Joly ?

Je m'y attendais, je commence à connaître son patron.

- Non mais bon, qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? rétorqué-je malicieusement en grimpant dans l'élégante voiture.

Nous embarquons en direction du périphérique et roulons une bonne vingtaine de minutes avant que je ne voie apparaître au loin l'aéroport Charles de Gaulle. J'écarquille les yeux, une main sur la fenêtre.

- On va prendre l'avion ?!

- Pas moi. Vous, mademoiselle, me répond Guy.

Une pointe de stress fait son apparition dans mon estomac. 

Nous ne nous arrêtons pas au terminal habituel mais continuons vers une zone à l'écart. Notre voiture marque un arrêt devant une barrière et un vigile demande à voir nos cartes d'identité avant de nous laisser passer. Nous arrivons finalement sur une piste privatisée. 

Je sors de la voiture les cheveux balayés par le vent quand mon regard se pose sur un immense jet privé.

- Vous rigolez, Guy ?

- Pas le moins du monde, répond-il simplement, comme si tout était normal.

J'en crois pas mes yeux, c'est pas possible. Caleb a un jet. Putain j'aurais tout vu. 

Une hôtesse vient récupérer mes affaires et, soudain, tout devient réel. Mon ventre se tord de peur. J'ai presque du mal à quitter Guy.

- Qu'est-ce qui m'attend à l'autre bout ? murmuré-je la voix empreinte d'inquiétude.

- Tout dépend ce que vous espérez de lui. Vous seule pouvez le savoir, mademoiselle.

Il me dévisage puis ajoute :

- Je peux encore vous ramener, si vous le souhaitez.

Sa proposition est tentante mais...

- Non, merci, lui dis-je finalement. Je ne fais jamais demi-tour.

Je le salue chaleureusement et grimpe les marches du jet. 

À l'intérieur, tout est sublime, comme dans la Bentley. Du bois laqué, des sièges en cuir beige, de la moquette au sol. Bordel mais qu'est-ce qu'il fait dans la vie déjà ? Ah oui, me dis-je ironiquement en me remémorant notre conversation lors du dîner aux chandelles : « Des affaires ».

Nous nous apprêtons à décoller lorsque je reçois un appel de Camélia.

- Un jet privé ? hurle-t-elle au téléphone.

Monomanie - Tome I - Rouge passionWhere stories live. Discover now