Chapitre 6

685 45 328
                                    

Face à mon dressing, j'ignore quoi mettre, comme d'habitude. 

J'aime l'idée d'être sexy, mais je ne veux pas en faire trop. Je veux être à l'aise, mais que ce soit chic. J'opte donc pour une petite robe bustier noire, élégante mais irrévérencieuse, accompagnée de bottes hautes à talons. 

Je lisse mes longs cheveux que je laisse tomber le long de mon visage. Pour le maquillage, je mise sur des yeux foncés, presque charbonneux, et une bouche naturelle. Un look rock mais habillé, élégant mais un brin provocateur.

C'est parfait. Je suis prête.

Cette soirée va me faire du bien, je vais enfin pouvoir me détendre, me changer les idées... Je veux penser à moi, rien qu'à moi. J'ai déjà trop souffert, à bien des égards, pour pouvoir m'égarer encore une fois. 

Je repense à Isaac, puis inévitablement à mon étrange voisin, et j'en conclus que mon « attirance » irrationnelle et maladive pour les mauvais garçons va finir par me jouer des tours si je continue.

Alors que je divague dans mes pensées, une odeur de cigarette me ramène brutalement à la réalité. Elle semble venir de l'extérieur et attise (pour changer) ma curiosité. 

Je me rapproche de la fenêtre entrouverte et entends une voix grave, enivrante, que je reconnais immédiatement : celle de Caleb. 

Il doit être sur un balcon, en train de fumer, mais où ? Il pourrait être partout, à gauche, à droite, en haut, en bas... Impossible de savoir et je ne me risquerais pas à glisser une tête pour regarder.

- C'est la dernière fois que je te préviens, tu m'entends ? crache-t-il d'une voix menaçante qui me glace le sang.

Je me fige et tends l'oreille, sourcils froncés. J'entends des grésillements qui laissent présumer qu'il est au téléphone et que son interlocuteur au bout du fil est en train de lui répondre. 

Quand soudain, Caleb le coupe violemment :

- FERME TA GUEULE ! Ne me cherche pas ou tu vas le regretter au plus profond de toi.

Un silence résonne ponctué de nouveaux grésillements.

- Je n'aime pas me répéter, c'est la dernière fois que je te le dis. Il te reste peu de temps, alors agit vite. Sinon j'arracherai chaque organe de ton corps de mes propres mains.

Puis plus aucun bruit, l'odeur de fumée disparaît elle aussi. Il a dû raccrocher. 

Je m'éloigne de la fenêtre à pas de velours. Je n'en reviens pas. Il était si... agressif. De quoi pouvait-il bien parler ? Les questions fusent dans mon cerveau lorsque mon téléphone vibre, me faisant sursauter. Un SMS m'indique que Camélia est en bas. 

Ça suffit Iris, oublie ce foutu voisin. 

J'enfile une veste et claque la porte. Il est temps de me vider la tête.

La nuit est tombée, la capitale illuminée bourdonne comme à chaque veille de week-end. Les bars sont pleins et la musique résonne dans les rues. 

Arrivée à l'extérieur, je descends les marches sous le regard attentif de ma blonde préférée :

- Waw quelle bombe ! me lance-t-elle tout sourire. 

- Arrête idiote, dis-je en rougissant. Toi aussi tu es sublime.

Elle porte une robe courte, argentée, très voyante comme toujours, mais qui lui va à ravir.

- Merci, je sais ! répond-elle en ricanant.

Monomanie - Tome I - Rouge passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant