9 : Montrer patte blanche

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Le blond platine lui jeta un regard noir, mais ne se défendit plus.

— Ne m'approche pas Mudblood, cracha-t-il simplement.

Edith manqua de couper leurs échanges des plus cordiaux, n'ayant jamais entendu ce mot. Toutefois, ayant fait du latin et sortilèges, elle avait l'habitude de décomposer les mots, et bien vite comprit que leur mudblood était le sang de bourbe anglais.

Alors ainsi, Darron Shepherd était un né moldu ? Un instant, elle crut pouvoir lui faire de nouveau confiance, mais bien vite elle grimaça. Le fait que ses parents soient des moldus ou sorciers ne changeait rien : certains tuaient leurs parents ou reniaient leurs origines, cela ne voulait donc rien dire. De plus, les services secrets français lui avaient révélée que le seigneur des ténèbres était lui-même sang mêlé, venant d'une mère sorcière mais père moldu : le conflit qui semblait animer ces deux hommes pouvait très bien être celui de deux camps au sein du parti de Lord Voldemort : la noblesse et les autres.

— Lord Malefoy, me laisseriez-vous protéger la confidentialité de mes clients ? les interrompit-elle non sans dissimuler toute trace d'animosité dans sa voix. Je m'excuse encore de vous avoir pris par surprise ainsi, ce n'était on ne peut plus peu noble de ma part. Je sais que ce n'est pas une excuse, mais dernièrement, une cliente m'a fait part de sa peur quant à un vieux prétendant la harcelant et la suivant sans cesse. Sa peur a dépeint sur moi : je ne veux pas que par ma faute, n'importe qui ait accès aux informations concernant mes clients. Je sais bien que vous ne feriez jamais cela, mais imaginez que l'harceleur de cette femme ait eu accès à ses horaires de rendez-vous ? En tant que femme, je dois la protéger tout comme j'aimerais qu'on me protège. Vous-même ayant une femme, je suis sûre que vous ne pouvez que nous comprendre.

Ne lui laissant guère le choix de nier, elle continua son mea culpa de la manière la plus douce possible, sans oublier de se blâmer et le dépeindre comme un homme noble.

—Ai-je votre autorisation, Lord Malefoy ? finit-elle la voix faussement tremblante.

Sa petite comédie sembla suffire pour endormir la méfiance du sorcier qui acquiesça.

La sorcière se concentra et lança le sortilège d'amnésie. Ce faisant, elle lui vola ses souvenirs, qu'il concerne le livre, et toute la suite en ayant découlé. Elle ne serait qu'une modiste à ses yeux, rien de plus. Pourtant, en fouillant les souvenirs, elle capta une pensée : c'est la femme du bar. Je l'ai retrouvée, le Maitre sera content.

Elle trébucha et heurta le torse de l'auror qui la réceptionna. Elle se laissa adosser à lui, le temps qu'elle retrouve l'usage de ses jambes. Si cela n'était pas une preuve de l'appartenance du blond platine au cercle du seigneur des ténèbres... Il la cherchait ? Elle déglutit mais garda son calme et prit la situation en main.

— Que vous ai-je dit, grinça-t-elle des dents. Ne me touchez pas, sang de bourbe, cracha-t-elle en français.

Cela eut l'effet estompé car l'auror se recula comme brûlé vif.

— Je ne veux pas vous voir, pas vous entendre, rappela-t-elle sans se retourner. Le Ministère a toute ma confiance, pas vous.

Elle l'entendit reculer et rejoindre l'arrière-boutique sans un mot. Il pourrait ne pas paraitre touché, mais elle avait entendu sa respiration coupée. Elle l'avait blessé. Tant pis pour lui, que pouvait-elle au fait qu'il accorde tant d'importance à son sang ?

Ce qui comptait, c'est que Narcissa Malefoy qui se tenait dans l'entrée de la salle ronde ait bien vu le manque de respect de la modiste pour tout ce qui touchait aux moldus. Car la partie pour dissiper les doutes de ces sûrement mangemorts n'était pas terminée.

1977 : Les héros de l'ombre (Fanfiction Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant