3 : Interrogée (1)

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Face contre terre, Edith était paralysée.

Tout du moins stupéfixiée.

Mais cela revenait au même.

Edith ne savait pas où elle se trouvait, ne pouvait pas bouger, était seule et sans sa baguette. Elle l'avait lâchée de stupéfaction en ayant reconnu son moldu. Elle savait seulement qu'on l'avait téléportée dans une cave, au touché dur et froid du sol.

Elle tenta de garder son sang-froid, mais la situation était si désastreuse que la panique la gagna. Les mangemorts avaient dû revenir. Ils l'avaient emmenée dans leurs quartiers pour l'interroger. Les gens du Ministère ne l'auraient pas laissée ainsi sous l'emprise du sortilège une fois hors de danger. Ils avaient un minimum de respect pour l'être humain.

Quelle belle nuit pour mourir.

Elle était peut être effrayée, mais elle ne perdait pas la raison : elle n'avait aucune chance d'en ressortir vivante. Ils la tortureraient pour qu'elle leur livre de potentielles informations, ou par simple sadisme, puis ils feraient ce qu'ils voudraient. Combien de sorciers et moldus avaient disparus et n'avaient jamais été retrouvés ? On racontait que les fidèles du seigneur des ténèbres les gardaient captifs pour se soulager dès lors qu'une séance de torture les alléchaient.

Des larmes auraient coulé si elle n'était pas paralysée. Elle aurait préféré s'accorder cet instant de pure détresse pour reprendre courage. Mais elle n'y avait même pas droit. Elle devait y déroger et se concentrer directement sur ce qui suivrait.

Un endoloris sûrement. Ou peut être qu'ils la scarifiraient. Oh non, elle préférait un endoloris. Quoique c'était décrit comme la pire douleur. Mais elle ne pouvait imaginer son si beau corps démembré. Non, elle supporterait l'endoloris ! Elle le supporterait jusqu'à qu'elle en devienne folle, et que son esprit ne soit plus que des fragments vides de sens, là où ils ne retrouveraient jamais les informations de la Résistance. C'était bien mieux ainsi. Tant qu'elle restait consciente, elle utiliserait l'Occlumentie pour les empêcher de lui soustraire ses secrets, puis la folie se chargerait du reste.

Quelque peu rassurée par ce plan sans aucun doute irréalisable mais qui lui donnait un but, elle sentit son cœur reprendre un rythme régulier.

Elle pensa à Jean Moulin pour se donner du courage. Cet homme à peine plus vieux qu'elle, qui s'était opposé à l'occupation allemande dès le début de la seconde guerre mondiale, risquant tout et perdant tout. Il avait dirigé le Conseil National de la Résistance. Capturé, torturé, il en était mort. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il avait atteint les limites de la souffrance humaine, sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous.

Il n'était pas sorcier, n'avait pas pu s'échapper. Comme elle. C'était presque ridicule à quel point les sorciers devenaient inoffensifs dès lors qu'ils égaraient leur baguette. Les moldus avaient dépassé les lois de la physique, utilisaient les ondes pour communiquer à longue distance quand les sorciers avaient encore recours aux chouettes. Les moldus avaient maitrisé les atomes, donnant vie à la fureur du ciel avec les bombe nucléaires. Les Feudeymons n'étaient rien face à ces monstres. Les moldus avaient atteint la lune, quand les sorciers ne volaient pas plus haut que les oiseaux sur leurs balais volants.

Non, les sorciers étaient ridicules de se prendre pour des dieux en agitant leur petite baguette. C'étaient les moldus qui en étaient, eux qui à partir de rien faisaient tout.

La jeune française avait un court instant regretté de s'être interposée lors de cette attaque. Elle était humaine, elle craignait la souffrance. La mort n'était pas un mal, mais la douleur était effrayante. S'ils se contentaient d'un simple kedavra, elle leur serait très reconnaissante.

1977 : Les héros de l'ombre (Fanfiction Harry Potter)Onde as histórias ganham vida. Descobre agora