18 : La Marque des Ténèbres

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Qui êtes-vous ? voulut-il siffler en le voyant lancer à sa française un regard séduisant. Qui était-il pour être aussi tactile avec elle, pour embrasser sa peau sans autorisation. Etait-ce une agression ? Darron devait-il intervenir pour protéger l'intégrité de la châtain ?

Mais celle-ci sourit contre toute attente, d'un sourire sincère, des étoiles brillant dans ses yeux. Toute tension quitta le corps de l'auror alors qu'il la revoyait lui sourire ainsi, lorsqu'elle l'avait entrainé sur le pont puis embrassé dans la Tamise. Il sentait encore la douceur de la pulpe de ses lèvres contre les siennes, son souffle glacé mêlé à quelques restes de cigarette et alcool se mélanger au sien. Il ne comprenait vraiment pas ce qu'il s'était passé, pourquoi elle avait autant changé en moins d'un an. Elle n'avait pas pu être une mage noire à cet instant, lorsqu'elle avait enfilé sa chemise pour couvrir son corps trempé.

Et si elle l'était devenue après ? Peut-être avait-elle rencontré les Malefoy durant sa visite à Londres et qu'ils l'avaient fait côtoyer les cercles de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ?

Un sourire étira ses lèvres alors qu'il pouvait enfin mettre un certain sens sur sa situation. Oui elle n'était à présent qu'un monstre à enfermer, mais la femme dont il était tombé amoureux n'était pas ce monstre, mais celle qui avait simplement voulu allumer sa cigarette. Il pouvait à présent accepter que son amour était terminé puisque cette femme était morte, asphyxiée par l'ambition et la magie noire.

— A moins que ça ne soit Mademoiselle, le sortit de ses pensées l'inconnu, un sourire éclatant aux lèvres. Je ne vois pas de bague à votre annulaire, devrais-je peut-être y passer la mienne ?

Mais il se prend pour qui ! manqua de scander l'auror, estomaqué par la confiance absolue de cet homme. De mauvaise foi, il refusa d'accepter le fait que ce dernier faisait un parfait candidat pour la grande couturière, élégant comme un prince, des cheveux blonds coiffés en brosse, une mâchoire bien trop dessinée et une redingote sur ses épaules carrés. Non, il ne pouvait absolument pas être le type d'homme de la française, elle avait assurément meilleur goût.

— Monsieur Lebeau, vous savez très bien que le mariage ne m'intéresse pas, rit cette dernière le rose aux joues, sous les yeux écarquillés de Darron.

Elle rougissait ? Sa française rougissait ? Elle qui n'avait jamais eu l'air intimidée, qui avait tenu tête au Ministère et à Malefoy, aux interrogatoires et à la pression, elle rougissait pour un guignol pareil ?

Mais était-ce le fait qu'elle rougisse pour ce dernier ou qu'elle rougisse pour quelqu'un d'autre que lui qui le tendait tant ? N'était-il pas aussi outré qu'il ait été le seul à se transformer en écrevisse quand aucun rose n'avait jamais trahi les joues de sa française ?

Impossible, il avait tiré un trait sur sa mage noire depuis longtemps.

Trop prise de tête, n'est-ce pas ? sourit le guignol.

Vous me connaissez trop bien, lui répondit-elle dans un clin d'œil.

Dégoûté, l'auror les fixa d'un œil mauvais, les écoutant se complimenter l'un l'autre dans la langue de Molière bien trop longtemps à son goût. Il continua de juger le physique du calamar et se retrouva à s'y comparer. Elle devait avoir eu une perte de la vision soudaine pour ne pas quitter du regard ce prince de conte de fées. Il ne faisait que quelques centimètres de plus qu'elle, quand lui la dépassait d'une tête. Ça devait bien plus confortable de se reposer dans ses bras à lui que dans ceux du gorille. Elle pourrait caler son visage pile dans le creux de son cou, et lui la protégerait en l'enlaçant. Alors qu'avec l'autre, elle devrait se casser la nuque pour se reposer sur son épaule... Non, ces deux français n'étaient définitivement pas compatibles.

1977 : Les héros de l'ombre (Fanfiction Harry Potter)Where stories live. Discover now