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– Mec c'était trop bien !!

Maxime lui cria presque dans les oreilles quand ils furent enfin arrivés en bas de chez Sidjil, au milieu d'une rue déserte. Somnolente sous les lueurs nocturnes de deux heures et demie du matin, Paris se faisait garante de leur confort et de leur intimité. Maxime avait gardé ses bras autour de sa taille pendant tout le trajet, même lorsque Sidjil fit un détour par l'avenue des Champs-Elysées, juste pour leur offrir un instant d'émerveillement.

Au bout d'un moment, Sidjil s'était même cru dans un date. Il se voyait déjà emporter Maxime avec lui sur sa moto et l'emmener dans des restaurants dont le prix ne se valait que pour sa compagnie exaltante. Il s'était imaginé une quantité de choses qui siégeaient maintenant au balcon de son regard enjoué.

– On refait ça quand tu veux, il lui fit savoir alors qu'il coupait le moteur et rabattait la béquille du scooter.

– Ouais de ouf ! La prochaine fois on s'met en Y sur les Champs-Elysées s'il te plait, Maxime ajouta d'une voix excitée.

Il était en train de détacher son casque et avait déjà bondi de son siège. Il parlait beaucoup et Sidjil le remarquait sans trop d'effort. Son débit de parole s'imposait dans le silence de la rue et celui de Sidjil, qui ne pouvait répondre autrement que par un de ces regards affectueux qu'il lui arrivait de poser très souvent sur lui.

Maxime l'avait même laissé sur le scooter, ses gants déjà retirés et balancés à la figure de son chauffeur. Il martelait maintenant la sonnette de l'interphone. Sidjil le regardait, perdu entre l'exaspération et l'inquiétude.

– T'es au courant qu'il y a personne chez moi ?

– Même pas Manas ? Maxime se retourna vers lui.

– Même pas Manas, il répéta pour confirmer.

Et puis Sidjil fut confronté à une réponse qui le laissa quelque peu désemparé. Il avait maintenant l'habitude à ce que Maxime flirte avec lui seulement par messages, pour laisser dans la vraie vie un nouveau langage fleurir dans leurs contacts physiques.

Alors, il ne pouvait qu'être stupéfait quand le regard de Maxime se fit plus satiné, plus doucereux et sensuel à son égard.

– On va être que tous les deux alors...

Sidjil avait failli avaler de travers. Il avait envie de rire, sincèrement amusé par le fait que Maxime était tout simplement en train de sortir son meilleur rizz en frottant ses mains l'une contre l'autre en léchant ses lèvres à plusieurs reprises. Mais il avait aussi envie de lui répondre de la même gestuelle.

Il inclina la tête après être descendu de sa bécane.

– T'as un peu trop d'énergie ce soir.

– C'est toi qui est tout calme là ! Maxime cogna son poing contre son épaule. Ouvre la porte au lieu de faire des remarques.

Le retour dans le petit cocon de tranquillité de Sidjil lui fit un effet spécial. La dernière fois que Maxime était venu ici, dans son salon, sur son tapis tout doux et son canapé tout blanc, c'était il y a plus d'un mois.

Il y a un mois et demi, Maxime le confrontait de ses yeux fuyants, cachés sous la capuche protectrice et épaisse de son sweat-shirt. Sweat-shirt qu'il n'avait toujours pas rendu à Sidjil, réduit à une pièce représentative de toutes les difficultés rencontrées par Maxime.

Cette nuit, Maxime portait encore ses vêtements, mais il ne se cachait pas. Il bougeait dans cette pièce comme si cet appartement connaissait ses pas, le tissu clair de la chemise de Sid suivant paresseusement ses mouvements.

point d'interrogation [maxime&djilsi]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang