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"Sidjil était tiraillé jusqu'au plus profond de son corps. Le sang pulsait contre ses tempes, toute sa force imposante concentrée dans un mouvement intense, bestial.

Il pourrait fermer les yeux tant il avait fini par mémoriser chaque parcelle de peau du corps de Maxime, les poignes les plus solides, les zones les plus fébriles. Il pourrait fermer les yeux car il n'avait qu'à le toucher pour le soumettre, mais le plus délicieux des regards le harponnait. Le plus délicieux des regards, la plus exaltante des provocations dans l'abdication la plus complète. Un éclair dans la danse, que Sidjil menait d'une seule main. Épinglés sur les coussins du canapé en cuir bordeaux, les poignets de Maxime revêtaient une rougeur prête à le suivre pendant plusieurs jours, au prix d'une heure volée à leurs vies dans les méandres de la luxure.

Sidjil se demanda s'il pouvait titiller ce regard féroce lui étant destiné. Il était son unique résistance. Maxime le toisait sous son joug, un sourire carnassier au fond des yeux et une volonté tenace de ne pas lui céder. Parce qu'ils étaient là, sur ce canapé dans une pièce qu'ils ne connaissaient même pas, et Maxime lui avait tout donné.

Tout sauf ses lèvres. Tout sauf ses lèvres entrouvertes, pourpres de morsures de plaisir, brillantes, attirantes.

Sidjil attendait qu'il le laisse, qu'il ne se sente plus suffisamment désiré à travers la force dans ses mains et les ondulations brusques de son bassin. Il le ferait pleurer de plaisir, il le noierait dans la supplique, et seulement à partir de ce moment-là, Maxime grimpera sur ses lèvres.

Alors il se rapprocha, courbant la colonne vertébrale jusqu'à poser une douce morsure dans le creux de sa clavicule. La jambe de Maxime se lova autour de sa hanche, ses mains toujours prisonnières tordues par le plaisir. Sidjil ramena sa deuxième main sur son visage, curieux d'effleurer chaque détail.

Leurs regards se retrouvèrent, lourds comme le poids de l'univers. Ce n'étaient pas des larmes qui perlaient au coin des yeux de Maxime, c'étaient des étoiles dans une poussière de désir. Une nouvelle constellation capturait Sidjil quand il attirait son bassin contre le sien de cette manière-là. Maxime le poussait à l'excès, il le défiait d'un regard tranchant et d'un visage débauché, d'un chant qui n'existait que pour Sidjil. Il y avait bien des choses que ce dernier avait imaginé derrière son mépris notable pour Maxime, mais rien qui ne ressemblait à la façon dont sa tête se renversait en arrière, ni à la manière dont il lui offrait ses lèvres entrouvertes et bavardes.

Djilsi desserra la prise sur ses poignets, le laissant même s'il le voulait s'échapper de son emprise. Il avait trouvé plus intéressant, lui qui voyait comme Maxime le laissait fermer sa deuxième main sur son cou, le portant comme un collier. Sidjil était fasciné par la chaleur de son pouls et la rugosité de sa barbe de quelques jours, mais jamais il ne serait plus conquis que par les mouvements de ses lèvres. Quand il gémissait presque son prénom sous ses caresses, quand il les fermait autour de lui, c'étaient des milliers de baisers qui ornaient Sidjil.

Les yeux révulsés de Maxime lui laissèrent le champ libre. Sa tête plus en arrière qu'elle ne l'était déjà, ses cheveux devenus indomptables étalés sur le canapé comme des rayons de soleil soyeux, son souffle court et ses cuisses contractées autour de ses hanches, Sidjil rajouta la touche d'érotisme qu'il lui manquait pour imploser, glissant son pouce dans sa bouche. Il n'en pouvait plus.

Il abandonna tout. Chaque tentative de façade était devenue frustrante. Il renonça à restreindre Maxime de l'usage de ses mains, réalisant même la stupidité de ses élans entreprenants quand elles trouvèrent instantanément refuge sur son dos et contre sa nuque, au moment où malgré le pouce de Sidjil contre sa langue, Maxime l'embrassa autrement qu'en ornant ses lèvres de son prénom. Il mordit son pouce et ramena brusquement sa bouche sur la sienne. Sidjil caressa sa pomme d'Adam, la lisière de sa nuque, sa taille, ses hanches, ses fesses, son membre, son cœur. Maxime lui caressait les lèvres en gémissements désespérés, en soupirs envoûtants, mais surtout en murmurant son prénom, la voix rauque et abîmée par le sexe. Sidjil se sentait partir, consumé par ces litanies au point de perdre même le rythme de ses coups de rein.

point d'interrogation [maxime&djilsi]Where stories live. Discover now