point d'interrogation [maxime&djilsi]

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Parce qu'ils étaient devant la caméra, Sidjil eut la retenue nécessaire pour ne pas montrer le moindre signe suspect. Innocent ou pas, Maxime lui demandait une proximité qui n'avait plus rien d'anodin pour eux.

Il agit presque machinalement, retrouvant le fil du boîtier micro coincé dans un grand pli de son hoodie blanc. Pendant qu'il démêlait le câblage, Maxime était docilement tourné dos à lui. Sidjil se concentra sur sa tâche, évitant à tout prix de perdre l'air concentré sur son visage. Il ne voulait pas que l'on devine que ce geste sensé être normal remuait en réalité l'intégralité de son esprit. En réalité, ses doigts frôlaient la peau de Maxime et outre le fait qu'il ait déjà pu y poser ses grandes mains, la familiarité de ce contact lui donnait envie de le prendre par la taille et le serrer contre lui comme cette nuit.

Il était presque déçu quand il glissa le boitier dans une des poches arrière du jean de Maxime. Une dernière fois il admira d'un regard furtif sa taille svelte avant de baisser son haut.

Toujours dans l'optique de laisser transparaître un geste parfaitement normal et calculé, il bascula dans le grotesque et plaqua un sourire sur les lèvres. Puis il tapa gentiment le postérieur de Maxime, qui lui répondit d'un regard noir qu'il ne fit que remarquer puisqu'il se lançait déjà dans l'introduction de la vidéo.

Difficile d'expliquer ce que cette parenthèse lui fit, mais Sidjil aborda cette journée d'une manière plus détendue par la suite.

Avant les événements qui enlisaient leur relation dans un bourbier de questions, d'incompréhension et de nouvelles sensations, il était avant tout heureux de partager un moment avec Maxime. Et c'était plus important que les mots bienveillants de Manas qui s'efforçait de rappeler qu'ils étaient amis. Amis ou n'importe quel autre nom donné à la situation dans laquelle ils se trouvaient, ce qui ne changerait jamais c'était que Sidjil était toujours un peu plus enthousiaste quand Maxime était près de lui.

◇◈◇

Le miracle tant espéré par Sidjil avait fini par arriver, sans vraiment que ni lui ni Maxime ne comprenne. Mais leur professeur de tecktonik pour la journée avait trouvé les mouvements du toulousain bien plus "passionnés" et "concis" que ceux de Maxime, qui se retrouvait donc à devoir honorer le gage de cette fin de vidéo. Autant dire que le corse n'avait pas compris cette décision et qu'il n'hésitait pas à le faire savoir.

Il était bientôt midi dans le studio de danse et Sidjil venait de terminer le dernier croissant acheté par Manas plus tôt. Celui-ci vérifiait les rushs sur l'une des caméras alors que depuis une quinzaine de minutes déjà, Maxime s'entretenait avec le prof de tecktonik. Parfois, Nicolas relevait les yeux et il le trouvait en train de décortiquer un mouvement sous l'oeil du danseur chevroné, qui semblait peiner à donner des explications plus claires et limpides au mauvais perdant qu'était Maxime.

Sidjil traîna quelques temps sur son téléphone, profitant d'une pause méritée pour se mettre à jour sur Instagram. Cette matinée avait été géniale et il était convaincu désormais que le résultat final serait conforme à ses attentes. Il manquait encore le clou du spectacle, mais il ne doutait pas un seul instant de la qualité de la séquence.

– Djilsi !!!

Maxime lui hurla littéralement dessus en prenant son bras pour le ramener avec lui juste devant le prof de tecktonik. Sidjil manqua de tomber alors que Maxime marchait relativement vite, signe proéminent de son état d'agacement actuel.

– Voilà il est là, maintenant on peut discuter, il parlait à l'autre homme sans le prendre en compte, tandis que Sid observait Maxime avec un air amusé bien qu'interloqué.