point d'interrogation [maxime&djilsi]

11

– Tu trouves pas ça marrant qu'à chaque fois qu'on se voie ce soit à une heure du matin ?

– Je vois pas ce qu'il y a de drôle.

Sidjil leva les yeux vers Maxime.

– T'as une manière d'être aigri quand t'es fatigué toi...

Maxime esquissa un sourire mince.

– C'est vrai que j'suis un peu fatigué.

Sidjil se redressa soudainement du canapé.

– Tu veux aller dormir ? J'peux te laisser mon lit y a pas de problèmes. J'peux aussi te préparer un thé, pour que tu dormes mieux. Et-

– Attends Sid tu m'as dit quoi tout à l'heure déjà ? Maxime leva les yeux au ciel, faisant mine de chercher. Que t'étais nul pour rassurer les gens ?

– Bah, oui...

– Fais-moi dormir par terre alors. Comment ça tu sais pas t'occuper des gens ? J'ai l'impression d'être dans un hôtel cinq étoiles. T'es un petit peu mon hôtel cinq étoiles quoi.

Sidjil frotta une main sur sa nuque, déviant le regard vers la télévision allumée sur une série Netflix quelconque.

– Non mais c'est parce que c'est toi...

– Merci Sid. Mais j'suis très bien là, ça me dérange pas de dormir sur ton canapé.

– Vraiment ? T'es sûr ?

– Oui, certain. Viens maintenant.

Maxime tapota la place à côté de lui sur le canapé, invitant Sidjil à le rejoindre un peu plus près.

Le toulousain garda un sourire timide sur les lèvres alors qu'ils étaient épaule contre épaule dans une semi obscurité douce. Le genre d'obscurité où les secrets étaient bien gardés.

Ça faisait désormais une petite heure que Maxime avait sonné chez Sidjil, les mains enfoncées dans un pauvre coupe-vent frêle et les cheveux emmêlés par le vent. Sidjil l'avait instantanément pris dans ses bras, avant même de lui glisser un mot. Maxime n'avait rien dit non plus, s'était contenté de resserrer ses bras autour de son dos.

Depuis, l'ambiance était plus légère que ce qu'appréhendait Sidjil. Il pensait que ce serait insoutenable, qu'il chercherait n'importe quel moyen de s'échapper au moindre pépin, mais la présence amoindrie par la fatigue de Maxime avait réussi à l'apaiser et presque lui faire oublier les images chaotiques qui le hantaient. Maxime lui parlait doucement, ne lui demandant rien si ce n'était d'être près de lui. Et ils discutaient, tout simplement, comme ils avaient toujours eu l'habitude de le faire.

– Tu m'as pas dit, Sidjil relança au bout de quelques minutes de silence.

– Oui ?

– Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Elian ?

Contre son épaule, il sentit Maxime se raidir. Sidjil tourna la tête légèrement, mais rien d'alarmant ne l'amenait à se redresser. Maxime poussait seulement ses lèvres l'une contre l'autre dans une espèce de moue à la fois triste, déçue et coupable.

– C'est quelque chose de débile, j'me suis un peu emporté. Il m'a dit que j'étais moins sérieux que la saison dernière, que j'acceptais un peu trop facilement les retards et que c'était pas un truc que je faisais d'habitude. J'crois que j'ai été un peu susceptible...

– Je pense aussi, Sidjil surenchérit sans animosité. Tu penses que ça va aller ?

– Oui bien évidemment, Maxime lui répondit sur un ton léger. Il sait que parfois j'suis un peu dramatique, et j'étais pas très bien tout à l'heure...