Heartbreak Prince

V

𝐏𝐚𝐧𝐤𝐡𝐮𝐫𝐬𝐭.

Lorsque Maël avait évoqué l'immense maison du grand-père de Nicholas Clemonte, je ne m'attendais pas à une aussi grande demeure remplie de lustres et de bougies un peu partout, au loin, Caroline et son cavalier danse en rythme alors que chaque invité éclate de rire à la suite d'une blague commune.

— Maël semble perturber depuis la journée que nous avons passée au box.

La silhouette de Nicholas apparaît à mes côtés au même moment où un serveur dépose une coupe de champagne entre ses mains. La tenue de costume que je porte actuellement ne me permet pas d'effectuer le moindre mouvement sans risquer de me couper la circulation.

— Quelle étrange coïncidence. chuchotais-je. 

Mes yeux se concentrent uniquement sur la recherche du prince perdu, il ne m'a pas laissé l'accompagner jusqu'ici et son absence commence à créer de la culpabilité.

— Peu importe ce qu'il a dû vous dire, tout est faux. Entièrement.

Mes sourcils se froncent dès que sa voix rauque retentit un peu plus, de la colère et de la rage se lisent avec facilité sur son visage.

— Parlons-nous encore de Maël ou bien s'agit-il d'un autre homme avec lequel j'aurais entretenu une discussion plutôt intéressante ?

Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres tandis qu'il resserre la prise de ses doigts sur le verre.

— Gabriel n'est pas un menteur, il l'a assez prouvé au cours des dernières années, mais il a tendance à exagérer les choses.

— Bien évidemment.

Dès que le bruit du violon cesse subitement, l'entrée fracassante de Maël a retenu toutes les attentions, pourtant je ne suis pas si étonné. Il est le joyau de cet événement.

— Votre grand-père manque à l'appel.

Tout en roulant des yeux, Nicholas repose sa coupe de champagne sur le meuble à nos côtés avant d'avancer vers la salle de balle. Les regards inquisiteurs se sont maintenant tournés sur le petit-fils Clemonte.

— Maël. saluais-je.

Alors que je m'attendais à une réaction plutôt chaleureuse de sa part, ses yeux bleus me prêtent seulement quelques secondes d'attention et son soupir est assez clair.

— Ça ne va pas ?

Il n'a pas observé le costume qu'on m'a forcé à mettre pour cette occasion, non pas que son avis m'importe, mais je pensais au moins obtenir un compliment.

— Cette soirée est ennuyante, il n'y a aucun danger en vue Pankhurst. Rentrez.

La pointe qui martyrise les battements de mon cœur s'intensifie à la suite de sa phrase, il ne souhaite plus me tutoyer ni m'accorder la moindre attention.

— Malgré l'ennui que cette fête apporte, je me dois de te protéger et je ne suis pas à tes ordres.

S'apprêtant à partir, j'agrippe plus violemment que prévu son poignet en entendant le gémissement de douleur qui sort de ses lèvres.

— Le déballage de sentiments que tu m'as sortie n'était que du vent ?

Ses pupilles se remplissent d'un désir brutal qui disparaît bien trop rapidement.

— Pas ici, Nohan.

Quelques coups d'œil furtifs de sa part suffissent à le rendre anxieux pour une raison qui m'est encore inconnue, sous mes doigts, son pouls augmente au fil des minutes et son sourire entièrement faux se fige.