Heartbreak Prince

IV

𝐏𝐚𝐧𝐤𝐡𝐮𝐫𝐬𝐭.

Plus de quatre heures sont passées entre la fuite du château et la neige qui ne s'est plus arrêtée après notre passage, selon les dires du Prince, une heure à peine suffisait à toute cette tempête pour disparaître complètement, mais il a eu tort. Horriblement tort.

— À toi. murmure Maël.

Le brun dépose une carte sur le tas de foin alors que son meilleur ami en ressort une rapidement pour le contrer, cette situation me désespère plus qu'autre chose. Gabriel brosse avec douceur les chevaux et mes yeux se contentent d'observer la neige tomber sur la vieille fenêtre en bois.

— Ne serait-ce pas mieux de les emmener autre part ?

Intrigué par le son de ma voix, le palefrenier se retourne en fronçant les sourcils, il ne doit pas avoir l'habitude de parler souvent.

— Les chevaux, répétais-je, ils sont sûrement gelés.

Ses lèvres presque violettes à cause du froid s'entrouvrent de surprise avant qu'il ne secoue la tête, sa main droite lâche l'ancienne brosse.

— Chacun d'entre eux est préparé à subir le froid ou une tempête de ce style. N'ayez crainte pour leur survie.

Je hoche la tête presque machinalement, personne ne s'inquiète de notre subite disparition, et ils n'ont pas à le faire puisque le Prince est capricieux, égoïste. Finalement, le garçon qui est entré dans le planétarium il y a déjà deux ans n'est pas le même qu'aujourd'hui.

— Quelle est votre relation avec le Prince ?

Un coup d'eau dans un seau en fer suffit à laver entièrement les produits dont il s'est servi quelques minutes auparavant.

— Platonique, moins importante que celle avec son meilleur ami.

Ses yeux marron se relèvent vers les deux hommes assis au centre de l'écurie, si Maël est une obsession pour moi, Nicholas est une déception pour lui. Une désillusion.

— Celle avec Clemonte est loin d'être moins importante.

Un sourire se dessine sur ses lèvres, il est amer et sans sentiments.

— Un palefrenier et un Prince ne font pas la paire malheureusement. Un soldat ne fait pas l'affaire non plus, Nohan. chuchote-t-il.

— Que voulez-vous dire ?

Avec lenteur, ses doigts referment l'enclos de l'animal derrière nous. C'est à ce moment précis que Maël relève la tête, soucieux de ce geste, il fronce légèrement les sourcils.

— Votre façon de regarder Windsord n'est pas anodine, Alexander ne le regardait pas de cette manière.

Plusieurs gémissements de douleurs survenant de l'écurie retentissent, pourtant je n'en tiens pas compte. Nicholas serait incapable de faire du mal à son meilleur ami.

— Alexander et moi n'étions pas pareils, en tout point.

Un sourire se dessine sur ses lèvres malgré le sentiment de tristesse qui traverse son regard en une seconde à peine.

— Tout va bien, Gabriel ?

En brossant l'un des chevaux, il soupire avant de se mettre à parler. D'abord lentement, puis d'une allure incertaine qui provoque une tout autre émotion, la colère.

— Nicholas est loin d'être l'horrible prince des contes féeriques, mais il est sûrement le pire être qui puisse exister au niveau de l'amour.

Avec hargne, il continue de brosser encore et encore jusqu'à ce que l'animal tourne nerveusement la tête pour lui signaler. Pour se faire pardonner, il récupère une pomme dans un seau.