Late Night Talking

Tome I • Chapitre 25

Lewis relève l'accoudoir entre nous et me prend dans ses bras. Il ressert son étreinte autour de moi, je me blottis contre lui. Il pose sa main sur ma cuisse que laisse se dévoiler ma robe et trace des cercles.

- Tu as suivi ma course ?

- Certainement pas, j'ai fermé les yeux à chaque fois que ta monoplace passait devant moi.

Je sens sa cage thoracique se soulever par à-coup, ma réponse le fait rire.

- Vraiment ? Me demande-t-il

- J'ai essayé les premiers tours, puis j'ai abandonné l'idée. J'ai bien vu que tu faisais exprès de passer devant la tribune VIP pour que je te regarde. Je rigole en terminant ma phrase.

- Je ne sais pas si je dois m'inquiéter ou non, tu es complètement folle en fait.

Il dépose un baiser sur le haut de ma tête et s'installe plus confortablement dans son siège. L'hôtesse nous apporte nos plateaux repas et nous souhaite un bon appétit avant de re-disparaitre derrière un rideau. Nous nous décrochons l'un de l'autre pour nous jeter sur notre repas. Je termine de manger avant Lewis, je le regarde tout en me repositionnant dans mon siège, les pieds sous mes cuisses. Je tente de me couvrir avec les pans de ma robe, j'ai un peu froid. Lewis s'en rend compte et se lève pour attraper une couverture dans les coffres au dessus de nos têtes. Il déplie la couverture et vient la positionner sur mes jambes, puis il se rassoit et termine son plateau repas. Je regarde par le hublot pour tenter d'apercevoir un indice sur la destination où nous allons, mais je ne vois rien qui puisse m'aider. Lewis incline son siège puis le mien, la lumière dans la cabine se tamise. Il m'invite à venir me caler contre lui, ce que je fais sans me faire prier. Je dépose ma tête sur son torse, Lewis passe un bras autour de mes épaules et me caresse les cheveux. Il fredonne une mélodie qui résonne dans sa cage thoracique. Pour rien au monde je voudrais être ailleurs à l'heure actuelle. Je me laisser bercer et ne tarde pas à m'endormir.

4 septembre 2023 - Quelque part dans le monde

Point de vue : Lewis Hamilton

Amélia a dormi contre moi tout le long du trajet d'un sommeil paisible malgré quelques spasmes de temps à autre. J'aurai bien aimé savoir de quoi elle a bien pu rêver. Maggy, l'hôtesse de l'air, est venue me prévenir que nous allions attaquer la descente vers l'aéroport dans quelques minutes. Je passe mes doigts dans les cheveux d'Amélia pour tenter de la réveiller doucement.

Quel étrange weekend pour moi. La dernière vision que j'ai d'Amélia c'est quand elle se jette dans les bras de cet homme et qu'il l'embrasse. Cette image m'est revenue sans cesse dans la tête depuis. Ma seule défense a été le silence, mais une certaine colère en vers moi même commençait à bouillir en moi. Je n'avais pas prévu de m'attacher autant à cette femme et c'est bien malgré moi que la vérité est venue me frapper de plein fouet.

Avant cet incident, Amélia ne cherchait pas à ce qu'on se voit sans cesse, elle ne m'inondait pas de messages pour savoir où j'étais et avec qui. Notre relation s'installait doucement. J'aimais cette parenthèse que nous nous accordions pendant les grands prix, cela me permettait de garder la tête froide. J'avais passé la semaine précédente à organiser notre petite escapade secrète, je voulais qu'on puisse s'éloigner le temps de quelques jours des regards indiscrets et des contraintes de nos emplois du temps. J'étais sur le point de tout annuler quand Pierre est venu me trouver dans mon motorhome après la course. J'ai été surpris quand j'ai ouvert la porte et que je l'ai vu lui, c'était la dernière personne que je pensais voir aujourd'hui. J'ai pensé qu'il était arrivé quelque chose à Amélia, mais comment il aurait pu savoir pour nous deux ? Elle avait surement fini par lui dire. Pierre commença avec des banalités, puis son regard s'était assombri quand il aborda le fameux sujet. Quand j'ai eu les tenants et les aboutissants de la situation, je me suis senti tellement bête. Bête d'avoir réagi comme un adolescent. Il fallait que je me rende à l'évidence, sa présence m'avait manqué ce weekend.