Textes Ephémères

Instant Suspendu au beau milieu d'une Place Médiévale

Sur cette petite esplanade bordée d'arbres et de fleurs, je peux enfin profiter de mes premiers instants de vacances. D'autres personnes sont assises et profitent d'un thé ou d'un café, tout en se prélassant et en savourant les rayons du soleil qui réchauffent leur peau. Le clocher de l'église qui trône derrière moi retentit et sonne trois coups.

J'aime bien l'ambiance médiévale de cette petite place, et je me surprends même à imaginer la vie des gens présents ici avec moi si nous étions dans une autre époque. Qui serait chevalier ? Troubadour ? Comment serait structuré ce lieu ?

J'arrive sans peine à me transporter par la pensée à l'époque du Moyen Age. Je parviens à faire émerger toutes sortes de personnes différentes, depuis les commerçants qui tiennent leurs étales jusqu'aux villageois qui viennent acheter des provisions pour les prochains jours. Je les vois converser ensemble, parler de la pluie et du beau temps d'une simplicité extrême, pendant que les enfants jouent sur le côté avec des bâtons et des cailloux qu'ils se lancent entre eux. Ils ont des vêtements plutôt pauvres, mais je ne les imagine pas en être tristes. Ils sont dans leur monde, et sont heureux avec leurs ressources. Des ressources chéries, qui leur viennent de la terre. Je sens que c'est tout ce qui compte pour eux. Tout est dans la transmission, de la main de l'homme pour mettre les graines dans la terre, ou même de ces métiers de paysan, que l'on s'évertue à faire perdurer de père en fils. J'aime croire que l'amour de la terre prévaut, contrairement à notre époque actuelle.

Je reviens à la réalité lorsqu'un oiseau se pose sur ma table, désireux de s'inviter au festin et de picorer les miettes du gâteau que je viens de m'acheter. Cette place est d'un autre temps, et l'instant me semble suspendu. C'est intrigant d'être là, entourée de gens que je ne connais pas, qui sont si proches, mais si loin à la fois. Chacun est dans son monde, occupé par ses pensées, par un livre, ou par son téléphone. Lorsque je partirai, je ne les reverrai probablement jamais. Pourtant, nos chemins se sont croisés. J'éprouve déjà de la nostalgie pour cet instant qui n'est même pas encore terminé, parce que le plus important est là : profiter du moment présent, peu importe l'époque.

Je me souviendrai longtemps de cet instant suspendu sur la place de l'église.