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— T'es prête ? me demande Louise alors qu'on est censée être partie depuis dix minutes.
— Oui, oui, j'ai juste à mettre mes chaussures.
— Donc tu me fais la morale depuis tout à l'heure parce que j'étais en retard alors que toi-même tu n'es pas entièrement prête ?
— Je ne sais pas de quoi tu parles, ironisé-je.
— Bien-sûr. Allez, dépêche-toi, sinon on va louper le train.

Je finis de lasser mes chaussures puis me lève pour récupérer ma valise que j'avais laissée dans ma chambre

— On peut y aller ! annoncé-je en revenant dans le salon.
— Enfin !

Louise est de nature assez stressée quand il s'agit de prendre le train ou de devoir se retrouver dans un endroit en particulier à une heure précise, je ne lui en veux donc pas d'être assez autoritaire. Moi, c'est tout le contraire. Je suis plutôt du genre à prendre mon temps, même si je suis en retard et ça a le don de l'agacer et même si je sais que ce n'est pas bien, j'en joue parfois, mais uniquement lorsque je sais que nous avons encore un peu de temps devant nous. Pour elle, avoir du retard signifie arriver seulement quinze minutes avant un train par exemple, comme ce qui risque d'arriver actuellement.

— Mes chéries ! s'exclame la mère de Louise en nous voyant arriver.
— Coucou maman, répond ma meilleure amie en prenant sa mère dans ses bras.

Je la prends à mon tour dans mes bras et nous sortons de la gare.

— Comment vous allez, les filles ?
— Ça va super, réponds-je en chœur avec Louise.
— Et toi, maman ? renchérit-elle.
— Tout va bien aussi, je te remercie. Je suis juste perturbée par la température qu'il fait aujourd'hui. Vous ne trouvez pas qu'il fait relativement chaud, d'une certaine manière, pour une fin de mois de décembre ?
— Je suis totalement d'accord. Je me rappelle qu'il y a deux ans, je tremblais en étant dehors alors que j'avais un gros manteau, une écharpe, des gants et un bonnet. Enfin toute la panoplie pour bien survivre à l'hiver quoi, plaisanté-je.
— Ça doit être lié au réchauffement climatique, explique Louise avant que je puisse avoir le temps d'émettre cette explication.
— C'est même sûr que c'est ça. Ça me rend tellement triste et malade de voir la planète mourir à petit feu. On peut essayer de faire changer et améliorer certaines choses à notre échelle, mais il faudrait que tout le monde s'y mette sinon je ne sais pas si le problème sera réellement réglé un jour..., dis-je tristement.
— Je suis d'accord avec vous les filles. J'espère vraiment que cela changera au bout d'un moment.

Même si je n'en parle pas beaucoup, l'écologie est un sujet qui me tient beaucoup à cœur. J'essaye de recycler au maximum, d'utiliser le moins possible les moyens de transports qui polluent et d'autres choses pour le bien de la planète. C'est d'ailleurs pour ça que je fais souvent des trajets à pied ou que je prévois de m'acheter un vélo dans quelques mois quand j'aurai suffisamment économisé. Je sais bien qu'un jour je devrai passer mon permis et avoir une voiture mais si je le peux, je ferai en sorte de l'utiliser le moins possible, ce qui n'est pas plus mal aussi au vu du prix de l'essence.

— Ça vous dit de parler de quelque chose d'un peu plus joyeux ? Comme le fait de préparer le sapin de Noël en arrivant à la maison par exemple, nous propose la mère de Louise.
— Oh oui, avec plaisir ! m'exclamé-je en sautillant sur place.
— Pourquoi tu ne l'as pas encore mis ? demande mon amie.
— Je n'avais pas envie de l'installer seule cette année, alors je vous ai attendues ! explique-t-elle.
— C'est super gentil, maman. J'avais trop envie de le faire aussi, en plus.
— C'est parfait alors, conclut-t-elle.

Je salue le père de Louise en arrivant avant d'aller déposer mes affaires dans la chambre d'ami.

Je me laisse tomber sur le lit quelques instants. La semaine de partiels m'a vraiment épuisée en plus du week-end dernier. Pour je ne sais quelle raison, cette année, Noël n'a pas le goût de Noël à mes yeux. J'ai simplement l'impression que c'est un jour comme les autres. Pourtant, je n'avais pas spécialement envie de le fêter seule, c'est pourquoi je n'ai rien dit à Louise sur ce que je ressentais et que je suis quand même venue.

Nos coeurs entaillésWhere stories live. Discover now