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Maintenant

    Je lance la musique à fond dans mon casque le temps du trajet sans jamais arrêter de sourire. Mon dernier date, si on peut appeler ça comme ça, renvoie à tellement longtemps que je ne me rappelle même plus comment il faut faire, comment il faut se comporter ou encore ce qu'il ne faut pas dire. Louise aura certainement de bons conseils à me donner au vu des nombreux rendez-vous qu'elle a eus avec Matéo avant de se mettre ensemble.
    Je n'ai pas encore répondu au message de Théo pour la simple et bonne raison que je ne sais pas quoi répondre.

    — Louise, crié-je en ouvrant la porte d'entrée.


    Je la vois débarquer en courant dans le salon cherchant un signe sur mon visage qui pourrait expliquer pourquoi je l'ai appelée comme ça.

    — Tout va bien ? me demande-t-elle, inquiète.
    — Oh oui, très bien même !

    Elle semble soulagée et se détend.

    — Tu m'as fait peur, tu es au courant ?
    — Je suis désolée, Lou, mais promis, ça en vaut le coup.
    — Bon, qu'est-ce qu'il se passe, alors ?

    Je lui fais un récit très détaillé de ce qu'il s'est passé pendant peut-être 10 minutes avec Théo. Elle écoute très attentivement tout ce que je lui dis. Une fois fini, j'attends sa réaction avec impatience.

    — Attends, donc si je comprends bien: il y a un gars qui est venu t'aborder dans la librairie pour te demander un livre et finir par te proposer un café ?

    Je hoche la tête.

    — Il a 22 ans, il étudie la sociologie et en plus de tout ça, c'est le même mec avec qui tu avais eu plein de jeux de regards pendant plusieurs jours d'affilée ?

    Je hoche à nouveau la tête.
    D'un coup, elle tape dans ses mains et bouge un peu dans tous les sens.

    — Mon dieu, tu as un date Anna, c'est génial !
    Je souris de plus belle en entendant quelqu'un dire ce que je me répète en boucle dans ma tête depuis que j'ai débauché.
    — Quand est-ce qu'il a lieu, déjà ? Je ne crois pas que tu me l'aies dit.
    — Mardi.
    — Et toi, tu te sens comment ? Pas trop stressée ?
    — Oh si, énormément. Je te rappelle qu'à chaque fois que j'ai eu un copain, c'était au lycée et on se voyait soit là-bas, soit chez nos parents. Là, c'est en extérieur, sans parents, juste nous deux.
    Je sens mon coeur s'emballer et Louise le ressent très bien.
    — Hé, tout va bien se passer Anna, me rassure-t-elle calmement.
    — Oui mais, imagine je ne trouve rien à dire, et lui non plus ? Et s'il est déçu ? Et s'il est méchant et n'est pas celui qu'il prétend être comme dans toutes ces histoires qu'on a pu regarder à la télé ?
    — Anna, regarde-moi. Ça va très bien se passer. Je suis sûre qu'il est celui qu'il dit être et que vous trouverez tous les deux des sujets de discussions très intéressants et que le feeling va aussi bien passer que durant ce court moment à la librairie.

    Le rythme de mon cœur ralentit et je me sens un peu mieux grâce à ses paroles.

    — Ok, tu as raison. Je peux le faire ! Au pire, qu'est-ce qui pourrait arriver si le courant ne passait pas ? J'aurai essayé et puis on partira chacun de notre côté et tout ira bien.
    — Voilà. D'ailleurs, vous savez où vous allez vous retrouver ?
    — Je ne lui ai pas encore répondu mais j'avais pensé au Café de la Paix, t'en penses quoi ?
    — C'est très bien, oui. Maintenant, propose-lui.
    — Oui, je vais le faire de suite, bonne idée.

    Je sors mon portable de ma poche et ouvre notre conversation pour composer mon message:

Moi: Salut ! Un peu épuisante la fin de journée mais ça a été. Un café mardi après-midi me va parfaitement. Je me suis dit qu'on pourrait aller au Café de la Paix ?

Nos coeurs entaillésWhere stories live. Discover now