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Aujourd'hui est un de mes jours préférés de l'année: on est le premier décembre. Ce qui veut dire qu'on est officiellement dans le mois de Noël et donc qui dit Noël, dit calendrier de l'Avent !

C'est bien une des rares fois où je me lève aussi facilement un matin. Je fonce dans la cuisine, là où j'ai rangé le mien et ouvre la première case qui se révèle être un Chocobon. J'adore ces chocolats. Peu de temps après, je suis rejointe par Louise pour la même raison. Nous sommes toutes les deux des fanatiques de Noël. L'hiver est notre saison préférée grâce à ce mois, on adore se balader dans des marchés de Noël et monter pleins de fois au cours du mois de décembre dans la grande roue même si la hauteur nous terrifie. C'est tellement devenu une tradition entre nous que chaque année, nous passons au-dessus de cette peur. Je dois avouer que ce n'est pas une mauvaise chose. Je ressens que j'ai beaucoup moins peur du vide qu'il y a quelques années et mes cours de psychologie m'ont appris que dans le cadre d'une phobie, ne pas la combattre et ne pas la soigner pouvait la faire empirer avec le temps.

— Quoi de prévu, aujourd'hui ? me demande Louise.
— Je me suis dit que jusqu'à ce que les partiels de décembre soient passés, je vais travailler à fond à la bibliothèque universitaire ou ici et aller à mes cours de patinage, et toi ?
— Bon programme. Il me donne envie de te suivre là-dedans. Je sais que Matéo et Eliott ont prévu d'avoir la même organisation que toi et d'aller régulièrement à la bibliothèque, tu veux qu'on les rejoigne cette après-midi ? Matéo y est déjà mais Eliott le rejoint tout à l'heure.
— On peut faire comme ça oui, ça me va parfaitement.
— Super. Je te laisse, je vais prendre ma douche, me salue-t-elle.
— À tout à l'heure.

Je profite de ce moment de solitude pour regarder une nouvelle fois si Théo m'a répondu. À ma grande surprise, c'est le cas. Je déverrouille rapidement mon portable pour voir ce qu'il m'a dit.

Théo: Coucou. Désolé, je n'avais plus de batterie hier soir, je ne pouvais pas te répondre avant ce matin. J'espère que tout va bien.

Soudain, mon cœur s'apaise. Il ne me trompait pas ou n'était pas en train de perdre ses sentiments pour moi, il n'avait simplement plus de batterie.

J'entends déjà dans mon esprit la voix d'Eliott me dire "c'est ce qu'il te dit, mais rien ne t'assure que c'est la vérité". Cependant, dans ma vision du couple, on ne peut pas avancer sans confiance, alors je décide de faire confiance à Théo quant à la véracité de ses propos. Et puis de toute manière, ce n'est pas parce que je serai méfiante, jalouse et possessive qu'il n'ira pas faire n'importe quoi et me tromper. Je suis plutôt du genre à me dire que c'est en montrant à la personne qu'on pense qu'elle est comme ci ou comme ça qu'on a plus de chances de la conditionner à devenir ainsi.

Je fais donc taire sa voix et réponds à Théo:

Moi: Coucou, tout va très bien. J'espère que c'est également le cas de ton côté.
Moi: Pas de souci pour ton manque de batterie, je comprends !
Moi: Est-ce que je peux t'appeler ?

Sa réponse ne met pas longtemps à arriver.

Théo: Oui, tu peux. Je ne pourrai pas rester longtemps, par contre.

Je ne perds pas une seule seconde du peu de temps que j'ai devant moi et l'appelle aussitôt. Il répond au bout de la troisième sonnerie.

— Coucou, mon coeur, lancé-je avec un air jovial.
— Coucou, répond-t-il d'un ton un peu moins jovial que le mien. Tu voulais m'appeler pour une raison en particulier ?

Sa question me prend au dépourvu et me fait bégayer. Je ne savais pas qu'il y avait besoin d'une raison précise pour vouloir appeler son copain mais je garde cette réflexion pour moi.

Nos coeurs entaillésWhere stories live. Discover now