Narcisse 🥀

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J'aurais pu m'appeler Narcisse.

Me contempler dans le miroir, me trouver excessivement beau, je sais que je suis intelligent, j'ai tout pour moi. Je ne suis pas arrogant, ce n'est que la vérité.
De toute façon, il suffit de voir comment on envie ma beauté et mon être entier pour se rendre compte que je suis une personne exceptionnelle.

Je pense même que ce sont les dieux qui m'ont créé.
J'ai une belle gueule, des cheveux aussi magnifiques que doux. J'ai un corps sculpté dans le marbre, des mains qui font rougir, même mes pieds sont sublimes ! C'est pour dire.

- T'es la perfection Peter ! Je m'aime.

Mon miroir me renvoie un clin d'œil, je passe ma main dans mes cheveux décolorés. Je remets mon bandana que j'attache derrière mon crâne et me fait un sourire qui me chavire le cœur.

Mon comportement ?

On le déteste, tout le monde le déteste. Mais ils sont beaucoup trop jaloux pour me dire le contraire. De toute façon, il ne vaut mieux pas me dire l'inverse, ne pas me contrarier, c'est ce que tout le monde a compris.

Bagarreur ? Absolument pas. Mais j'ai des amis. Eux, ils le sont. Je ne touche pas n'importe quoi avec mes mains, et une blessure est vite arrivée. Imaginé, que je me coupe une phalange et qu'une cicatrice reste ? Non, c'est juste impossible.

Je sors enfin de ma chambre, après mettre habillé d'un pantalon noir slim et d'un t-shirt bleu nuit. Mes bracelets au poignet et ma chaîne en or. Ne croyait pas que c'est une grosse chaîne de rappeur, mais une petite chaîne que ma grand-mère m'offert y a quelques années avec un ange dessus. Il est censé me protéger de la vie et de la malchance.

Pour l'instant, je n'ai rien à redire. Ce petit gars d'ange fait très bien son travail.

Je descends l'escalier en bois ciré sans tomber, et rejoins ma grand-mère à la table.

- Pomme ? Poire ? Me demande ma grand-mère avec ses fruits dans la main.

- Confiture, café, un verre d'eau, un jus de fruits, mademoiselle, elle me frappe derrière la tête et lui lance un regard noir, n'abîme pas mon...

- Mon corps parfait et même si je t'aime, je t'en voudrais, me coupant la parole.

Elle m'a jeté un regard noir puis m'en remet une et pose un café devant moi, c'est la personne numéro deux dans ma vie.

On continue de discuter de ce qu'on va faire de la journée. Elle va aller voir son copain Henri, qui a remplacé papi depuis sa mort. Je l'ai beaucoup encouragé à refaire sa vie, papi étant décédé depuis dix ans maintenant. Mais les tourtereaux ne vivent pas ensemble.

Quand je les ai vus ensemble, j'aimerais aussi avoir des relations comme ça. Mais je n'ai jamais trouvé mieux que moi sur cette planète, à croire que je suis si exceptionnel que personne ne peut me surpasser.

J'aime parler de moi. Oui, c'est un fait. Beaucoup me disent que c'est insupportable, mais que voulez-vous, ils ne sont pas ma personne, ils ne sont qu'eux.

D'ailleurs, comme presque chaque semaine. Je vais au studio pour rejoindre un photographe qui m'adore et adore mon corps, pour qui je pose depuis quelques années.

Je vois des filles se retourner quand je marche, je me regarde dans les reflets des vitrines, j'ai un grand sourire et je suis bien heureux ce matin. J'évite les choses sales du sol, et croyez-moi ou non, c'est bien compliqué. Entre les mégots, les papiers, certaines choses que je ne saurais dire ce que c'est.

Je déteste les transports en commun. Ça pue, les gens sont sales, ils regardent étrangement et je ne veux pas me faner à être groupé avec ce genre de personne. Je choisis toujours avec qui sortir, mes amis et mes plans du soir.

Change moiWhere stories live. Discover now