𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟒: 𝐉𝐄 𝐃𝐄́𝐒𝐈𝐑𝐄.

Depuis le début
                                    

— Ne sois pas en colère contre moi, Aroussati.

— Arrête d'essayer de m'amadouer ça ne fonctionnera pas. Et puis de toute façon, tu peux y aller, à tous les coups tu rentreras avec trois jours de retard comme à ton habitude.

— Je reviendrais d'ici une à deux heures.

— Sors.

— Dis au revoir à ton mari, Noor.

— Un mari ne découche pas à trois heures du matin laissant sa femme et son fils seuls, maintenant tu sors Nafir ça fait presque une semaine que tu te fiches de moi, je n'ai plus envie de t'adresser un seul mot.

Je m'approchais quand même d'elle, elle ne me résista pas vraiment cette fois, je pris ses mains et les embrassais doucement.

— Je te demande pardon.

Elle tira sur ses mains, et me tourna le dos en s'allongeant sur mon côté du lit. J'avais conscience de la peiner, et je savais qu'elle pleurait les jours ou je n'étais pas présent.

— Les mots ne peuvent décrire à quel point je suis impatient de te revoir, mon cœur bat déjà d'impatience... ya Istikanati. (Mon apaisement).

Elle ne m'a rien répondu.

Je suis sorti de la chambre en fermant doucement la porte-derrière moi, laissant Noor seule avec ses pensées et sa tristesse. Je comprenais ô combien ce comportant était négligeant pour elle.

En sortant de la maison, j'ai pris une profonde inspiration et me suis dirigé vers ma voiture. Sur le chemin, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Noor et à notre fils. J'ai ressenti une pointe de culpabilité pour tout ce que je leur faisait subir.



Je suis revenu comme prévu très tôt le matin. Mais lorsque je baissais la poignée de la porte d'entrée, elle s'ouvrit.

— Noor, articulais-je sèchement.

Taimim était assis sur le canapé, il mangeait son petit-déjeuner devant une vidéo de contes d'enfants tourné sur l'Islam et la vie de nos Prophètes.

Il était à moitié endormi, il m'a regardé sans grande réaction, je savais qu'il n'était plus du matin comme avant, maintenant il ne fallait surtout pas l'embêter quand il venait de se réveiller. 

Noor sortait de la buanderie, un turban sur la tête, le bac à linge dans les mains. Elle me toisa avant de continuer sa route, la colère sur son visage était palpable :

— Noor !

— N'hausse pas le ton Nafir, je ne veux pas te parler.

Elle s'écriait depuis la buanderie, je crois que ça décuplait plus encore ma frustration.

— Viens-là, ordonnais-je en restant devant cette porte ouverte.

Je n'étais pas d'humeur moi non plus. Elle réapparut rapidement, ses pas menaçants s'approchaient de moi :

— C'est à moi que tu parles sur ce ton ?

Je fronçais les sourcils en la fixant froidement, son agressivité alimentait la mienne, je décidais d'ignorer ce premier affront et me focalisais sur le sujet qui m'importait :

— Rappelle-moi ce que je t'ai dit sur la fermeture à clé de cette porte. Combien de fois dois-je te le répéter ?

Outré par ma question, son visage changea pour une rage palpable, elle avait l'air d'une tempête prête à éclater, et ses mots témoignaient de sa colère :

NAFIR, le magnifique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant